Vergers de plantes médicinales dans la Comoé: des laboratoires d’éducation environnementale

A Koutoura, le bosquet de plantes médicinales de Dr Dakuyo impressionne.

De nos jours, les acteurs de la médecine traditionnelle au Burkina Faso font de plus en plus face à la raréfaction de la matière première de base, à savoir les plantes médicinales. Avec les actions anthropiques néfastes et les effets du changement climatique, certaines espèces végétales sont en voie de disparition. Pour inverser la tendance, des Burkinabè se sont engagés, à travers des initiatives privées et publiques, à planter des espèces menacées en vue de les préserver. A Koutoura et à Siniéna, dans la province de la Comoé (Banfora), des bosquets de plantes médicinales s’illustrent comme des cas d’école.

Au milieu des champs de production agricole à Koutoura, dans la commune de Niangoloko, province de la Comoé (région des Tannounyan), une enclave forestière force l’admiration. Sur un site d’environ 1,5 hectare (ha), clôturé par un grillage, diverses essences végétales s’étendent. On y trouve, entre autres, le vène (Pterocarpus erinaceus, nom scientifique), balanyiri en dioula, la mimosa clochette (Dichrostachys cinerea), tiriki en dioula, le Kigelia (Kigelia africana), sindiamba en dioula et l’arbre à pied de chameau (Piliostigma thonningii), gnamafou en dioula.

Selon la DG des Laboratoires phytofla, Dr Virginie Dakuyo, le premier problème de la production industrielle de phyto-médicaments qui va se poser est l’indisponibilité de la matière première.

A l’intérieur, on est dans une certaine pénombre, tellement les feuillages abondants des arbres empêchent les rayons solaires de toucher le sol. Le bourdonnement des abeilles, le chant des oiseaux et la présence d’autres insectes créent une diversité biologique en ce lieu. Les végétaux qu’on y rencontre sont essentiellement des espèces à fort potentiel thérapeutique. Au pied de chaque plante, une petite pancarte, comportant les noms scientifique et vernaculaire de l’espèce, ainsi que la pathologie qu’elle soigne. Par-ci, par-là, on peut lire des noms de maladies que ces plantes guérissent, à savoir l’hématurie, la gingivite, la hernie, la colopathie, les ictères, la bilharziose, etc.

« L’alternative, c’est de planter »

Ce 16 juillet 2025, nous sommes dans le bosquet de plantes médicinales de Dr Zéphirin Dakuyo (phytothérapeute et promoteur des Laboratoires phytofla, décédé le 15 octobre 2023). Créé il y a une dizaine d’années, ce jardin botanique est aujourd’hui un véritable laboratoire de recherche environnementale. Aux dires de Charles David Dakuyo, responsable de la chaine logistique des Laboratoires phytofla, la structure reçoit chaque année, des stagiaires, notamment des préparateurs d’état en pharmacie et des agents des Eaux et forêts, qui viennent s’imprégner de ce qui est fait dans le bosquet.

Les Laboratoires phytofla qui évoluent dans la phytothérapie, utilisent principalement des plantes médicinales pour les soins de santé à travers des phyto-médicaments. Selon la Directrice générale (DG), Dr Virginie Dakuyo, ces plantes constituent l’essence de leur activité. Avec les actions anthropiques nuisibles comme la coupe abusive du bois vert, les feux de brousse et les effets néfastes du changement climatique, notamment les sécheresses, les inondations et les canicules, la déforestation est en train d’avancer à grands pas.

Le chef de service départemental chargé des eaux et forêts de Banfora, Adrien Nabié : « j’encourage tous ceux qui ont des espaces à planter des espèces végétales locales ».

Ce qui provoque la raréfaction, voire la disparition de certaines espèces médicinales. En vue de contrer ce phénomène et de préserver ces arbres, Dr Zéphirin Dakuyo a eu l’initiative de mettre en place ce jardin botanique, peuplé de plantes médicinales. « Avec l’évolution et le développement de notre activité, à un moment donné, on ne trouvera plus ces espèces locales dans la nature. L’alternative, c’est de les planter », se convainc Dr Virginie Dakuyo. L’objectif, au départ, souligne-t-elle, était de faire un essai de domestication de ces plantes, parce qu’elles poussent à l’état sauvage.

« Comme on n’a pas l’habitude de les reproduire en pépinière et de reboiser, on ne savait pas trop comment elles allaient se comporter », avance-t-elle. Avec l’aide du Centre national des semences forestières, des semences d’essences locales ont été mises en pépinière et les résultats ont été concluants. Les premiers reboisements sur le site de Koutoura, se souvient la DG des Laboratoires phytofla, ont été effectués entre 2014 et 2015. Aujourd’hui, c’est une forêt de plantes locales dont beaucoup sont en voie de disparition qui se dresse sur le site.

« Dans le bosquet, nous avons commencé par planter les sept espèces que Phytofla utilise le plus, que sont Sclerocarya birrea (marula), Fagara zanthoxyloides (fagara), Faidherbia albida (balanzan, en dioula), Sterculia setigera (arbre à gomme), Cassia sieberiana (arbre à baguettes), Entada africana (samanéré, en dioula), cochlospermum planchonii (faux cotonnier) », confie la pharmacienne Dr Virginie Dakuyo.
Par la suite, d’autres espèces comme Carapa procera (bois crabe), Vittelaria paradoxa (karité), Anthocleista procera (arbre chou), etc. ont été introduites. Des espèces sauvages trouvées sur le site ont été également préservées.

Des plantes aux vertus thérapeutiques énormes

De nos jours, fait savoir Dr Virginie Dakuyo, l’inventaire forestier fait ressortir une vingtaine d’espèces ligneuses différentes dans le jardin botanique. « Toutes ces espèces ont des vertus thérapeutiques. Les sept premières sont utilisées pour la prise en charge de la toux, de l’asthénie (fatigue), des coliques (ballonnements), de la drépanocytose, du paludisme, … », confie-t-elle.

Charles David Dakuyo, responsable de la chaine logistique des Laboratoires phytofla : « nous allons reproduire d’autres bosquets de plantes médicinales si toutefois nous arrivons à acquérir de l’espace ».

Actuellement, le bosquet ne fournit pas de matière première aux Laboratoires phytofla, mais l’ambition est de tendre vers cette option, selon les premiers responsables. « Le premier problème de la production industrielle de phyto-médicaments qui va se poser est l’indisponibilité de la matière première. Nous vivons déjà cette situation et c’est ce que nous avons anticipé à travers les bosquets de plantes médicinales », prévient Dr Virginie Dakuyo.

Pour le moment, reconnait-elle, leur unité de production est artisanale mais les quantités de matières premières qu’elle exploite sont énormes. C’est pourquoi, des difficultés d’approvisionnement de certaines plantes se font déjà sentir. A Siniéna, à quelques encablures de Banfora, une autre initiative de verger de plantes médicinales, appartenant à la province de la Comoé, a vu le jour en 2020, à l’occasion de la 2e édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA).

Le thème de cette édition a porté sur la problématique de la médecine traditionnelle et la préservation des ressources forestières. C’est pourquoi, les autorités ont mis l’accent sur la plantation d’espèces locales, notamment médicinales, dans ce bosquet provincial. Plus de 200 plantes ont été mises en terre sur ce site de 5 ha, le 8 août 2020. Aujourd’hui, ces espèces sont en pleine croissance dans un espace protégé par une clôture grillagée. Le bosquet a été renforcé, le 5 juillet 2025, par une autre plantation de près de 2 500 arbres locaux, à la faveur de la 7e édition de la JNA.

« Nous avons mis en terre des plantes médicinales uniquement sur ce site, comme l’a recommandé l’initiative présidentielle », déclare le chef de service départemental chargé des eaux et forêts de Banfora, le lieutenant des eaux et forêts, Adrien Nabié.

Bannir les mauvaises techniques de récolte

Ces plants, détaille-t-il, sont composés d’une dizaine d’espèces différentes, à savoir le baobab (Adansonia digitata), le néré (Parkia biglobosa), le caïlcédrat (Khaya senegalensis), Faidherbia albida (balanzan, en dioula), la gomme arabique (Acacia nilotica), etc. En effet, sur initiative du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso compte créer dans chaque province, un bosquet de plantes médicinales.

Le bosquet provincial de la comoé, situé à Siniéna, a reçu plusieurs plantes médicinales à la JNA 2025.

Cette mesure vise, entre autres, à préserver la biodiversité et à promouvoir la médecine traditionnelle. Le forestier Adrien Nabié dit saluer cette initiative, car certaines espèces végétales sont devenues rares dans la province de la Comoé. Il cite par exemple, le dattier du désert (balanites aegyptiaca) et le néré comme faisant partie des espèces en voie de disparition dans la zone. « Quand on voit les quelques pieds de néré autour de nous, on pense qu’ils sont nombreux. Pourtant, ce n’est pas le cas.

Ces arbres sont vieillissants et quand il y a un grand vent, ils tombent », déplore-t-il. Lors des reboisements, l’accent est donc mis sur ces espèces menacées. A entendre M. Nabié, avant, il était rare de voir quelqu’un planter une espèce locale dans la province. Tout le monde était plutôt porté vers les plantes exotiques comme les agrumes, les manguiers, les goyaviers, les anacardiers, etc., parce qu’elles rapportent de l’argent. Dans la localité, reconnaissent les défenseurs de l’environnement, la pratique de la médecine traditionnelle contribue énormément au déboisement.

Les bonnes techniques de prélèvement des plantes ne sont pas toujours respectées. En la matière, les exemples sont légion. « Sur le terrain, nous constatons de mauvais types de prélèvement des plantes. Des collecteurs creusent et coupent toutes les racines de l’arbre sans reboucher le trou. Ils ne laissent que la seule racine pivotante et au moindre vent, l’arbre se retrouve par terre », témoigne Adrien Nabié. Selon lui, il est formellement interdit de prélever toutes les racines de l’espèce ligneuse et à la fin, le trou doit être refermé afin de donner de la force à la plante.

« Dans la récolte des feuilles, notamment du karité, il y en a qui vont jusqu’à couper les rameaux, y compris les fleurs. Ce qui joue sur la productivité de l’espèce. Concernant l’écorce, ils taillent jusqu’au bois et laissent une blessure à l’arbre. Quand ça va sécher, la plante devient vulnérable aux feux de brousse », renchérit-il, pour dénoncer certaines

Pour la survie des plants, des forages ont été installés dans les bosquets.

pratiques néfastes des tradipraticiens. Issouf Héma est un praticien de la pharmacopée, également secrétaire général de la confrérie des dozos (chasseurs traditionnels) de Siniéna. Il reconnait que beaucoup d’entre eux ne maîtrisent pas les techniques de récolte des plantes.

C’est pourquoi, il a souhaité une formation de tous les acteurs à ce sujet. Toutefois, les responsables des dozos multiplient les sensibilisations à l’endroit de leurs membres afin qu’ils préservent les espèces locales, surtout les plantes médicinales. « Parfois, nous passons par des menaces pour rappeler les contrevenants à l’ordre », clame Issouf Héma. Les forestiers disent être déjà dans la dynamique, en accompagnant les tradipraticiens de la Comoé dans la technique de prélèvement des plantes médicinales. Sinon, selon leur conviction, s’ils le font sans formation, ce sera une voie ouverte vers la désertification.

Des initiatives qui impactent positivement

« Le 10 juillet passé, nous avons tenu une réunion avec les premiers responsables de la pharmacopée pour leur parler des techniques de prélèvement. A la prochaine rencontre, les collecteurs aussi seront associés. Car, généralement, les patrons les envoient sur le terrain sans leur montrer comment récolter », révèle le lieutenant des eaux et forêts, Adrien Nabié. Du côté des Laboratoires phytofla, l’on semble avoir pris le taureau par les cornes. Les fournisseurs des matières premières sont organisés en coopératives pour faciliter leur suivi et formation.

« Nos partenaires sont formés aux bonnes pratiques de récolte, de séchage et de conservation des produits. On le fait parfois en collaboration avec les agents des eaux et forêts de Banfora. Nous avons aussi une cellule culture et suivi de la matière première qui s’occupe de ces questions », soutient Dr Virginie Dakuyo. L’entretien des bosquets de plantes médicinales est une autre paire de manches. A Koutoura, signale Charles David Dakuyo, l’une des difficultés rencontrées a été, au départ, le manque d’eau pour arroser les pépinières et les plants mis en terre.

La promotion des plantes médicinales figure en bonne place
dans la politique du gouvernement burkinabè.

Mais depuis la réalisation du forage, ce problème a été résolu. « Quand on regarde les arbres aujourd’hui, on peut se satisfaire du travail abattu, parce qu’au début, le site était dénudé », se réjouit-il. Le bosquet de Siniéna dispose également d’un forage permettant de poursuivre l’arrosage des plants après les pluies. Son entretien incombe aux habitants du village, avec à leur tête les dozos et le Comité villageois de développement (CVD). Le président de ce comité, Christian Soulama, ne cache pas sa joie de voir pousser un verger de plantes médicinales dans sa localité.

Car, rappelle-t-il, il est très difficile de voir certaines espèces locales dans les environs. « Il y a des arbres que nos enfants risquent de ne pas connaitre. Mais grâce à ce site, nous allons les conserver pour qu’ils ne disparaissent pas », s’engage-t-il. Ses propos sont confirmés par le tradipraticien Issouf Héma, pour qui, trouver la matière première pour ses activités relève désormais d’un parcours du combattant.

Mady KABRE
dykabre@yahoo.fr


 

Des plantes qu’on « perfuse » !

Dans le bosquet de Dr Dakuyo, un dispositif particulier d’irrigation éveille la curiosité. Aux pieds de quelques plantes, des bidons de 20 litres sont posés sur des supports. Sur ces bidons sont fixés des perfuseurs usagés. Ceux-ci sont réglés, à la manière dont l’infirmier perfuse un malade, pour obtenir des gouttes d’eau aux pieds des plantes. On dit qu’on les perfuse. Un système simple mais efficace qui permet de pratiquer l’irrigation goutte-à-goutte avec peu de moyens. Dr Virginie Dakuyo explique comment est venue l’idée, en commençant par citer une phrase que son père, Dr Zéphirin Dakuyo, aimait prononcer : « il faut toujours trouver des solutions locales aux problèmes locaux ». Pour elle, il s’agissait de trouver une solution pour arroser les plantes du bosquet en saison sèche, parce qu’il n’y avait pas de forage. C’est ainsi que les techniciens, poursuit-elle, ont commencé par utiliser des canaris qu’on perçait et qu’on déposait à côté de la plante. Un système qui n’a pas prospéré, puisque toutes les racines des plantes convergeaient vers le canari, à cause de l’humidité permanente à ce niveau. « L’objectif n’était toujours pas atteint. Ils ont alors cherché des bidons de 20 litres et fixer des robinets dessus. Mais pour régler le robinet et avoir un débit qui donne des gouttes, c’est compliqué. C’est ainsi qu’un des techniciens a trouvé l’idée de remplacer les robinets par des perfuseurs usagés », relate la pharmacienne. Toutefois, indique-t-elle, ce système comporte des insuffisances. C’est pourquoi, il n’a pas été vulgarisé.

M.K


 

Un changement de mentalité

A une certaine époque au Burkina Faso, il était rare de voir quelqu’un planter un arbre local, communément appelé arbre sauvage. Selon les préjugés entretenus dans certaines communautés, oser planter ces espèces végétales équivaut à signer sa mort prématurée. En revanche, les arbres fruitiers exotiques comme le manguier, l’oranger, le goyavier, le citronnier, etc. étaient acceptés et largement plantés. Mais de nos jours, les mentalités ont beaucoup évolué. Face à la déforestation grandissante due à l’action humaine et au changement climatique, des citoyens ont vu la nécessité de planter les espèces locales, parce qu’elles sont menacées de disparition. Ces acteurs sont parfois soutenus par la recherche scientifique qui fournit les semences et les forestiers qui apportent une assistance technique.

M.K


Une initiative salutaire

Le 31 décembre 2024, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, a appelé les Burkinabè à créer 45 bosquets de plantes médicinales, soit un dans chaque province. L’objectif est de renforcer la médecine traditionnelle, de lutter contre la dégradation du couvert végétal et le changement climatique et de soutenir la souveraineté sanitaire du pays. Lesdits vergers doivent être clôturés et posséder des forages pour assurer la protection et l’arrosage des plants. Cette mesure a été hautement saluée et adoptée, parce que les praticiens de la pharmacopée éprouvent de plus en plus des difficultés à trouver les plantes qui, pourtant, constituent leur matière première. A l’occasion de la JNA 2025, 20 millions de plants locaux, majoritairement des espèces médicinales, ont été mis en terre.

M.K


« Nous comptabilisons cinq bosquets à plantes médicinales dans la région »,
Issouf Traoré, DR des Eaux et forêts des Tannounyan

Carrefour africain (C.A.) : Comment se porte le couvert végétal dans votre région ?

Issouf Traoré (I.T.) : Dans la région des Tannounyan, le couvert végétal connait une pression importante due aux activités humaines, telles que l’agriculture extensive, l’orpaillage et l’exploitation incontrôlée des ressources forestières. La dégradation des forêts est réelle et préoccupante. Elle se manifeste par la disparition progressive des espèces végétales, la réduction de la densité forestière et l’ensablement des cours d’eau. Cette situation est aggravée par le changement climatique et certaines pratiques agricoles non durables. Toutefois, grâce aux efforts conjoints de l’administration forestière, des communautés locales et des partenaires, des actions de reboisement et de protection sont entreprises chaque année pour restaurer les écosystèmes dégradés.

C.A. : Quelles sont les espèces végétales en voie de disparition dans la zone ?

I.T. : Parmi les espèces menacées, on peut citer le vène (Pterocarpus erinaceus), le caïlcédrat (Khaya senegalensis), le karité (Vitellaria paradoxa) dans certaines zones surexploitées, le néré (Parkia biglobosa) et l’Afzelia africana (kankalga, en mooré). Ces espèces subissent des prélèvements excessifs pour des fins commerciales ou domestiques.

C.A. : De plus en plus, les populations sont invitées à planter des espèces médicinales. Quelle est la situation dans votre région ?

I.T. : Cette initiative vise à préserver les espèces médicinales menacées, tout en facilitant leur accès aux tradipraticiens. Elle permet aussi de sensibiliser les populations à la gestion durable des ressources et à la valorisation des savoirs endogènes en matière de santé. A ce jour, nous comptabilisons cinq bosquets de plantes médicinales recensés dans les différentes provinces de la région. Ce chiffre est évolutif, car plusieurs initiatives communautaires et privées sont en cours. Nous encourageons vivement ces initiatives. A cet effet, nous fournissons un accompagnement technique pour le choix des espèces, l’aménagement du site et parfois même un appui en plants forestiers. Un encadrement est aussi offert pour assurer la gestion durable des bosquets.

C.A. : Les praticiens de la pharmacopée utilisent les plantes comme leur matière première de base. Comment arrivez-vous à les encadrer dans leurs activités ?

I.T. : Nous travaillons avec leurs associations et coopératives pour organiser les prélèvements de manière raisonnée. Des séances de sensibilisation et de formation sont régulièrement organisées pour leur inculquer des techniques de récolte durable, évitant l’abattage systématique des arbres. Le prélèvement des produits forestiers non ligneux, y compris médicinaux, est encadré par la loi forestière. Il est soumis à des autorisations et au paiement de redevances fixées par l’administration forestière, mais non encore bien définies. Toutefois, des exonérations peuvent être envisagées dans le cadre de conventions de partenariat. En cas d’infraction, les sanctions varient selon sa gravité. Elles peuvent aller d’amendes à des peines d’emprisonnement, conformément au code forestier en vigueur. Des opérations de contrôle sont régulièrement menées pour faire respecter la réglementation et protéger les espèces menacées.

Entretien réalisé par
Mady KABRE

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