Face aux réalités

Aujourd’hui, sous le coup de 10 heures, le Premier ministre, Christophe Dabiré, va décliner les grands axes de sa politique à la tête de l’exécutif devant la Représentation nationale. Sans être grand clerc et au vu du contexte national, on peut se risquer à avancer que celle-ci s’articulera autour de deux points majeurs: la consolidation de la paix sociale et le raffermissement de la croissance. Sur le premier volet, disons que cet exercice républicain sanctionné par un vote permettra d’éclairer l’opinion sur les actions à entreprendre sur le plan sociopolitique, car, en dépit des efforts déployés jusque-là, des doutes subsistent quant à la capacité des politiques publiques du gouvernement à impacter véritablement la vie des Burkinabè et à gagner la bataille de la paix.

Christophe Dabiré, déterminé à vaincre, doit réussir à rendre l’espace politique et social moins velléitaire afin d’assurer la poursuite de la mise en œuvre du projet de société du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, décliné dans le Plan national de développement économique et social (PNDES). D’un côté, le front social est agité, cumulé à l’hydre terroriste qui hante les esprits au quotidien et plonge l’économie nationale dans une certaine léthargie. De l’autre, l’opposition n’a de cesse d’en appeler à la démission d’un régime coupable, à ses yeux, de tous les péchés d’Israël, alors qu’il a été adoubé par les urnes. Mais les deux réalités ne doivent pas occulter le fait que les attributs de la République ne se déclinent pas en droits uniquement, de même que le rôle de l’Etat ne se limite pas à satisfaire les multiples plateformes. La concorde et la réconciliation nationale étant les priorités de l’heure.

Pour ce faire, il faudra triompher du péril terroriste à une période cruciale où le Burkina Faso pose ses premiers pas à la tête du G5 Sahel, cadre de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité. Dans le même temps, s’impose la nécessité d’ouvrir des assises où  les Burkinabè, toutes tendances confondues, pourront se parler sincèrement et sortir de l’impasse actuelle. Pour fonder cette nouvelle Nation, il faut un sursaut patriotique pour dire que les divisions, la haine et les rancunes qui « pourrissent » le débat d’idées ne doivent plus avoir cours. Il nous faudra accepter les pages noires de notre histoire et prendre l’engagement de les tourner. Tout ce qui est permis par la loi ne doit pas être abusé, si nous avons à cœur de léguer un pays viable à nos héritiers. Cela passe et ce devrait être le deuxième axe de ce grand oral, par un raffermissement de la croissance, malmenée ces derniers temps par les « yoyos  » du cours mondial du baril de pétrole, la baisse des cours mondiaux de l’or, une pluviométrie souvent capricieuse voire déficitaire et les grèves à répétition des financiers.

Autant d’éléments de contrariété à une bonne tenue de notre économie qui n’ont pas empêché l’exécutif d’initier des actions courageuses permettant de maintenir le taux de croissance à un niveau raisonnable à la grande satisfaction de nos partenaires au développement qui soutiennent le PNDES. Assurer la croissance pour mieux en partager les fruits, consolider les acquis sociaux, garantir et améliorer l’accès aux services sociaux de base dans une démocratie apaisée, voilà donc le credo de l’équipe Dabiré. Une vision patriotique face à laquelle aucun Burkinabè ne doit rester indifférent, car l’objectif des dirigeants est d’apporter paix et croissance pour le peuple. 2019 est donc l’année de tous les défis. Et le Premier ministre a rassuré, dès sa première prise de parole à l’issue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, qu’ils seront relevés. Ayons donc le cœur à l’ouvrage !

Par Mahamadi TIEGNA

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