
Le ministère de la Justice, des Droits humains organise une session de formation au profit des avocats et des acteurs judiciaires sur le thème : « Formation sur la défense des enfants en conflit avec la loi : comment garantir une assistance juridique centrée sur l’enfant ? ». L’activité qui se tient sur deux jours a débuté, mardi 2 septembre 2025, à Ouagadougou.
Le Burkina Faso s’est inscrit dans une dynamique de défense des enfants en conflit avec la loi. Dans ce sens, le département a initié une formation au profit des avocats et des acteurs judiciaires qui se tient, du 2 au 3 septembre 2025, à Ouagadougou. L’ouverture des travaux, qui se déroulent sur le thème : « Formation sur la défense des enfants en conflit avec la loi : comment garantir une assistance juridique centrée sur l’enfant ? »,
est intervenue mardi 2 septembre 2025.
Selon les responsables du ministère, l’objectif de cette rencontre est de renforcer les compétences des acteurs de défense de la justice juvénile sur la gestion
des enfants en conflit avec la loi. Le représentant du ministre de la Justice et des Droits humains, Repoadé Sinini, a signifié que le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays, est confronté à la question des enfants se retrouvant dans les procédures pénales. Pour lui, l’assistance juridique, à apporter à ces enfants, constitue un droit fondamental et une garantie pour qu’ils puissent être entendus et accompagnés avec dignité.
« Les enfants qu’on protège sont des citoyens responsables, les leaders et les bâtisseurs de demain », a-t-il relevé. De son point de vue, garantir une assistance juridique centrée sur l’enfant, c’est d’abord reconnaitre sa vulnérabilité particulière et adapter leurs pratiques. C’est pourquoi, a soutenu M. Sinini, il faut leur offrir une défense de qualité, assurée par les avocats et défenseurs formés aux spécificités de la justice juvénile. « Il faut renforcer la collaboration entre les acteurs judiciaires, sociaux et communautaires pour accompagner la réinsertion de l’enfant et surtout placer l’intérêt supérieur de l’enfant au cœur de chaque décision », a-t-il formulé. Cet atelier se présente donc comme une opportunité précieuse
qui permettra aux acteurs de renforcer leurs compétences techniques, d’échanger sur les
meilleures pratiques mais aussi de bâtir un réseau d’acteurs engagés pour une justice plus humaine et plus juste pour les enfants.
Contribuer à l’émergence d’un réseau d’avocats en faveur de l’enfant
Le chef de la délégation par intérim de Terre des Hommes, Arsène Sawadogo, a affirmé que chaque enfant a besoin d’une défense juste et humaine, mais aussi d’une éducation, une protection et un avenir. Dans ce sens, il a relevé que le rôle des acteurs chargés de leur défense est crucial. « C’est à vous de lui ouvrir une voie, de le protéger et lui permettre de retrouver une vie normale », a signifié Arsène Sawadogo. Il a, en effet, relevé que l’un des objectifs de cette rencontre est de contribuer à l’émergence d’un réseau d’avocats capables et plaider en faveur de l’enfant non seulement devant les tribunaux mais aussi dans la société. « La justice juvénile doit être un levier à l’insertion, réhabilitation, réconciliation de l’enfant avec sa communauté », a-t-il soutenu.
Pour le représentant de la représentante de l’UNICEF au Burkina, Léonide Ngayabi Hema, les enfants délinquants ont besoin d’amour et de compréhension. C’est pourquoi, saluant l’initiative de cet atelier, a rappelé que la mission des acteurs judiciaires et des avocats n’est pas uniquement judiciaire mais aussi humaine, sociale et profondément éthique. M. Hema a donc souhaité la mise en place d’une justice qui reconnaisse que chaque enfant en conflit avec la loi mérite une seconde chance.
Le représentant de l’ambassade des USA, Terry Kinney, a relevé que les avocats sont souvent les premiers et parfois les seules voix qui se tiennent aux cotés des enfants. Dans ce sens, il a réaffirmé l’engagement de l’ensemble des acteurs à travailler pour l’intérêt supérieur de l’enfant dans le système judiciaire », a demandé M. Kinney. Les bénéficiaires de cette formation, eux, ont souhaité qu’à l’issue de la rencontre, les connaissances acquises puissent profiter à la défense continue des enfants. « La protection de l’enfant est une responsabilité partagée », a relevé, Victoria Nebié, représentante du Barreau burkinabè.
Soumaïla BONKOUNGOU
Soukriya NACRO
(Stagiaire)