Depuis le début de l’épidémie du coronavirus au Burkina Faso, l’idée a circulé sur la toile ou dans certains milieux introduits. Elle a été finalement actée et prend progressivement corps. En attendant la date de l’événement, les autorités sanitaires nationales s’apprêtent à rendre hommage aux agents de santé en première ligne dans la lutte contre la COVID-19 au Burkina Faso. Cette reconnaissance de la nation concernera tous ceux qui se sont engagés dans la bataille contre la pandémie. Depuis l’annonce du premier cas confirmé de COVID-19 sous nos cieux, le 9 mars 2020, les agents de santé réquisitionnés ou non, sont sur la brèche, nuit et jour, pour contrer la maladie. Ils restent d’ailleurs mobilisés pour parer à toute éventualité, si la courbe de la pandémie venait à remonter de façon inquiétante. C’est à juste titre donc que le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a, au cours de ses deux adresses à la nation, au sujet de la pandémie, salué l’abnégation, le professionnalisme et le courage des personnels de santé dans la prise en charge des malades de la COVID-19. Aussi leur avait-il signifié, au même titre que les militaires et paramilitaires, « la reconnaissance de la nation pour les efforts et sacrifices consentis pour vaincre le coronavirus ».
Au péril de leur vie, endurant la psychose, la fatigue, la stigmatisation et les mauvaises humeurs de certains patients ou accompagnants et malgré le manque de matériels adéquats aux premières heures des prises en charge, les agents de santé ont fait montre de professionnalisme et de patriotisme. En effet, au cours de la Journée mondiale de la sécurité du patient, célébrée le 17 septembre dernier sous le thème évocateur ‘’Sécurité des agents de santé’’, la ministre de la Santé, Claudine Lougué, a indiqué que 120 soignants ont été contaminés par le coronavirus à la date du 10 septembre 2020. Presqu’au même moment, Amnesty international tirait la sonnette d’alarme en révélant le chiffre effarant de 7000 professionnels de santé ayant perdu la vie à travers le monde dans la lutte contre la pandémie. Ces « héros du quotidien », chantés par l’artiste, se sont mobilisés pour honorer en chœur le serment d’Hippocrate en assurant la continuité des services vitaux, chacun dans son domaine d’intervention. Ce, au moment (mi-avril) où le Burkina Faso détenait le triste record du pays d’Afrique de l’Ouest le plus touché avant d’être largement distancé, quelques semaines plus tard, par ses voisins. L’engagement des professionnels de la santé aura beaucoup contribué au retour rapide à une situation sous contrôle. Grâce à leurs efforts et à ceux de toutes les forces vives du pays, le Burkina est parvenu à contenir ainsi la crise sanitaire.
Ce qui a motivé, en partie, l’assouplissement progressif des mesures sans précédent édictées par le gouvernement (fermeture des écoles et autres lieux de grands rassemblements, couvre-feu nocturne, mise en quarantaine des villes touchées, suspension des transports interurbains, fermeture des frontières…). Mais le dernier rapport de situation sur la pandémie révèle plutôt une persistance, voire des velléités d’un prévisible rebond des contaminations face au relâchement quasi généralisé de l’observance des mesures barrières. Alors que la nécessité d’une veille continue n’est plus à démontrer, la pandémie étant loin d’être terminée. En décidant de louer le dévouement des professionnels de santé, le comité national de gestion de la pandémie veut assurément entretenir la flamme de la mobilisation nationale face au défi sanitaire, ce qui est vital dans le contexte actuel.
Par Mahamadi TIEGNA
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