Sur la plaine aménagée de Bagrépôle, à une quarantaine de kilomètres de Tenkodogo, dans la région du Nakambé, une plantation de cacao et d’autres espèces exotiques attire l’attention. L’initiative est de Issa Larba Sorgho qui, par cet acte, prouve que des plantes des pays côtiers réussissent bien au Burkina Faso, contrairement à certaines idées véhiculées.
Au milieu des rizières, une plantation de cacao force l’admiration. Aux pieds des cacaoyers, diverses autres plantes exotiques s’épanouissent. Des caféiers, des avocatiers, des palmiers à huile, des colatiers, des ananas, du taro, de la banane douce et plantain, etc. se disputent l’espace avec le cacao dont les fleurs et les cabosses présagent une bonne récolte. A vue d’œil, on se croirait dans un pays côtier.
Pourtant, nous sommes au Burkina Faso, précisément sur la plaine aménagée de Bagrépôle, dans la province du Boulgou, région du Nakambé. C’est d’ailleurs sur les rives du fleuve Nakambé que trône cette plantation qui fait l’objet d’attraction de plusieurs visiteurs. Ce jeudi 16 octobre 2025, le promoteur, Issa Larba Sorgho, nous fait visiter ses merveilles. Aventurier ayant travaillé dans les plantations en Côte d’Ivoire, il a voulu reproduire la même chose dans son pays. Rentré au bercail après la réalisation du barrage de Bagré dans les années 1990, M. Sorgho fait une demande de parcelle sur la plaine mais c’était trop tard, les attributions ayant déjà été bouclées.
Il se tourne alors vers sa femme qui, elle, est attributaire de parcelle pour négocier une portion de terre afin de produire la semence de riz. Par la suite, Issa Larba Sorgho abandonne cette activité et retourne en Côte d’Ivoire, d’où il revient avec des semences de cacao. Sur un espace de 0,5 hectare, il fait pousser cette espèce qui, autrefois, n’était plantée que dans les pays côtiers. Environ 200 cacaoyers peuplent sa plantation qui date de 2015.
« Depuis lors, des gens ont défilé ici pour visiter ma plantation », se réjouit M. Sorgho. Outre le cacao, il a rajouté beaucoup d’autres plantes qui poussent sur les terres ivoiriennes. Même l’Artocarpus altilis ou arbre à pain y trône. Parce que sa parcelle est irriguée, Issa n’a pas connu de mortalité d’arbres jusqu’à nos jours.
Un marché florissant
Par récolte, il dit engranger entre 300 et 400 kg de fèves. « Je n’ai pas de difficultés à écouler mon cacao. D’ailleurs, il ne suffit pas. Les clients viennent de Ouagadougou et de Cinkansé. Le prix du kilogramme n’est pas fixe mais il dépasse 2 000 F CFA actuellement », confie le planteur. Seulement, déplore-t-il, des individus mal intentionnés s’introduisent parfois dans la plantation pour voler des cabosses de cacao. Le souhait de M. Sorgho est d’avoir de l’espace pour développer ce qu’il sait le mieux faire, notamment la production du cacao et les autres espèces exotiques. A l’entendre, un hectare et un forage suffisent pour faire des merveilles.
« J’ai envie de former les gens dans ce domaine. Comme les autorités actuelles sont dans cette dynamique, je suis prêt à les accompagner avec mon expertise pour faire pousser ces plantes au Burkina », s’engage Issa Larba Sorgho. A cause du manque d’espace de production, il a raté beaucoup de marchés sur les pépinières de cacao. « J’ai eu plusieurs commandes de pépinières de cacao de 200 ou 400 pieds, mais je n’ai pas pu les honorer par manque d’espace. Pourtant, l’unité était proposée à 1 000 F CFA », regrette-t-il. Par cette plantation, M. Sorgho fait démentir les stéréotypes selon lesquels le cacao ne réussit pas au Burkina Faso.
Mady KABRE
dykabre@yahoo.fr





























