Tabaski 2025 :la hausse des prix inquiète les acheteurs

Le vendeur de bétail, Salif Sawadogo : « c’est la première fois que je vois un marché aussi difficile ».

Une équipe de Sidwaya s’est rendue au marché à bétail de Tanghin, à Ouagadougou, pour constater la vente des moutons, mercredi 4 juin 2025. A 48 heures de la fête de la Tabaski, commerçants et clients s’accordent sur la hausse des prix par rapport à l’année précédente.

La Tabaski ou Aïd el Kebir est la fête où les musulmans sont invités à immoler de préférence un bélier. Une équipe de Sidwaya s’est rendue, mercredi 4 juin 2025, pour prendre le pouls de l’ambiance au marché à bétail de Tanghin à Ouagadougou. Selon les clients les prix des animaux sont élevés. Selon les habitués des lieux, l’affluence n’est pas au rendez-vous comparativement aux années précédentes. Abdoul Sama est venu se procurer un mouton pour la fête.

C’est à son corps défendant qu’il a déboursé 125 000 FCFA pour acquérir un mouton. « Il y a une grande différence entre les prix de l’année dernière et cette année », avoue-t-il. Amadou Traoré, un autre client, souligne qu’il est venu acheter son mouton pour la fête. « Je l’ai eu à 120 000 FCFA. Mais si c’était l’année passée, j’aurais pu l’avoir à 100 000 FCFA », estime-t-il.

Selon lui, les prix sont élevés cette année, parce qu’il n’y a pas assez de moutons. Salif Sankara, un troisième acheteur, se montre compréhensif face à la réalité du marché. « Je suis venu pour acheter un mouton. Je n’ai pas encore obtenu ce que je veux. Les prix ne posent pas de problème au regard de la situation actuelle que les commerçants traversent », affirme-t-il. Arouna Rabo achète des moutons et les élèvent avant de les revendre à l’approche de la fête. Pour lui, le problème ne découle pas du prix d’achat, mais des coûts liés à l’entretien et aux transports.

Diverses explications

« Les aliments et médicaments sont chers, c’est ce qui fait que les prix à la revente restent élevés. J’achète mes moutons à Dori ou à Gorom-Gorom. Avec les convois, cela prend du temps avant d’arriver à destination. A l’arrivée, ils n’ont plus de force, il faut donc les nourrir pour pouvoir les revendre », explique-t-il. Moussa Kouanda, un autre commerçant, constate pour sa part que le marché est morose. De son avis, cette situation est due au manque d’argent des populations.

M. Kouanda soutient que ses moutons varient de 100 000 à 300 000 FCFA. « Ces prix ne sont pas accessibles pour tous », reconnait-il. Salif Sawadogo, un ancien du commerce de bétail ne cache pas son inquiétude face à cete hausse des prix.
« C’est la première fois que je vois un marché aussi difficile, avec des prix qui restent élevés alors que la demande baisse. Pour lui, cette situation s’explique en partie par le fait que certaines zones où l’on pouvait se procurer des bêtes à bas prix, sont aujourd’hui évitées à cause de l’insécurité.

Abdoulaye BALBONE
Soraya ROAMBA
(Stagiaire)

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