Vote de la diaspora et des déplacés internes : Des acteurs harmonisent leurs vues

La SG de la CENI, Esther Somé : « Il est important que les acteurs renforcent leurs acquis pour mieux affronter les élections ».

La Commission électorale nationale indépendante (CENI), en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, a organisé un séminaire de renforcement des capacités des acteurs du processus électoral, le mercredi 7 octobre 2020, à Ouagadougou.

Les élections couplées présidentielle et législatives du 22 novembre 2020 vont se dérouler dans un contexte sécuritaire difficile avec des milliers de Personnes déplacées internes (PDI), mais aussi pour la première fois, le vote des Burkinabè de l’extérieur. Au regard de ce constat, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en partenariat avec la fondation Konrad Adenauer, nourrit le souhait que les parties prenantes au scrutin soient suffisamment outillées et travaillent en synergie pour des élections crédibles et apaisées. Un séminaire de renforcement des capacités a été organisé, dans cette optique, le mercredi 7 octobre 2020, à Ouagadougou, au profit d’une quarantaine d’acteurs du processus électoral issus de divers domaines.

Comment développer des stratégies qui vont permettre un vote massif des Personnes déplacées internes (PDI) et leur intérêt pour les processus électoraux ? Quelles solutions proposer pour une participation massive de la diaspora au vote ? Comment les acteurs peuvent-ils cerner leurs rôles et responsabilité dans le processus électoral ? Telles ont été les questions autour desquels des experts ont échangé avec les participants. Les PDI, à la date de septembre 2020, étaient au nombre de 1 034 609 personnes, selon l’expert en communication pour le développement, Adama Sondé. Selon lui, le cas des PDI est une « problématique inédite » pour le Burkina Faso, d’autant plus qu’elles courent le risque de perdre le droit de vote, d’être exclues de la vie publique et politique et d’être marginalisées.

Pour leur permettre d’exercer leurs droits et devoirs de citoyens, le panéliste, Adama Sondé, a proposé une adaptation des moyens de gouvernance politique, administrative et de communication afin d’assurer l’expression de leurs droits constitutionnels. « Les PDI sont nombreux à avoir des sensibilités politiques, certains ont le sentiment d’avoir perdu la qualité d’électeur, le droit à la participation politique », a-t-il constaté. De ce fait, les parties prenantes au processus que sont les médias, le gouvernement, la CENI, les FDS, les partis politiques et les OSC devraient coopérer dans un esprit de complémentarité pour porter des messages citoyens aux PDI. « Toutes les personnes, y compris les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays ont le droit de participer à l’animation de la vie publique, y compris le droit de voter et de se présenter aux élections », a souligné M. Sondé.

Porter des messages citoyens aux PDI

L’expert électoral, Issaga Kampo, a assuré
la police des débats.

Il a suggéré, que des mécanismes appropriés puissent être mis en place pour leur permettre de s’exprimer sur les décisions politiques et économiques ayant une incidence sur leurs vies. Concernant les Burkinabè de l’extérieur, ils sont au total 18 563 électeurs qui ont été enrôlés sur la liste électorale en Afrique, en Asie, en Amérique et en Europe. Pour l’expert des questions électorales, Joachim Baggnan, il serait intéressant de développer la stratégie d’enrôlement des Burkinabè de l’extérieur au regard du faible nombre d’inscrits. A propos de la campagne électorale, il a laissé entendre que le discours à l’endroit de cette cible d’électeurs doit être revu.

« Il faut faire des propositions pour faciliter l’intégration des Burkinabè de l’extérieur dans leurs pays d’accueil, proposer des mécanismes de développement de leurs business … Il est important de les sensibiliser au caractère historique du vote de la diaspora », a-t-il déclaré. Le Directeur général (DG) des libertés publiques et des affaires politiques, Bruce Emmanuel Sawadogo, a déclaré que chaque acteur doit être un vecteur de paix, de bonne collaboration et de cohésion dans la réussite du processus électoral.

Les élections, a-t-il précisé, sont un indicateur de la vitalité démocratique et les parties prenantes doivent travailler à ce qu’elles puissent se tenir sans heurts. Durant la campagne électorale, a rappelé M. Sawadogo, les partis politiques ne doivent pas oublier leur rôle éducatif. Tous, a-t-il dit, doivent œuvrer à une campagne responsable. La Secrétaire générale (SG) de la CENI, Esther Somé, a indiqué qu’il est important que les parties prenantes harmonisent leurs points de vue pour relever le défi d’élections apaisées dans ce contexte particulier.

Karim BADOLO

 

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