IIIe édition de l’Initiative féminine endogène: l’entrepreneuriat féminin à l’honneur

Le casseret est utilisé dans les cérémonies de dot et de mariage, il symbolise l’autonomie et la force des femmes bissa.

L’association Initiative féminine pour le développement endogène tient, du 3 au 5 juin 2025, ses 72 heures à Ouagadougou, sur le thème : « Résilience et relance économique : quelles contributions des femmes entreprenantes et entrepreneures pour un développement durable au Burkina Faso ? ».

La troisième édition des 72 heures des Initiatives féminines endogènes s’est ouverte, mardi 3 juin 2025, à Ouagadougou. Organisée par l’Initiative féminine pour le développement endogène (IFEID), cette manifestation vise à célébrer le rôle moteur des femmes dans l’économie locale et à promouvoir leurs activités dans des secteurs variés tels que l’agriculture, l’artisanat et la transformation agroalimentaire. La présidente de l’IFEID, Wakiatou Kobré, a rappelé que malgré les crises multiformes qui secouent le Burkina Faso, les femmes restent debout.

« Elles sont résilientes, innovantes et déterminées à construire une société plus forte, plus juste et plus prospère », a-t-elle affirmé. Elle a souligné que l’IFEID œuvre depuis sa création à valoriser l’expertise, la créativité et le courage des femmes burkinabè. Selon elle, cette édition se veut une vitrine de ces initiatives souvent méconnues, mais essentielles à la relance socio-économique du pays.

Mme Kobré a souligné que l’entrepreneuriat féminin, aujourd’hui, est au cœur de la résilience nationale. C’est pourquoi, elle a appelé les Burkinabè à faire de ces journées un tremplin vers des actions concrètes et des politiques publiques audacieuses.
La marraine de l’événement, Caroline Walia Traoré, représentée par Razack Traoré, a rappelé combien cette foire est « un honneur » et une opportunité de mettre en avant des femmes dynamiques, engagées dans la transformation des ressources locales telles que le coton, le karité ou le soumbala. « Quand une femme devient économiquement autonome, c’est toute la société qui avance », a-t-il lancé. Pour lui, l’entrepreneuriat féminin constitue une réponse concrète à la précarité, au chômage et à l’exclusion.

Le « casseret », fierté des femmes bissa

Les officiels ont effectué une visite guidée des stands.

La cérémonie s’est poursuivie avec la visite des stands. Les produits exposés témoignent de la créativité des participantes et participants : biscuits à base de céréales locales, bouillies nutritives, pain de singe, cosmétiques naturels, vêtements tricotés à la main, entre autres. Parmi les exposantes, Ramata wendemi Zonga, artisane.
« Cette foire est une belle opportunité pour nous faire connaître, exposer nos
produits artisanaux et ouvrir des perspectives. J’ai amené des tricots, des savons artisanaux à base de curcuma et divers vêtements confectionnés à base de laine », a-t-elle confié.

Le sac traditionnel appelé  « casseret » est une fierté bissa qui a été exposée à la foire. Pour Jackson Balboné, représentant le Conservatoire d’objets d’art bissa (CABI), ce sac est bien plus qu’un simple accessoire. Il illustre la richesse et la résilience de la culture bissa, particulièrement portée par les femmes. « Nos mères savaient, bien avant la colonisation, qu’une femme a besoin d’un sac pour transporter ses effets. Le casseret existait déjà », a-t-il fait savoir. M. Balboné a précisé que le casseret est fabriqué à la main par des femmes tisserandes et est ensuite orné par des cordonniers, hommes artisans. Il joue
un rôle essentiel lors des cérémonies de dot et de mariage.

Wamini Micheline OUEDRAOGO
Yieniboani Jemima
LANKOANDE
(Stagiaire)

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