
L’Office de développement des églises évangéliques (ODE) en collaboration avec la direction provinciale en charge de l’action humanitaire du Kourittenga, a célébré, en différé, la journée mondiale contre le travail des enfants. C’était du 18 au 20 juin 2025, à Koupéla, dans le Centre-Est.
Office de développe- ment des églises évangéliques (ODE) n’est pas resté en marge de la commémoration de la journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin dernier par la com- munauté internationale. En collaboration avec la direction provinciale en charge de l’action humanitaire du Kourittenga, l’ODE a organisé, du 18 au 20 juin 2025, à Koupéla, dans le Centre-Est, une célébration en différé de cette journée. Placée sur le thème : « Agir maintenant : mettre fin au travail des enfants », cette commémoration, financée par l’ONG ERIKS, s’inscrit dans le cadre du Projet de prévention et de lutte contre les pires formes de travail des enfants (PPITE phase 2).
Elle a permis, trois jours durant, de tenir plusieurs activités, notamment des théâtres, des jeux éducatifs, des causeries et des émissions éducatives portant sur les Pires formes de travail des enfants (PFTE). L’évènement a également été marqué par un panel sur le thème de la célébration de la journée et un match de football ayant opposé les enfants déplacés internes aux clubs d’enfants du Kourittenga et du Gourma. Par la voix des clubs d’enfants, Fréderic Ouali, a déploré que dans les quartiers, les villages et les villes, nombreux sont leurs camarades qui n’ont pas eu la chance
d’aller à l’école. « Certains sont envoyés dans les champs, d’autres dans les marchés, les sites d’orpaillage ou sur les routes pour mendier. Parfois, ils subis- sent des violences, des abus et des privations de leurs droits fondamentaux », a-t-il regretté. Toutefois, M. Ouali a indiqué que les enfants savent qu’ils ont le droit d’ap- prendre, de jouer et d’être protégés contre l’exploitation. A l’en croire, au sortir de cette célébration, lui et ses cama- rades s’engagent à refuser de participer à des travaux dangereux, à sensibiliser leurs camarades à leurs droits et à les encourager à redoubler d’efforts à l’école.
Aux parents, Fréderic Ouali a demandé d’investir sur leurs enfants, car ceux-ci sont leur avenir. « Chères autorités, protégez-nous. Appliquez les lois contre l’exploitation des enfants. Renforcez l’école. Aidez les familles en difficulté. Chers partenaires, nous avons encore besoin de vous pour que chaque enfant puisse grandir dans un environnement sain et protecteur », a clamé le représentant des enfants.
« 160 millions d’enfants impliqués dans le travail »
Pour le coordonnateur des programmes à l’ODE, Pierre Kaboré, sa structure a un regard sur le droit des enfants. C’est pourquoi, selon lui, elle a saisi l’opportunité de la journée mondiale contre le travail des enfants pour organiser ces 72 heures afin de développer des actions permettant de lutter contre les PFTE. M. Kaboré a rappelé que le travail des enfants, notamment ses pires formes sont toujours d’actualité dans le Kourittenga. Il a soutenu, à cet effet, que l’ODE, en collaboration avec les acteurs de
l’éducation, a pu récupérer et ramener certaines victimes à l’école. D’autres, par contre, a ajouté le coordonnateur des programmes, ont été con- duits vers les centres sociaux professionnels. Pour le chargé de PPITE, Kamou Prosper Soma, en 2022, il y a eu une étude diagnostique qui a révélé que dans les provinces du Kourittenga et du Gourma, plusieurs enfants sont soumis aux travaux dangereux. Selon lui, ces mineurs sont exploités tant dans les sites d’orpaillage que dans les débits de boissons. « Grâce au PPITE, des enfants, autrefois soumis à des travaux dangereux, ont retrouvé le chemin de l’école.
D’autres également apprennent des métiers qui vont les servir dans la vie active », s’est réjoui M. Soma. La directrice provinciale chargée de l’action humanitaire du Kourittenga, Oboulbiga Tankoano, a, à cette occasion, salué le dynamisme et l’engagement de l’ODE en faveur de la protection des droits des enfants. D’après elle, cette commémoration vise à sensibiliser et à mobiliser les acteurs pour mettre fin à cette pratique néfaste qui prive les tout-petits de leur enfance et les ex- posent à des risques graves.
Selon les données fournies par l’ODE, 160 millions d’enfants dans le monde sont impliqués dans le travail, soit une augmentation de 8,4 mil- lions d’enfants au cours des quatre dernières années. Au Burkina Faso, 40,3% des en- fants de 5 à 17 ans sont économiquement actifs. Parmi ces enfants, beaucoup sont contraints de travailler dans des conditions dangereuses pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Noufou SAWADOGO