Macron, clap de fin ?

Plus ça va, moins ça va, pourrait-on dire pour le Président français Emmanuel Macron, après les manifestations monstres organisées à Paris samedi dernier avec un seul « slogan » : Macron démission. Une manifestation qui n’est qu’un « tour de chauffe », selon le patron de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon qui promet de remettre le couvert le 10 septembre « pour dégager l’incompétent Macron » et redonner ainsi au pays des motifs d’espérance. Et, force est de reconnaître que le nouveau chef de file de l’opposition française marche en terrain conquis tant la France est « frigorifiée » par la perte de
« l’Afrique à papa » et qui n’arrive plus depuis à équilibrer ses comptes à fortiori imposer son leadership en Europe parce que l’Hexagone vivait jusque-là avec morgue et arrogance sur les richesses de ses ex-colonies.

Depuis 1920 en effet et l’institution du Pacte colonial faisant de nos pays des fournisseurs de matières premières et rien que, la situation n’a pas fondamentalement évolué jusqu’à l’avènement d’une nouvelle race de dirigeants désireux de mettre fin à l’iniquité. Tous les problèmes de la France se trouvent dans la rupture de ce cordon ombilical et, Mélenchon et tous ceux qui veulent la peau du président doivent se le tenir pour dit. Avec les grands équilibres macroéconomiques qui jouent au yoyo, une dette publique abyssale, un système de sécurité sociale ingérable et ne disposant plus des fameuses réserves des devises de nos pays, Paris ne peut plus dépenser sans compter.

Macron espérait ensuite la continuation de la guerre russo-ukrainienne dans l’espoir d’écouler ses stocks de matériels militaires. Avec le départ de Biden la donne a changé, car, Donald Trump, homme d’affaires aguerri et averti, n’entend pas engager son pays dans une guerre où elle n’a rien à gagner au nom d’une prétendue démocratie. Surtout qu’en s’en prenant frontalement à Poutine, Trump risque de renforcer la cohésion au sein des pays du Sud global et précipiter davantage la perte d’influence de son pays. Une alliance Chine-
Russie, conjuguée avec le retrait de ces pays des instruments diplomatiques et financiers actuels préfigurerait la fin du siècle américain commencé après la fin de la deuxième Guerre mondiale. Un tsunami politico-diplomatique inéluctable que le « largage » de
l’Europe permettrait d’atténuer.

Trump a enfin découvert que les pays africains ne sont pas ceux qu’il croyait après un briefing des milieux d’affaires américains. Voilà pourquoi il s’est intéressé au conflit entre le Rwanda et la RDC, ceux-ci lui ayant expliqué l’importance stratégique du coffre-fort congolais à l’heure où la technologie exige des matières premières dont ce pays dispose à satiété. Entre collaborer avec des alliés historiques fauchés comme les blés et frayer avec des Etats en devenir au potentiel immense, le choix est vite fait.

L’Europe se retrouve donc face à la réalité qui était la sienne au Moyen-Age avant que l’esclavage et la colonisation ne viennent lui permettre d’émerger. Il ne vous aura pas échappé que certaines grandes réalisations architecturales françaises ont été financées avec le sang des « nègres », particulièrement le château de Versailles dont les Français ne cessent de s’enorgueillir. Avant nous, la première ministre italienne Georgia Meloni a tenu le même raisonnement provoquant l’ire de Macron.

Pour en revenir à la politique intérieure française, disons que si cette crise de régime se termine comme il se doit par le départ de Macron, cela ne signifierait pas pour autant que le pays sortirait de l’ornière, car, « sans l’Afrique, la France est une voiture sans essence », comme l’affirmait à l’époque « papa Bongo Odimba ». De puissance impériale, la France deviendra un Etat du tiers voire du quart Monde. Les voyages sur la Méditerranée se feront donc en sens inverse, car, l’Eldorado c’est bien en Afrique. Paroles du capitaine
Ibrahim Traoré.

Boubakar SY

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