Gare de l’Ouest de Ouagadougou: la mairie veut fermer les boutiques, les commerçants protestent

Parmi 56 boutiques, une vingtaine fonctionnent.

Des commerçants de la gare de l’Ouest ont organisé, mardi 2 septembre 2025, à Ouagadougou, une manifestation pour protester contre la fermeture de leurs boutiques et la cherté des loyers.

La mairie de Ouagadougou a enclenché la fermeture des boutiques dont les propriétaires ne sont pas à jour de leurs loyers, dans les gares et les yaars. Ce 2 Septembre 2025, c’était le tour de la gare de l’Ouest et de celle de Ouaga inter.

Pour éviter cette situation, des commerçants de la gare de l’Ouest ont organisé une manifestation pour protester contre la fermeture de leurs boutiques et la cherté des loyers, ce 2 septembre 2025. Selon le secrétaire général du Syndicat national des commerçants du Burkina Faso (SYNACOM-B), section Boulmiougou, Delwendé Honoré Kabré, les commerçants de cette gare sont confrontés depuis plusieurs années à la morosité du marché et à la cherté du loyer. A l’entendre, depuis l’ouverture de la gare, en mars 2023, le loyer mensuel des boutiques a été fixé à 50 000 francs.

Les tentatives de négociation pour revoir ce montant à la baisse sont restées sans suite.
« Aujourd’hui, on nous demande de payer plus d’un million de francs CFA d’arriérés. Celui qui n’arrive pas à honorer cette somme verra sa boutique retirée », explique-t-il. Malgré une dizaine de rencontres, aucune issue favorable n’a été trouvée. « La directrice de l’Agence de développement économique urbain (ADEU) nous a clairement répondu qu’elle ne pouvait pas enlever 5 francs sur les 50 000 F CFA de loyer
mensuel », a-t-il ajouté.

La gare compte 56 boutiques, un restaurant et un kiosque à café mais moins d’une vingtaine fonctionnent. « La plupart ouvrent seulement pour
éviter la fermeture car les activités sont quasi inexistantes. On peut passer une semaine sans rien vendre », a-t-il confié. Face à cette
situation, les commerçants souhaitent une baisse du montant du loyer à 12 500
F CFA par mois, le temps que la gare retrouve son dynamisme.

Possibilité de revoir le mode de paiement

Une proposition que le chef de service des autres équipements marchands à l’Agence de développement économique urbain (ADEU), Bakary Traoré, a rejeté car les décisions de fixation des prix ne relèvent pas de son ressort. A l’écouter, depuis l’ouverture de la gare, en mars 2023, les boutiques ont été octroyées par tirage au sort aux commerçants. Depuis lors, ils ont manifesté leur désir de revoir à la baisse le loyer.

« Nous leur avons conseillé de fermer les boutiques si toutefois, ils estiment qu’elles ne rapportent pas. Ainsi les boutiques à l’intérieur de la gare ont été fermées après deux mois de fonctionnement. Mais celles aux alentours de la gare sont restées fonctionnelles, en dépit du fait que les propriétaires crient à la morosité du marché. Après cela, nous avons eu des échanges en présence du président de la délégation spéciale », a-t-il souligné. Bakary Traoré a estimé que le loyer actuel est un prix social car ces mêmes
boutiques ont un prix élevé dans certains quartiers.

« Malheureusement, nous avons constaté que les propriétaires de ces boutiques sont de mauvaise foi. C’est pourquoi, nous avons initié l’opération de fermeture des équipements marchands. En effet, depuis la date d’ouverture de la gare de l’Ouest jusqu’à présent, il n’y a qu’un seul commerçant qui est à jour de ses paiements. Mieux, certains n’ont pas encore payé la caution de 100 000 FCFA. Cela fait plus de deux ans donc plus d’un million F CFA à verser », a précisé M. Traoré. Pour leur faciliter la tâche, l’Agence de développement économique et urbain avait invité les commerçants à proposer un mode de paiement
échelonné pour éponger les arriérés.

« Ils ont dit qu’ils allaient se concerter. Et on apprend qu’ils sont en mouvement d’humeur. C’est déplorable leur habitude mais nous allons fermer aujourd’hui », a-t-il insisté. Le chef de service des autres équipements marchands a cependant réaffirmé la
disposition de la mairie à poursuivre les discussions, car le bail est individuel.
« Chacun viendra négocier avec l’administration sur le mode de remboursement. Au fur et à mesure que nous allons enregistrer les paiements l’ouverture des boutiques se fera pour ceux qui sont vraiment de bonne foi. Pour le reste, nous allons observer un temps et s’il le faut, nous allons passer par la résiliation des contrats », a confié Bakary Traoré.

Fleur BIRBA
Abibata KARA
(Stagiaire)

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