Verdict procès Thomas Sankara et compagnons : des citoyens donnent leurs avis

Silvain Traoré, étudiant en Licence 3 en Allemand : « le verdict est à la hauteur des actes posés » « Mon point de vue sur le verdict du procès est que c’est déjà très bien. Les Burkinabè attendaient impatiemment le délibéré. Les gens soupçonnaient ces gens-là (Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et autres) du crime mais ne pouvaient pas le dire ouvertement. Maintenant que la justice vient de les condamner, on ne peut que se réjouir. L’impact immédiat de ce procès est que le peuple burkinabè souhaitait voir Blaise Compaoré emprisonné. Or, il ne sera pas atteint dans la mesure où il est déjà âgé et vit en exil. Dans l’ensemble, le verdict est à la hauteur des actes posés ».

Hervé Guigma, gérant de parking : « tuer un ami est grave » « Le verdict n’est pas mal. Ce qu’ils ont fait est inadmissible. Tuer un ami, un frère d’armes est très grave. Ils récoltent ce qu’ils ont semé ».

Gildas Gouba, étudiant en licence 3 en Allemand : « la justice burkinabè est vraiment indépendante » « Le verdict du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara est une bonne nouvelle pour les citoyens burkinabè que nous sommes. Thomas Sankara est un monument. Je crains aussi que le résultat du verdict ait un impact négatif sur la réconciliation nationale surtout que le régime en place a entrepris des démarches pour la réconciliation nationale. Ce verdict vient prouver que la justice burkinabè est vraiment indépendante car dans le passé, elle ne pouvait pas tenir ce genre de procès. Ce qui m’inquiète, c’est comment Blaise Compaoré va purger sa peine, vu qu’il vit en exil ».

Emmanuel Tindano, étudiant en Histoire et archéologie : « c’est le rapport de force….. » : « J’ai une inquiétude concernant l’exécution de ce verdict. Ils peuvent ne pas mettre cela en exécution. C’est le rapport de force et la corruption qui dominent si tu es une grande personnalité ».

Kiswendsida Kaboré, étudiant en Droit : « je suis satisfait du jugement » « On a appris le verdict concernant le procès de notre icône Thomas Sankara. Je suis satisfait du jugement, mais je trouve que la décision n’est pas sérieuse parce que je me demande si c’est une condamnation sincère. S’ils vont vraiment l’appliquer, le fait que Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando ne sont pas ici. Comment appliquer le verdict ? »

Boureima Sawadogo, communicateur : « le verdict n’étonne personne » « Le verdict n’étonne personne. Je me dis qu’après tout ce qui s’est passé au procès, en partant des auditions à la salle des banquets, je me dis qu’on ne peut pas s’attendre à un dénouement moins que cela. Il y a des gens qui devraient répondre et qui n’étaient pas là. Il s’agit de Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando. S’ils étaient là, cela allait donner une vérité pleine à ce procès. Mais je pense qu’ils ont décidé de ne pas venir et cela a tout de même donné un résultat. Je suis satisfait du résultat même si les deux n’étaient pas là pour donner leur part de vérité. ».

Baf Madiéga, étudiant en Histoire : « je suis content du verdict » « Le verdict ne nous surprend pas car tout le monde connaissait ceux qui étaient les vrais coupables de l’assassinat mais avaient peur de se prononcer. Les juges ont fait leur travail dans ce procès. Ce qui satisfait le peuple. Je suis content et je soutiens le verdict de la justice ».

Kiswendsida Constant Zoma, étudiant en médecine : « la justice a tranché » « Depuis octobre 1987 et le verdict vient de tomber avec une condamnation à vie de certains acteurs. Je pense que c’est bien parce que c’est la justice qui a tranché. Mais est-ce que cette peine à vie va résoudre en réalité la situation. Pour moi, c’est trop. S’ils reconnaissent leurs torts, on peut les garder et recadrer certaines choses. Ils peuvent nous servir à autre chose ».

Abdoul Rahim Latif Nignan, professeur en informatique : « ils n’ont eu que ce qu’ils méritent » « Je trouve satisfaction dans le verdict du procès Thomas Sankara. Tout d’abord je tire mon chapeau à tous ceux qui ont travaillé dur pour que le procès se tienne et aboutisse. C’est un message fort qui est envoyé ici à tous ceux qui ont pour objectif de prendre le pouvoir par un coup d’Etat dans le but de saboter l’avenir d’un peuple et pour satisfaire des intérêts d’autres pays ou groupes de personnes qui les auraient soutenus. Si Thomas Sankara était encore en vie, nul ne doute que le pays serait dans le bonheur car il aimait son pays. Certaines personnes diront que les peines sont lourdes ici, mais à mon avis la chose est toute simple : un pardon n’est accordé qu’à ceux qui reconnaissent les faits. Le Burkinabè est capable de pardonner. Cependant ici les personnes qui ont eu les peines plus lourdes ont passé leur temps à nier les faits et à vouloir embrouiller les gens. Ils n’ont eu que ce qu’ils méritent. Je ne puis dire que je ne suis pas satisfait de ce verdict. Que Dieu bénisse le Burkina Faso ».

Dramane Diero, étudiant en master 1 sciences politiques : « nous pouvons penser à la réconciliation nationale » « A mon avis, je pense que force doit rester à la loi, ce sont des juges professionnels qui ont statué. Nous ne pouvons que nous en tenir à la décision de la justice. Mais je pense que le procès Thomas Sankara est un procès qui vient à point nommé pour soulager tout un peuple. Parce que cela fait partie intégrante de l’histoire du Burkina Faso. Parce qu’à chaque fois on n’arrête pas de demander justice pour Thomas Sankara qui est le père de la Révolution burkinabè. Je pense que l’évacuation de ce procès va nous permettre d’aller vers la réconciliation nationale. Ceux qui ont été condamnés à savoir Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando ont reçu une peine méritée. Et ceux qui ont été acquittés, à mon humble avis, nous devons le respecter car force doit rester à la loi ».

René Dabré, étudiant en master 1 en droit à l’UJK : « je suis satisfait du verdict » « Je pense que justice a été rendue. Je pense que la justice a fait son travail. Tous les accusés présents ont eu doit à la parole. Et c’est après tout cela que la décision a été rendue. Je suis satisfait du verdict. Il faut que la justice continue dans ce sens. Je pense que la fin de ce procès est une satisfaction pour non seulement la population burkinabè mais aussi pour le peuple africain. Car de nombreuses personnes en Afrique suivaient de près et attendaient le verdict ».

Honoré Bakouane, étudiant en master 2 en UFR LAC à l’UJKZ : « pour le verdict de Diendéré, il mérite son sort » J’aimerais dire merci à la justice parce que c’est un procès que l’on suivait avec beaucoup d’attention depuis le début. Nous disons merci à la justice et nous les félicitons pour le travail abattu. Concernant le verdict, je pense que c’est bien parce que cela va dissuader ceux qui voudront répéter les mêmes actions. Pour la condamnation de Diendéré, il mérite son sort. Comme le dit un adage, le salaire du péché c’est la mort. Blaise Compaoré mérite également son sort. Car s’il n’avait pas donné son accord pour l’assassinat, il n’allait pas venir au lendemain des faits pour vouloir donner sa position et dire que Thomas Sankara voulait trahir le groupe. C’est dire que quelque part, ils avaient quelque chose contre lui. Les parents de Thomas Sankara et compagnons, vont être soulagés un tant soit peu. Je profite pour rappeler qu’il y a des dossiers qui trainent toujours à la justice qu’il faudrait revoir. Comme le dossier Norbert Zongo et bien d’autres ».

Abdoul Karim Sango, ancien ministre en charge de la culture : « nul ne saurait être au-dessus de la justice» « Le verdict rendu dans le procès de Thomas Sankara et ses compagnons vient encore traduire combien, il ne faut jamais désespérer du temps et de l’histoire. Au-delà des peines prononcées contre Blaise Compaoré et toutes les autres personnes impliquées dans ce dossier, ce jugement devrait permettre à la famille Sankara et aux autres familles de faire enfin le deuil des personnes qui leur étaient chères et qui ont été assassinées. L’autre dimension est pédagogique, nul ne saurait être puissant pour être au-dessus de la justice tout le temps. Tôt ou tard, chacun de nous est rattrapé par ce qu’il fait en bien ou en mal. La jeunesse devrait en tirer une grande leçon de l’histoire pour résolument s’engager pour des causes justes et nobles. Enfin, avec ce procès, le processus de réconciliation nationale tant attendue de notre peuple peut maintenant être mis en œuvre. Il faut définitivement fermer ces parenthèses honteuses de tueries entre Burkinabè et se donner la main autour d’un nouveau pacte social construit autour de valeurs humaines. C’est à ce seul prix que notre pays pourra être un havre de paix pour tout le monde ».

Alice SAWADOGO DÔ DAO

Haoua MINOUGOU (Stagiaires)

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