Colloque international des linguistes : Repenser le lien entre langue et citoyenneté

Le directeur de l’UFR/LAC, Justin Ouoro Toro, a indiqué que ce colloque est une aubaine pour repenser les paradigmes de l’homme et de la République.

Le département de linguistique de l’Université Joseph-Ki-Zerbo (UJKZ) organise du 3 au 5 décembre 2020 à Ouagadougou, un colloque international des linguistes.

Les linguistes se préoccupent du devenir des langues africaines dans le développement à travers l’organisation d’un colloque, placé sous le thème : « Langue, citoyenneté et développement ». La cérémonie d’ouverture est intervenue, dans la matinée du jeudi 3 décembre 2020 à l’Université Joseph-Ki-Zerbo (UJKZ), à Ouagadougou. Le représentant du président de l’UJKZ, Moumouni Zoungrana, s’est réjoui de la tenue de cette rencontre qui fait de l’université, la plaque tournante du donner et du recevoir.

Toute chose, a-t-il indiqué, qui vise à magnifier la réflexion sur les questions d’intérêts communs. Le développement étant lié à un déficit de communication entre gouvernés et gouvernants, il faut, a-t-il préconisé, une durabilité communicationnelle. C’est pourquoi, il a invité les participants à des conclusions concrètes pour la promotion de la citoyenneté et du développement.

De ce fait, il a exprimé sa satisfaction au comité d’organisation pour le travail abattu pour la réussite de ce premier colloque. Le directeur de l’Unité de formation et de recherche en langue et communication (UFR/LAC), Justin Toro Ouoro, a souligné la problématique des langues dans la citoyenneté pour un développement participatif. Il a, surtout, apprécié l’attachement à l’effervescence intellectuelle dont les rencontres comme celle-ci constituent l’incubateur.

A l’écouter, le tryptique langue-citoyenneté-développement est une problématique constante qui se pose à la génération actuelle dans un contexte africain post-colonial. A son avis, la thématique du présent colloque est donc une invite à la communauté universitaire à repenser le paradigme de l’homme et de la République, de l’individu et du collectif, de l’intérêt personnel et commun. L’homme et le citoyen ne sont pas identiques, a-t-il poursuivi, mais ils habitent le même corps. Puisqu’ « avant d’être homo faber et homo sapiens, l’homme a d’abord été homo communicans », a-t-il fait savoir.

A cet effet, il a précisé que les intérêts communs agonisent, de plus en plus, à l’autel de l’égoïsme. D’où l’intérêt et cette invite, dit-il, à réfléchir à la médiation de la langue dans la vie de la cité. A l’entendre, la diversité linguistique est une richesse qui ne s’oppose pas à la citoyenneté. Tout en exprimant sa fierté pour la tenue de ce colloque au sein de son UFR, M. Ouoro a salué le dynamisme du département pour cette initiative.

«Faire de la langue, un véritable levier de développement est, de nos jours, une préoccupation majeure », Judith Koala, représentant la marraine de la cérémonie.

La représentante de la marraine de la cérémonie, qui est, par ailleurs, la directrice du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER), Judith Koala, a indiqué que la tenue de ces journées scientifiques entre en droite ligne avec les objectifs de son département qui est d’œuvrer au service de l’enseignement et de la recherche.

En retour, a-t-elle ajouté, il est du devoir du FONER d’accompagner les initiateurs de la rencontre afin que les différentes réflexions puissent contribuer au développement du Burkina Faso.

Pour elle, ce thème est à la fois une interpellation et une préoccupation majeure pour les pays africains dans un contexte où les langues locales sont exclues. Elle a expliqué que l’objectif est, de nos jours, de rechercher ou trouver dans les langues africaines, un levier de développement. Cela, a-t-elle estimé, pour permettre au citoyen de donner son opinion sur la conduite de la cité. Quant au professeur Abou Napon, il a expliqué, dans la première communication, le rapport entre les faits de la langue et ceux de la société. Dans son exposé, il a fait ressortir que la langue demeure une spécificité humaine.

« Du point de vue linguistique, toutes les langues s’équivalent », a-t-il déclaré. Un homme devient pauvre, a-t-il confié, dès qu’on lui prive de sa langue. Le professeur en linguistique, en abordant le lien étroit entre langue et culture, a soutenu que la langue appartient à la société.

Achille Zigani
(Collaborateur)

 

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