Utilisation saine des réseaux sociaux: Aminet apprend aux jeunes à cliquer en toute responsabilité

Deux élèves du lycée Marien N'Gouabi de Ouagadougou occupées sur leur téléphone. 16 mai 2022 Copyright: Issa COMPAORE Editions SIdwaya

Des élèves du lycée Marien N’Gouabi de Ouagadougou ont eu une séance d’éducation aux médias, le lundi 16 mai 2022 avec Aminet, une structure de promotion de bonnes pratiques sur le net, dans le cadre du projet Consortium zéro infox en Afrique de l’Ouest (COZI).

En classe de 4e au lycée Marien N’Gouabi de Ouagadougou, Raïna Zemba a admis avoir déjà relayé une information sur la prétendue grossesse d’une connaissance qui lui a valu des injures. « J’ai publié sans savoir si c’était vrai ou pas et on m’a beaucoup insultée », a-t-elle confié. Après avoir assisté à une séance d’éducation aux médias avec Aminet, le lundi 16 mai 2022, au sein de son établissement, Raïna Zemba s’est rendu compte que ce simple clic aurait pu l’envoyer en prison.

Une autre élève en classe de 1ère D du même établissement, Kadidiatou Diawara a dit retenir de cette matinée de sensibilisation qu’il est important d’éviter de partager n’importe quoi et de ne pas croire forcément tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux. Elle a aussi noté qu’il y a lieu d’avoir de la pudeur et de la discipline dans ses interactions en ligne (publications, partages et appréciations).

Aimé Ouédraogo du service de communication de la BCLCC explique aux élèves du Marien N’Gouabi les dangers d’une utilisation non rationnelle des réseaux sociaux dans la salle polyvalente de l’établissement. Copyright: Issa COMPAORE. Sidwaya. 16 mai 2022

« Dorénavant, quand je rentre sur Facebook par exemple, si je vois une information, du moment où je ne vois pas la source, je ne like pas, je ne commente pas, je passe ma route parce que il se peut que ce soit de fausses informations et que je peux faire quelque chose qui peut me porter préjudice », résume-t-elle.

Ces deux élèves, comme plusieurs dizaines d’autres de leurs camarades du lycée Marien N’Gouabi ont pris part à une séance de sensibilisation sur l’utilisation saine des réseaux sociaux avec Aminet.

« On nous a expliqué les dangers des réseaux sociaux. On nous a conseillé de douter de ce qu’on voit et d’être sûrs que l’information est vraie avant de partager, parce qu’en cas de diffusion de Fake news on risque des amendes et un emprisonnement de plusieurs années », a déclaré l’élève de la 4e.

 

« Dans le doute on ne partage pas »

 

L’activité a été jugée pertinente par l’administration du lycée. « Nous l’avons autorisée dans notre établissement parce que c’est un thème d’actualité. Le contenu des enseignements seul ne suffit pas, les réseaux sociaux peuvent faire le complément si nous savons bien les exploiter », a indiqué la censeure du Lycée Marien N’Gouabi, Joséphine Compaoré-Ouédraogo qui souhaite que d’autres séances de ce type puissent avoir lieu l’année scolaire prochaine.

En plus du Marien N’Gouabi, cette activité d’éducation aux médias s’est tenue dans d’autres établissements de la capitale, selon la promotrice d’Aminet, Amélie Gué. Débutée en mars 2022, les sensibilisations entrent dans le cadre du projet Consortium zéro infox en Afrique de l’Ouest (COZI) qui réunit d’autres structures telles que le média en ligne béninois Banuto, a-t-expliqué.

« Nous, Aminet du Burkina Faso, nous sommes focalisés sur l’aspect éducation aux médias.Il s’agit de mener des campagnes de sensibilisation dans les écoles pour échanger avec les élèves sur l’utilisation qu’ils font des réseaux sociaux et d’internet pour les amener à cerner les profits et les dangers qu’il peut y avoir sur le net, surtout à l’heure des infox », a souligné Amélie Gué.

Amélie Gué, organisatrice de l’activité de sensibilisation : « nous conseillons aux élèves de tourner 7 fois le pouce avant de cliquer ». Copyright: Issa COMPAORE. Sidwaya. 16 mai 2022.

Le principal message adressé aux élèves est que « dans le doute on ne partage pas », a-t-elle poursuivi, « parce que les fausses informations circulent très vite et peuvent être difficilement rattrapées ».

Les organisateurs espèrent porter ces messages de sensibilisation à au moins 500 élèves. La campagne dans les établissements scolaires et universitaires se mène en partenariat avec la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) qui intervient pour interpeller les élèves au bon usage des réseaux sociaux.

« Nous avons déjà interpellé des jeunes soupçonnés d’arnaques en ligne, parmi lesquels on dénombrait des élèves », a révélé Aimé Ouédraogo du service communication de la BCLCC.

Au-delà des sensibilisations dans les établissements scolaires et universitaires, il est prévu une diffusion de vidéos véhiculant des messages au cours de l’émission Aminet.

Fabé Mamadou OUATTARA

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