Le secrétaire général adjoint du nouveau bureau, Oumarou Coulibaly, estime que la ligue a pris parti en faveur de l’ancien bureau.

Evoluant en 2e division du championnat national de football, Jeunesse club de Bobo-Dioulasso (JCB) traverse une crise « politico-sportive » avec deux équipes dirigeantes depuis juin 2022. A l’origine, le renouvellement des instances avec à la clé, un récépissé de toutes les polémiques.

Après l’Association sportive des fonctionnaires de Bobo-Dioulasso (ASFB), c’est un autre club historique de la capitale économique du Burkina Faso qui est au bord de la déchirure. Il s’agit de Jeunesse club de Bobo-Dioulasso (JCB), un club de la 2e division du championnat national de football. Classé 7e après les phases allées du championnat de la saison 2022-2023, ce club traverse une grosse crise.

L’équipe dirigeante du club, présidée depuis trois ans par Abdramane Ouattara, ancien maire de Karangasso-Sambla, est désavouée par une fraction qui l’accuse de mal gouvernance. « En trois ans de gestion, Abdramane Ouattara n’a pas tenu d’Assemblée générale (AG), ni fait de bilan moral ou financier du club », charge Oumarou Coulibaly, secrétaire général adjoint du nouveau bureau (nous y reviendrons), ajoutant que c’est une soixantaine de millions F CFA que le bureau dirigé par Abdramane Ouattara a géré sans justificatifs.

Appelé en 2019 à la rescousse suite au décès du président élu, feu Lassina Traoré, pour sortir le club d’une situation financière difficile, Abdramane Ouattara a plutôt œuvré à « tuer » le club, selon ses détracteurs. Au regard de la situation, si l’on se fie aux propos de Oumarou Coulibaly, le président Abdramane Ouattara a été interpelé à plusieurs reprises pour se mettre en règle, sans succès. La convocation auprès du comité des sages du club et les différentes lettres adressées à la Fédération burkinabè de football (FBF) et au ministère en charge des sports, n’ont rien changé, dit-il.

C’est pourquoi, lui et ses camarades, en faveur de la loi 2015 du Conseil national de la transition (CNT) relative au renouvellement des récépissés des associations pour bénéficier de la subvention de l’Etat, ont mis en place un nouveau bureau présidé par Kadougofin Saibou Coulibaly. A la suite de l’AG de mise en place du nouveau bureau, ils ont introduit une demande au gouvernorat de Bobo-Dioulasso pour renouveler et obtenir le récépissé de l’association vieil de 70 ans (1953).

La ligue régionale se défend

Le nouveau récépissé obtenu (daté du 15 juin 2022 et signé par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, le colonel Moussa Diallo) pour une validité de 4 ans, le bureau, selon Oumarou Coulibaly, secrétaire général adjoint de ce bureau, a réussi à mettre la main sur le compte bancaire du club.

Pour le président de la ligue régionale des Hauts-Bassins de football, Hamadou Bamba, l’interdiction de la tenue de l’AG constitutive et le retrait du récépissé fondent l’illégalité de la nouvelle équipe dirigeante de JCB.

Cependant, la nouvelle équipe estime que la ligue régionale des Hauts-Bassins du football est de connivence avec Abdramane Ouattara pour les empêcher d’avoir le contrôle du club. « Abdramane Ouattara, en complicité avec la ligue, est passé par tous les moyens pour empêcher la tenue de notre AG. Quand nous avons réussi à la tenir, la ligue, bien qu’elle ne soit pas habilitée à valider une Assemblée générale, l’a jugée illégale », détaille M. Coulibaly. Des accusations réfutées par le président de la ligue régionale des Hauts-Bassins de football, Hamadou Bamba.

« Depuis bientôt 3 ans, nous travaillons avec une équipe directoire du club. Mais en 2022, nous avons reçu une lettre d’un autre groupe du même club nous informant de la tenue d’une AG. Nous n’y avons pas pris part parce que le haut-commissaire l’avait interdite », justifie Hamadou Bamba. L’AG étant interdite par une autorité administrative, la ligue régionale en tant qu’une structure administrative, poursuit M. Bamba, ne pouvait pas aller à l’encontre de cette autorité.

Un autre argument pour lequel la ligue ne reconnait pas le 2e bureau du JCB, c’est la procédure par laquelle celui-ci a obtenu le renouvellement du récépissé. « Je ne sais pas par quel truchement ils ont obtenu le récépissé car lorsque le bureau de M. Ouattara s’est plaint, le gouverneur a officiellement écrit pour leur retirer l’original de ce récépissé en leur interdisant son utilisation », argue M. Bamba. Au regard de ces deux griefs, a précisé Hamadou Bamba, la ligue ne peut pas reconnaitre le bureau dirigé par M. Coulibaly. Cette prise de position de la ligue est considérée par Oumarou Coulibaly comme une complicité avec le bureau conduit par Abdramane Ouattara.

Contacté au téléphone pour avoir sa version sur la crise, Abdramane Ouattara a signifié qu’une action judiciaire est en cours contre Kadougofin Saibou Coulibaly et son bureau. De ce fait, il a souhaité attendre ce dénouement judiciaire avant tout propos. Au moment où nous tracions ces lignes (samedi 4 février 2023), nous apprenons que le président Kadougofin, gestionnaire du compte du club, son 1er vice-président, Drissa Sanogo et le secrétaire général adjoint, Oumarou Coulibaly, sont en garde à vue à la brigade territoriale de la gendarmerie depuis le vendredi 3 février 2023.

Kamélé FAYAMA

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