Sécurité alimentaire au Burkina: le combat se mène dans les champs

Au Burkina Faso, la production céréalière a franchi la barre de 6 millions de tonnes en une seule année.

Au cours des trois ans de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, deux mesures phares ont été lancées, dans l’optique d’assurer définitivement la sécurité et la souveraineté alimentaire au Burkina Faso. Il s’agit de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire et l’Offensive agropastorale et halieutique.Les premiers résultats sont encourageants et prometteurs.

Proposée à la suite de celle de 2023- 2024, l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire dans sa version 2024-2029, vise la mise en œuvre
d’une agriculture climato-intelligente, une alternative à court et moyen terme.
Et cela, avec notamment la participation des Forces combattantes dans le processus de production agricole.

Elle vise également à assurer la sécurité alimentaire, promouvoir la souveraineté alimentaire, réduire la dépendance aux importations, mettre à la disposition des jeunes agriculteurs des infrastructures, des intrants subventionnés et des formations.
Cette Initiative présidentielle est logée au sein du Bureau national des Grands projets
du Burkina (BN-GPB). Sa mise en œuvre, durant les cinq ans, devrait nécessiter la mobilisation de ressources financières à hauteur d’environ 120 milliards F CFA.

Une année après son lancement, les premiers résultats sont visibles. Dans le cadre de cette Initiative présidentielle, en effet, la première cohorte de près de 2 000 jeunes agriculteurs, formés en entrepreneuriat agricole, a effectué sa sortie en juin dernier. Après trois mois
de formation en agriculture pratique, intensive et trois semaines d’immersion
au Centre national de formation des volontaires pour la patrie, ces jeunes VDP de l’agriculture se sont engagés à faire face à l’insécurité alimentaire.

Durant leur formation, ils ont bénéficié de divers modules dans le domaine de la maraîcher-culture, la pisciculture, l’entrepreneuriat agricole, la transformation des produits agricoles.
En plus, il a été identifié dans les communes d’origine de ces jeunes agriculteurs, 12, 5 hectares aménagés avec des forages, afin de leur permettre de produire en toute saison.

A terme, 4 000 hectares seront aménagés à la fin de la formation qui concernera, au total,
8 000 jeunes. Au cours du mois de juin également, une délégation de Conseillers spéciaux de la présidence du Faso a assisté dans des champs de Diarradougou (région du Guiriko), à la première récolte de la banane plantain, produite au Burkina, dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire.

Ces collaborateurs du chef de l’Etat ont pu constater de visu, la marche du Burkina vers la sécurité alimentaire. Toujours dans le cadre de cette Initiative présidentielle, le BN-
GPB a effectué, en mi-juillet 2025, une visite de sites agricoles pénitentiaires
aménagés dans plusieurs maisons d’arrêts et de correction. Ainsi, dans les
centres pénitenciers de Baporo, de Dédougou et de Diébougou, la mobilisation des détenus dans les taches agricoles a permis de constater des champs présentant une bonne
physionomie, toute chose qui augure de bonnes récoltes.

Vision du chef de l’Etat Afin de parvenir à la souveraineté alimentaire au Burkina, conformément à la vision du chef de l’Etat, le gouvernement a lancé, en août 2023,
l’Offensive agropastorale et halieutique (2023-2025). Deux ans après, le ministre
chargé de l’Agriculture, Ismaël Sombié, a dressé un bilan hautement satisfaisant.

De ce bilan, il ressort que chaque commune dispose désormais d’une Brigade de mécanisation agricole pour tourner définitivement la page des méthodes traditionnelles. Au résultat, 608 tracteurs et 1 102 motoculteurs ont été distribués pour réduire la pénibilité
du travail des producteurs.

La production céréalière a franchi la barre de 6 millions de tonnes en une seule année, un record historique. Et pour la première fois, le pays a produit
près de 3 000 tonnes de blé. A cela, s’ajoutent 15 000 tonnes de semences, 70 000 tonnes d’engrais et 67 millions de doses de vaccins vétérinaires fournis aux producteurs. Dans le domaine de l’élevage et de la pêche, les résultats sont également remarquables. La
nationalisation de SOPROLAIT et Faso Kossam, deux unités industrielles, ont relancé la production laitière.

Quant à la pisciculture, la production des cages flottantes connait désormais un grand
essor, contribuant à la sécurité alimentaire nationale. Et pour soutenir toutes ces ambitions, le Fonds de souveraineté alimentaire a été créé et facilite l’accès aux crédits agricoles,
tandis que la restructuration de la SONAGESS vise une régulation plus efficace du marché. Pour l’avenir, le ministère en charge de l’agriculture al’ambition de poursuivre ses efforts dans le domaine de la mécanisation intégrale des opérations culturales, le renforcement des structures comme l’ONBAH et la poursuite du développement de la production
d’aliments pour bétail. Au cours de ces deux ans également, plus d’une vingtaine de reformes majeurs ont été mises en œuvre, appuyées par un investissement de 104 milliards F CFA, pour la campagne 2025-2026.

Gabriel SAMA