Champs-écoles agropastoraux : Vers la mise en place d’un cadre de concertation

Pour le représentant de la FAO, Daouda Sau, la complexité des défis liés au développement du secteur rural nécessite une approche holistique.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé à Ouagadougou, vendredi 30 août 2019, un atelier de mise en place d’un Cadre de concertation des acteurs des champs-écoles agropastoraux (CEAP) et autres innovations d’organisations paysannes, en milieu pastoral et agropastoral.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) veut renforcer la résilience des moyens de subsistance des populations pastorales et agropastorales face aux menaces et aux crises. Cela, à travers la dynamisation des approches innovantes centrées sur les communautés rurales tels les Champs-écoles agropastoraux (CEAP), les innovations d’organisations paysannes en milieu pastoral et agropastoral comme les Clubs Dimitrat (CD), les Associations villageoises de crédits et d’épargne (AVEC).

Dans ce sens, il a organisé, le vendredi 30 août 2019 à Ouagadougou, un atelier pour réfléchir à la mise en place d’un cadre de concertation des intervenants dans le domaine et d’envisager la création d’un comité national des maîtres formateurs et facilitateurs des CEAP. « Notre ambition est de mettre en place des cadres de partage d’informations et d’expériences entre acteurs intéressés par les approches innovantes », a déclaré le représentant de la FAO au Burkina Faso, Daouda Sau.

Il s’est agi, selon lui, de valider la note méthodologique d’implémentation des Clubs Dimitra (CD), des Champs-écoles agropastoraux et des Associations villageoises d’épargne et de crédits (AVEC). Il a été, selon lui, question de jeter les bases de la mise en place d’un cadre national de concertation pour tous les intervenants qui mettent en œuvre des approches innovantes en vue de renforcer la résilience des populations agropastorales.

Pour la représentation nationale de la FAO, les communautés pastorales et agropastorales sont confrontées à des crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes dont les causes sont en lien avec les défis structurels tels que le changement climatique, la dégradation des écosystèmes, la croissance démographique, l’insécurité grandissante, etc.

C’est pourquoi, a-t-il rappelé, son institution a développé ces approches innovantes dans le but de réduire l’isolement et favoriser l’autonomisation des communautés rurales en améliorant leur accès à l’information et en développant leurs capacités organisationnelles, techniques et financières. « Les Clubs Dimitra et les autres approches innovantes sont des espaces de réflexion par lesquelles les membres s’auto-organisent et prennent en main leur propre développement », a mentionné Daouda Sau.

Renforcer les capacités des producteurs

Selon le directeur de cabinet du ministère en charge de l’environnement, Rasmané Ouédraogo, l’initiative s‘inscrit dans la dynamique de promotion des pratiques innovantes de renforcement des capacités.

Le représentant du ministère en charge des ressources animales, Hamado Ouédraogo, par ailleurs coordonnateur national du projet Glo-Net, lui, a signifié que la mise en synergie des pratiques innovantes, développées par des projets et programmes, notamment les Clubs Dimitrats, les Associations villageoises d’épargne et de crédits(AVEC) ainsi que les CEAP sont des initiatives de vulgarisation et d’accompagnement.

Celles-ci permettent, a-t-il renchéri, aux populations laborieuses d’être résilientes face aux effets du changement climatique et des différentes péripéties qui se présentent à elles.  Le directeur de cabinet du ministère de l’Environnement, de l’Économie verte et du changement climatique, Rasmané Ouédraogo a, pour sa part, indiqué que le développement d’un secteur rural efficient et durable doit aller de pair avec la mise en place des systèmes de vulgarisation et de pensées agricoles adaptées au besoin des producteurs.

Par voie de conséquence, il a salué l’initiative de ces approches innovantes développées par la FAO, à l’endroit des couches vulnérables aux crises agroclimatiques et sécuritaires. «Ces approches mettent en lumière les défis qui se posent aux acteurs du développement rural en vue d’aider les producteurs à accéder à des technologies innovantes capables d’accroître leur productivité et d’asseoir une sécurité alimentaire durable», a-t-il déclaré.

Il a soutenu que dans sa politique pour la sécuritaire alimentaire, le Burkina s’est engagé, avec l’appui de ses partenaires, dans la promotion de pratiques innovantes de renforcement des capacités des producteurs agropastorales et de leurs organisations.

De ce fait, il a traduit ses vives félicitations à la FAO et à la Délégation de l’Union européenne qui ont toujours été du côté du gouvernement pour l’accompagner dans sa quête permanente d’un mieux-être des populations laborieuses. « Pour nous, il est important que tous les gens actifs dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage se développent, qu’ils aient les opportunités de croître, de s’améliorer dans leur vie quotidienne », a signifié le Chargé d’affaires de la Délégation de l’Union européenne au Burkina, José Luis Sanchez.

Il a, du reste, souhaité que les objectifs définis soient atteints pour le bien des producteurs agropastoraux, en particulier, et du Burkina Faso, en général. La mise en place de cadre de concertation des acteurs des innovations agropastoraux s’inscrit dans le projet Glo-Net intitulé:

« Renforcer la résilience des populations pastorales et agropastorales transfrontalières dans les zones prioritaires du Sahel » et celui intitulé : « Intégrer la résilience climatique à la production agricole pour la sécurité alimentaire dans les zones rurales vulnérables à travers l’approche champs-écoles ».

Soumaïla BONKOUNGOU
Carine DARAMKOUM

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