Après avoir siégé pour un an dans le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), le colonel Sita Sangaré vient à nouveau d’être investi pour un autre mandat, cette fois-ci de quatre ans. Le Burkina du football peut applaudir pour cette reconnaissance, car cela ouvre d’autres perspectives pour le sport-roi national. Si le président de la FBF doit maintenant s’asseoir sur la même table que la caste des décideurs du football continental, cela ne peut qu’apporter une valeur ajoutée à notre sport. Sita Sangaré doit bien tisser sa toile et mieux pousser ses pions pour devenir un acteur majeur et incontournable comme le sont Constant Omari ou Faouzi Lekjaa et jouir de la confiance du grand manitou de la CAF. Une fois dans cette sphère, avec son influence, on ne pourra plus brimer nos Etalons comme ce fut le cas récemment lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, où, impuissant, le Burkina était obligé d’assister à cette mascarade sans broncher de la reprise du match Afrique du Sud # Sénégal, ayant favorisé les Lions de la Téranga au détriment des Etalons. Mais cela ne se fera pas sans sacrifices. Il suffit simplement que Sangaré s’inspire de la gestion managériale du colonel Yacouba Ouédraogo, alors ministre des Sports et des Loisirs. A l’aube de la CAN 2013, le colonel “Yac” avait su fédérer tous les acteurs du football (dirigeants, supporters, joueurs et sympathisants) avant de se rendre en Afrique du Sud. Les différentes prières avaient fait jaillir des ondes positives au pays de Nelson Mandela. Ce qui a permis au colonel Yacouba Ouédraogo de dégager un bon karma qui avait poussé les Etalons “A” à aller chercher leur premier métal précieux pour le pays des Hommes intègres avec une place de vice-champion d’Afrique. Sita Sangaré s’en était même gargarisé en étant le premier président de la Fédération burkinabè de football à voir les Etalons fanions revenir au bercail, parés d’argent. Ce qui voudrait dire que l’actuel homme fort du football national devrait se montrer moins lunatique et ne s’en tenir qu’à une seule parole. Arrêtez de dire que nous prônions l’union et derrière, mettre une fatwa sur un certain nombre d’acteurs du football national. Ceux qui ont soutenu la candidature de Amado Traoré lors des dernières élections en savent quelque chose. Sangaré n’avait pas hésité à livrer le RCK à la vindicte de la CAF juste pour assouvir sa joie de voir Amado Traoré, alors président du Conseil d’administration du RCK dans le pétrin. Que dire alors du colonel Yacouba Ouédraogo qui avait été banni des stades pour une période d’une année, simplement pour avoir transféré de l’argent d’un «coca-cola» à un arbitre. Aujourd’hui, c’est Rahimo FC du président Rahim Ouédraogo, lui aussi, soutien inconditionnel de Amado Traoré, qui sera sur les joutes continentales en Ligue des champions. L’équipe du colonel Sangaré devra tout faire pour accompagner sérieusement cette jeune formation qui se mesurera à l’Afrique. La laisser à son sort ne fera que charrier plus de mécontents. Et si ce rang grossit et s’épaissit, cela enverra un mauvais karma. Et sûr que sa mandature quadriennale à la CAF ne sera pas un long fleuve tranquille car il sera difficile pour lui de pouvoir enregistrer un alignement parfait des planètes.

Béranger ILBOUDO

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