Violences contre les noirs : Le Comité international Joseph-Ki-Zerbo donne de la voix

Le Pr Joseph Ki-Zerbo a, durant sa vie, mené un combat politique et intellectuel pour la valorisation de la culture et de l’histoire africaines mais aussi pour la réhabilitation de l’homme noir.

Dans la déclaration ci-dessous, lue lors de la 27e session du Working Group of Experts on People of African Descent (WGPAD) ou Groupe de travail des experts des Nations unies sur les personnes afrodescendantes), le Comité international Joseph-Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa Diaspora (CIJKAD) dénonce les violences raciales contre les Noirs et recommande la création ou le renforcement « d’observatoires généraux des discriminations » exercées à l’encontre de toute personne d’ascendance africaine, auprès de tous les gouvernements.

Mesdames et Messieurs,

Devant le Programme d’actions issues de la Conférence de Durban en 2001 dont Le paragraphe 7 je cite» prie la Commission des droits de l’homme d’envisager la création dans le cadre de l’Organisation des Nations unies d’un organe, […], qui serait chargé d’étudier les problèmes de discrimination raciale que rencontrent les personnes d’ascendance africaine dans la diaspora africaine, et de proposer les moyens de faire disparaître cette discrimination raciale…» à l’instar de votre groupe de travail-force est de constater que la révolte gronde en cette année 2020 où le ciel des nations s’est déchiré

État des lieux

…Les exemples les plus récents constituent à l’échelle mondiale une atteinte à chaque goutte de sang africain en chacun de nous. Les événements ayant conduit à la mort de Georges Floyd le 25 Mai 2020, à Minneapolis dans le Minnesota, (États-Unis), mort sous le poids d’un policier blanc, et tout récemment à Paris, en France le tabassage d’un producteur de musique M. Zeckler- poursuivi jusque dans le refuge de son lieu de travail, en violation de lois élémentaires,- mais également tous les autres crimes plus nombreux encore, et commis dans le plus grand silence – constituent les preuves de détérioration d’un vivre-ensemble dans un monde de paix.

Nous Africains, qui avons tant donné au monde pour le bâtir, le développer, dans tous les domaines des sciences, ne devons pas tressaillir, avoir peur, et observer nos enfants transis de cette même peur à chaque fois que l’un de nous s’adresse aux forces de l’ordre. Est-il normal ?

Recommandations

Aussi, le Comité International Joseph Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa Diaspora (CIJKAD) par ma voix, fait les recommandations à votre groupe de travail de
1) la création ou le renforcement là où ils existent « d’observatoires généraux des discriminations » exercées à l’encontre de toute personne d’ascendance africaine, auprès de tous les gouvernements, tout comme le sont les commissions d’observation de la démocratie et des droit de l’homme dans bien de pays africains -afin d’élever à chaque fois que nécessaire, une voix d’indignation et d’action devant une telle instance.
2) Pour cette raison, nous prenons au mot les institutions de l’Union européenne et le Gouvernement du Brésil lorsqu’ils s’engagent1 à faire reculer les homicides et les traitements cruels, inhumains ou dégradants commis par la police et les institutions étatiques…
Nous entendons poursuivre notre démarche de convergence entre les organisations africaines et afrodescendantes et invitons le WGPAD2 et tous les activistes ici réunis à y contribuer.
Je termine par un hommage au travail de nos prédécesseurs dont le professeur Ki-Zerbo pour son immense œuvre d’habilitation de l’homme noir, à la veille de l’inauguration d’un monument dédié à sa mémoire, au sein de l’Université portant son nom à Ouagadougou, au Burkina Faso ce 04 Décembre 2020.
« Chaque génération a ses pyramides à bâtir », ainsi parlait Joseph Ki-Zerbo, bâtissons les nôtres.

Je vous remercie.

Madame Adissa ALIRA
Professeure d’histoire-
géographie, France
Vice-présidente du CIJKAD
Genève, le 03 décembre 2020

 

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