Victorieux de la Corée du Sud dans un match au suspense haletant, le Ghana se doit de confirmer lors de son dernier match de poule face à l’Uruguay pour s’offrir un hypothétique huitième de finale face au Brésil qui fait saliver déjà les amateurs du beau football au regard du jeu offert jusque-là par les deux équipes.

Avant ce huitième de rêve, il n’est pas superflu de revenir sur la prestation d’ensemble de nos représentants que l’on peut qualifier de satisfaisante, avec des lions sénégalais mordants quoiqu’un peu naïfs ou à tout le moins, peu attentionnés sur les balles arrêtées, des marocains bondissants qui ont réinventé le « toqué  » colombien en le mâtinant de tiqui-taqua espagnol et des camerounais qui, en dépit de leurs maladies infantiles, tiennent la route pour le moment.

Seul bémol, les Aigles de Carthage dont la sortie face à l’Australie a été décevante, si tant est que les kangourous étaient largement à leur portée. Dans le duel à venir face au coq gaulois, il leur faudra davantage aiguiser leurs serres et déployer les ailes pour prétendre franchir le premier tour.

Revenons à nos virevoltants blacks stars pour indiquer qu’en dépit des sueurs froides que leurs supporters ont connues, il demeure des motifs d’espérance pour la suite, surtout que celle-ci est conditionnée par un match plein face à l’Uruguay.

Quiconque a en mémoire, le « contentieux  » né après le quart de finale polémique entre les deux équipes lors du mondial 2010, sait que ce sera un match au couteau, où les 22 protagonistes vont se sortir les tripes, avec une envie de revanche décuplée côté ghanéen. La main de Suarez reste en effet en travers de la gorge de tout un continent, qui rêve de rédemption.

Un rêve qui est celui des camerounais, vilipendés et jetés aux orties après leur sortie ratée face à une faible équipe suisse qui a semé la zizanie dans le vestiaire avec comme conséquence immédiate, le retrait du gardien André Onana de l’équipe et les mots aigre-doux échangés entre le coach et le président de la fédération. Le Cameroun du désordre reste donc dans son registre ce qui est désespérant au vu de son potentiel. Ce ne sera pas de la tarte face au Brésil, même si une prestation honorable pourra atténuer les éventuels regrets.

Les marocains eux, ne sont pas dans ces funestes conjectures, pas plus que les sénégalais et les ghanéens qui ont leur destin bien en mains avec une obligation de résultat lors de la dernière journée.

L’Afrique qui était aux abonnés absents lors des éditions 2014 et 2018, s’en trouvera ragaillardie et pourra négocier en position de force pour l’obtention de davantage de places lors des prochaines échéances.

C’est le lieu de saluer le travail du précurseur pugnace et « teigneux  » que fût Issa Hayatou, lui qui s’est battu pour nous valoir respect et considération. Saluons aussi le travail des différents coachs présents au Qatar, qui sont tous des nationaux à qui, il ne viendra jamais à l’esprit de dire à un journaliste de « dégager  » même s’il l’importunait au plus haut point.

On est mémoratif que Kamou Malo était resté stoïque malgré le feu roulant des critiques après la prestation ratée des Étalons lors du match pour la troisième place de la dernière CAN. Qui a dit qu’on n’était jamais mieux servi que par les siens ?

Boubakar SY

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