Portrait : Mamadou Dango, le « génie » incompris de la science burkinabè

Depuis 1993, Mamadou Dango peine à se faire accepter des scientifiques.

Né le 15 mars 1964 à Réo, chef -lieu de la province du Sanguié au Centre-Ouest de Burkina, Mamadou Dango fit ses études primaires et secondaires à Ouagadougou où il obtiendra son Baccalauréat série C à l’âge de 19 ans. Recruté en 1984 comme instituteur au Yatenga, il découvre le plan cosmique et celui des pyramides d’Egypte dissimilés dans les livres saints à la suite d’une maladie. Une découverte qui l’a conduit dans plusieurs pays du monde à la poursuite de ses études et recherches. Il décroche son doctorat en mathématiques/physique en Israël en 1992. Spécialiste dans plusieurs domaines, Mamadou Dango, une fois rentré au pays, est à la risée de ses collègues chercheurs et certains hauts cadres de l’administration qui n’hésitaient pas à le taxer de fou. Mais les travaux de ce ‘’fou’’ sont reconnus dans plusieurs pays du monde dont l’Israël, le Kenya, les Etats-Unis, l’Angola, le Gabon, le Soudan, l’Egypte, le Yémen, la Turquie, le Cambodge, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, la Syrie et le Liban où il y a séjourné pour des prestations. Auteur de trois ouvrages à savoir La 7ème pyramide, L’Enigme levée, L’Unique loi sur l’origine physique et biologique de l’univers ou la théorie des champs unifiés, publiés entre 2014 et 2019, le chercheur de 56 ans vit dans sa cour familiale à Gounghin. Il partage son temps entre sa mère, son épouse, cinq de ses six filles et ses deux petits-enfants. Rencontre avec un érudit méprisé du Burkina.

Mamadou Dango est né le 15 mars 1964 dans la cour de l’Eglise catholique de Réo (Centre-Ouest du Burkina, province du Sanguié), alors que sa mère, Aïcha Kanzié, avait quitté clandestinement le village de Pouni-Nord pour se rendre à Zoula, au chevet de son époux malade, Boukary Dango. Nous apprend-il le 10 avril à son domicile à Gounghin, secteur7 de Ouagadougou. « J’ai emprunté des ruelles pour ne pas me faire repérer.

C’est lorsque je suis arrivée sur les collines de Réo où se trouve l’Eglise catholique, que j’ai senti les premières contractions. Les sœurs religieuses m’ont alors porté assistance et j’ai accouché de mon garçon. Les sœurs l’ont prénommé Dominique parce qu’il est né un dimanche», relate, plus tard, le samedi 25 avril 2020 sa mère, Aïcha Kanzié, la première des quatre épouses, du père du petit Dango. Mais issu d’une famille musulmane, il est baptisé Mamadou, par un Peulh, nommé Djato, qui s’était installé (à Zoula) curieusement le jour même de sa venue au monde, selon dame Aïcha.

A 5 ans, le gamin découvre Ouagadougou. A côté de son père, un sous-officier militaire, Il fit son entrée à l’école primaire du camp, puis à celle de «Gounghin-Nord», actuelle, «Gounghin Nord A». Après son Certificat d’études primaires (CEP), il est inscrit au lycée Dimdolobsom. Elève très brillant, ses professeurs de mathématiques et de français plaident pour qu’il « saute » la classe de 5e. En classe de 4e, il tient la tête jusqu’à l’obtention de son Brevet d’études du premier cycle (BEPC).

L’injustice révolutionnaire

Déjà en 3e, le jeune lycéen résolvait les problèmes de mathématiques de la classe de terminale. A la suite de difficultés financières, Mamadou Dango est contraint de s’inscrire en cours du soir au Centre « Entraide culturelle burkinabè », près du lycée Phillipe Zinda Kaboré. Il met à profit ses journées pour s’adonner à l’électronique. «Je me suis mis à réparer des postes téléviseurs et des radios», confie-il tout fier.

D’où sa passion pour ce domaine. Encouragé par son enseignant de mathématiques et de physique par ailleurs agent de l’ONATEL, Casimir Tapsoba, Mamadou Dango se présente dès sa 2de à l’examen du Baccalauréat série «C», en candidat libre, décroche son premier diplôme universitaire en 1983. La remise en question des normes et l’envie de sortir des sentiers battus qui décrivent au mieux M. Dango, allaient transparaître dès son entrée dans la vie active comme enseignant à l’école primaire de Namissiguima (1984-1987), avec la ferveur de la Révolution.

Dès ses premiers mois de service, le jeune instituteur se met à la rédaction d’un essai sur «L’enseignement du primaire au Burkina Faso de 1960 à nos jours». Ses supérieurs hiérarchiques lui rappellent vertement qu’il n’est qu’un agent d’exécution et non de conception. Un jour de 1987, il boucle à vélo les 25 km qui séparent son domicile au chantier de construction des 25 villas de la cité du 4-Août, lancé par le président Thomas Sankara. Le superviseur du chantier de l’époque, un lieutenant dont nous taisons l’identité, obtient son licenciement de la Fonction publique pour son retard de 20 minutes, interprété alors, comme une attitude contre-révolutionnaire.

Salimata Doumbia, l’étoile de Dango

Frustré, l’ancien instituteur décide de poser ses valises en 1987 à Abidjan en Côte d’Ivoire où il devient un agent d’entretien chez la doyenne de la Faculté de Mathématiques à l’Université de Cocody, Salimata Doumbia. Il n’a pas toutefois renoncé à sa volonté de poursuivre ses recherches sur les pyramides d’Egypte et les monuments anciens. «Un jour, très fatigué, je me suis endormi dans son garage, avec un livre de mathématiques de la 2e année d’université. Etonnée de voir un agent de nettoyage avec un tel document, Salimata Doumbia m’interroge.

Et lorsque je lui ai raconté mon histoire, elle s’est portée volontiers pour me soutenir que je puisse poursuivre mes études. Madame Doumbia m’a non seulement facilité mon inscription dans son département mais elle m’a aussi offert un toit jusqu’à l’obtention de ma licence en Maths-physique», retrace M. Dango. Avec ce diplôme, il décolle pour Israël, et ce, grâce à la première conseillère de l’ambassadeur d’Israël à Abidjan en Côte d’Ivoire qu’il a connu lors de ses multiples recherches en bibliothèque.

Ayant remarqué l’intérêt de l’étudiant burkinabè pour les mathématiques et l’architecture des monuments anciens, la diplomate juive, aidée par son richissime oncle, lui ouvre le sésame de son pays. «C’est là-bas que j’ai soutenu (en juillet 1993) en tant qu’architecte des monuments anciens et en mathématiques appliquées», conte-t-il. Auparavant, Mamadou Dango a fait un tour au Burkina Faso en 1992 pour s’inscrire à l’Institut des peuples noirs (IPN), dirigé à l’époque par l’homme de théâtre Prosper Kompaoré.

L’émission télé à problèmes

Mamadou Dango a découvert le plan des pyramides d’Egypte sans y mettre les pieds.

En décembre 1993, les Burkinabè découvrent le jeune chercheur sur les antennes de la Télévision nationale du Burkina. «Il va bien Dango ? Je l’avais oublié, car cela fait plus de 20 ans», s’est empressé de demander le journaliste qui l’avait reçu, Yacouba Traoré, le 14 avril 2020. Très enthousiaste, d’avoir eu les nouvelles de Dango, ce nom, qui l’a fait voir de toute les couleurs, après son passage à l’émission, l’ancien présentateur du midi-magazine, raconte. «Un jour, Dango est venu me voir, parce qu’il souhaiterait passer au midi-magazine pour présenter une découverte très importante qui explique le plan du monde.

Il s’agissait du plan cosmique dissimilé dans les livres saints. Lorsque j’en ai parlé à mon rédacteur en chef, il m’a déconseillé de recevoir ce fou. Mais j’ai fini par convaincre mon patron et c’est ainsi qu’une émission spéciale a été réalisée pour la circonstance. Et ces propos ont intéressé plus d’un Burkinabè», se souvient-il, même si la suite a été difficile à gérer pour lui et son média. «Il avait fait des affirmations qui posaient des problèmes de sécurité. Le lendemain, le chef de programme a failli fuir son bureau à cause des appels qui pleuvaient de partout.

Le bureau militaire du Premier ministre, l’actuel Président du Faso, Roch Kaboré, a même appelé et demandé une copie de l’émission», se rappelle-t-il toujours. Du côté des chercheurs, le journaliste a été taxé d’avoir reçu un fou qui a dérouté les gens et non un chercheur. «Je ne regrette pas de l’avoir reçu. J’aimais son obstination. Il était déterminé à expliquer quelque chose et en tant que journaliste, je me devais de le recevoir, même si je devais m’entourer de garde-fous», explique Yacouba Traoré, qui le prenait plutôt pour un illuminé.

Avec l’audience de Dango, le journaliste prévoyait de mettre en place une émission scientifique consacrée à la vulgarisation des résultats des chercheurs africains. Une émission qui ne verra pas le jour, puisque Yacouba Traoré a été affecté à Paris. Un départ qui lui avait été prédit par son illuminé. «Il me bousculait pour que l’émission puisse se tenir le plus rapidement possible car selon lui, dans quelque temps, j’irai travailler hors du pays. C’est à la suite de cela que j’ai été détaché à l’ambassade du Burkina à Paris», explique Yacouba Traoré.

Le scanneur, l’arme et le forage de Dango

Pour sa part, Dango assume le fait que l’on continue de le considérer comme un fou. Seulement, il se dit convaincu que ce fou peut faire évoluer la science au Burkina. En plus des chercheurs de l’IPN et des étudiants de la génération Cheik Anta Diop, c’est le Premier ministre de l’époque, Roch Marc Christian Kaboré, qui a cru au jeune chercheur. «Il m’a offert un bureau au Premier ministère où j’effectuais mes recherches», confie-t-il. Mais, au moment de prendre son envol, M. Kaboré quitte la primature.

Toutefois avant de partir, il a, à travers une note officielle, reversé le chercheur au ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, précisément au CNRST (Centre national de la recherche scientifique et technologique). Dans ces locaux, un comité scientifique a été mis en place pour étudier les trois projets de recherches de Mamadou Dango. Le premier portant sur l’eau, consistait à réaliser un forage capable d’alimenter une ville de 140 000 habitants pendant plus de 147 ans. L’idée en question aurait été mise en œuvre en 2002 par un de ses amis, un officiel tchadien au Nord de son pays.

Le 2e projet est relatif à la réalisation d’un scanner. «Ils ont dépensé près de 700 millions FCFA pour le scanner de Yalgado, pourtant, je n’avais besoin que de 11 millions FCFA pour mon prototype de scanner. Souvent je me dis que l’Etat a tellement de moyens qu’il n’a pas besoin de recherche scientifique», lance-t-il, tout désespéré.
Le 3e projet consistait à utiliser le système inverse du scanner pour fabriquer une arme électromagnétique capable de détruire une cible «à plus de 22 mille mètres et 44 000 m2 de surface».

«Si en 1999, on avait commencé la réalisation d’une telle arme, on allait être capable de nos jours de déminer toute mine à plus de 56 m en dessous du sol, sauter un char et détruire une cible en hauteur avec une capacité de balayage au sol et sans bruit», avance Dango. Seul le projet du forage avait été retenu mais non réalisé. Aujourd’hui, encore, le chercheur soutient pouvoir toujours réaliser ses projets, si on lui donne les moyens nécessaires.

Le périple de Dango

Les portes du succès se sont ouvertes en 1998 au Kenya au chercheur qui se tournait les pouces au CNSRT et à l’Université de Ouagadougou. «A Nairobi, j’ai travaillé avec une équipe de recherche scientifique de plusieurs pays. Mon premier salaire valait 9 mois de salaires cumulés dans mon propre pays », a-t-il soutenu. Du Kenya, il explore le monde à la recherche de documents pour valider ses résultats, sur les pyramides, les monuments anciens et le plan cosmique. D’Israël aux Etats-Unis en passant par l’Angola, le Gabon, le Soudan, et l’Egypte qu’il découvre pour la première fois en 2002, alors qu’en 1986, il avait découvert la première partie du plan des pyramides sans y mettre pieds.

Il séjourne également en Turquie, au Cambodge, au Vietnam, au Laos, en Birmanie, en Syrie et au Liban pour des missions de recherches. C’est en Israël, qu’il découvre la deuxième partie «du code du plan de l’univers». Informés de cette grande découverte, des chercheurs de la NASA l’invitent aux Etats-Unis. Il devrait même s’y installer définitivement. Mais le rêve américain fut vite brisé avec le décès du chef de département de physique et la réorganisation de la NASA ordonnée par le Président Barack Obama.

Alors, Mamadou Dango se consacre de nouveau à ses travaux et parvient à publier trois ouvrages. Ce sont La 7ème pyramide, L’Enigme levée et L’Unique loi sur l’origine physique et biologique de l’univers ou la théorie des champs unifiés, publiés respectivement en 2014, 2016 et 2019, mais méconnus des Burkinabè. Mais comment l’enfant du Sanguié est-il devenu chercheur ou fou ?

Le Coran, l’élément déclencheur du ‘’génie’’ de Dango

Dango peut néanmoins compter sur son épouse, ses six filles
et ses deux petits-enfants.

Né un dimanche dans le domaine de l’Eglise catholique, et qui avait pour premier prénom, Dominique, ce futur potentiel catéchumène, n’a pourtant pas découvert premièrement son amour pour la recherche et les pyramides dans la Bible, mais dans le Coran. En 1986, l’enseignant en poste à Namissiguima, 25km de Ouahigouya dans le Nord, tombe gravement malade et plonge dans le coma pendant trois jours. A son réveil, le Coran qu’il a obtenu auprès du guide spirituel, le Cheick de Ramatoulaye, sera son livre de chevet pendant sa convalescence.

«C’est en lisant la version française, que fortuitement des versets ont attiré mon attention. J’ai relevé des indices à connotations géométriques et commencé mes tracées», nous raconte-t-il. Pendant cinq ans, de tracées en tracées, M. Dango est parvenu à un plan très complexe. «Comme je ne savais pas à quoi cela renvoyait, j’ai donc pris ce plan que j’ai affiché sur un tableau dans mon salon que j’observais chaque matin en prenant mon café. Et un jour, l’intuition m’est venue qu’il s’agit d’une forme pyramidale.

Du coup, j’ai vu deux pyramides. C’est ainsi que j’ai commencé mes recherches sur les pyramides», explique le savant. «J’ai repris le plan et en voyant sa géométrisation, sa modélisation, j’ai vu qu’il y avait le plan de six pyramides disposées de la même manière du nord au sud, exactement comme les six mêmes pyramides du plateau de Guizeh en Egypte. Du Nord au Sud, on avait Kheops, Kephren, Mykérinos et trois petites pyramides dites des reines. C’était le plan de Kheops disséminé, éparpillé sous forme de versets et d’indices dans les livres saints, anciens et même dans la tradition orale africaine sous forme de devinettes et de contes qu’on avait jamais retrouvés», retrace encore le scientifique.

Mamadou Dango, le successeur désigné du Dozoba, Kacouli Dango
Rien ou pas grand-chose ne prédestinait Mamadou Dango à la recherche, raconte sa mère Aïcha Kanzié, toujours, le 25 avril 2020. Son petit étant né le jour de la grande cérémonie des forgerons et des Dozos de son village, il devait commencer son initiation à l’âge de 7 ans en tant que successeur du redoutable Dozoba, Kacouli Dango, le grand frère de son papa.

« Cet évènement se déroule la nuit et de façon secrète au cours de laquelle le bébé né ce jour-là, quel que soit son sexe est désigné d’office pour succéder au chef dozo », raconte Mamadou Dango. Mais, avant, poursuit sa mère, le nouveau-né devrait être détaché de la famille à 7 ans, et initié auprès de celui-ci. En 1969, son époux Boukary Dango, alors sous-officier militaire au camp Guillaume-Ouédraogo de Ouagadougou, décide de soustraire son fils de cinq ans de la destinée de chef Dozo qui l’attendait.

Fière de parler de son fils, Maman Dango avoue qu’il a eu une enfance calme. Très peu maladif, son Mamadou était toujours près à l’assister dans ses tâches et à porter secours à ses frères.

En admirant son fils marcher sur la terrasse, en boitillant du pied gauche, Aïcha Kanzié confie qu’il n’est pas né avec ce handicap. Tout petit, il est tombé malade de la rougeole. Hospitalisé pendant un mois, son nerf sciatique a été touché lors des soins. Une douleur que le fils dit ressentir toujours, surtout lors de ses séjours à l’extérieur, dans les zones où il fait extrêmement froid.

Comment Bibata est tombée folle amoureuse du ‘’fou’’ ?
Pour la quiétude de sa famille, il lui a fallu trouver une femme qui comprenne et supporte ses longues absences. Et cette dame n’est autre que BibataTapsoba, la mère de ses 6 filles dont deux jumelles. «Je l’ai vu pour la première à la télévision nationale lorsqu’il parlait de ses pyramides en décembre 1993», confie son épouse. Ce jour, elle a passé tout son temps à l’insulter.

« Regardez- moi ce type avec sa grosse tête en train de dire du n’importe quoi à la télé », se souvient-elle en souriant. Pourtant son frère chez qui elle vivait, le trouvait bien intéressant. «Il m’a dit de ne pas l’insulter parce qu’il a l’intention de nouer une amitié avec lui. Et pour être plus proche de lui, il nous a fait déménager dans le même quartier que Dango à Gounghin », poursuit-elle dans ses explications.

En ce moment, mademoiselle Bibata était loin d’imaginer que l’homme qu’elle qualifiait de vilain et de fou, allait être son mari. A l’époque, la commerçante de Bazin livre à crédit un complet de pagnes à Dango pour sa maman. Le chercheur l’invite à passer chez lui pour récupérer son argent et profite de l’occasion pour courtiser la belle Bibata. Peu de temps après, le chercheur fait part de ses intentions au frère et tuteur de Bibata. Son accord marquera le début de leur histoire d’amour qui a abouti à un mariage religieux, en 1994. A l’époque, dans son quartier, beaucoup de femmes reprochent à Bibata, son choix de vivre avec un fou.

«Je ne regrette pas d’avoir reçu Dango. J’aimais son obstination », Yacouba Traoré (gauche).

Certaines même l’ont conseillée de partir pour sa sécurité afin d’éviter d’être tuée un jour. Des avertissements qui n’ont pas dissuadé Madame Dango d’abandonner son époux.
Stabilisé au pays depuis 2009, l’égyptologue a créé en 2018, Beydary International Agency, un bureau de recherche scientifique, expertise industrielle, énergie, mine, et carrière, technologie, hydrologie, architecture et archéologie. Aujourd’hui, c’est un homme très déçu de l’administration et des chercheurs burkinabè.

Même s’il dit ne pas avoir de problème particulier avec les chercheurs, il leur reproche leur manque d’initiative et d’objectivité. Il condamne particulièrement l’exclusion scientifique des confrères et leur autosuffisance, c’est-à-dire, «le sans-moi, personne ne peut rien trouver». Il trouve cette attitude suicidaire. Loin de l’arène politique, Mamadou Dango dit s’attacher à des valeurs telles que la modestie, l’humilité, la vérité et la foi.

«Dango mérite un prix Nobel»

«Dango n’est pas fou, ce sont plutôt ceux qui le traitent de fou qui sont fous», lance le jeune écrivain burkinabè Remetou Maryimana, un fervent admirateur du chercheur controversé. En 2013, après une émission RTB matin sur Dango, comme mu par une attraction, Remetou arrive à se procurer l’ouvrage la 7e pyramide auprès d’un membre de l’équipe de réalisation. «Avec ce que j’ai vu à la télévision, il me fallait lire son ouvrage pour comprendre la grandeur de ce monsieur.

Tout de suite, j’ai eu un pincement au cœur de savoir que le Burkina Faso dispose d’une telle sommité, et que nulle part, elle n’est connue et ou enseignée dans le programme scolaire», clame-t-il. Ses rencontres et son amitié avec le chercheur lui ont permis de comprendre que l’on ne peut se développer que par le progrès scientifique. Dans son ouvrage empreint de science,

«1 descendant d’Abraham en 3 dimensions», Remetou Maryimana fait les éloges de Nelson Mandela et de Mamadou Dango, estimant que ce dernier mérite également un prix Nobel. Son chef d’œuvre s’inspire en effet de La 7è pyramide de Mamadou Dango et de «Un long chemin vers la liberté» de Nelson Mandela. «Sa personne (Mamadou Dango) m’a inspiré en ce sens que quand j’ai lu son ouvrage, j’ai vu que c’était une production de qualité.Cette qualité est venue conforter en moi le désire d’écrire. Dans la vie, il n’est jamais tard pour bien faire. Alors, s’il y a une interpellation à l’autorité, aux décideurs politiques, il faut mettre les bouchées doubles pour redonner à ce monsieur la place qui lui revient dans le monde de la recherche burkinabè», plaide-t-il.

Mariam OUEDRAOGO
mesmira14@gmail.com
Rabiatou SIMPORE
rabysimpore@yahoo.fr