La fondation Konrad Adenauer Stiftung a organisé, du 27 mai au 1er juin 2019 à Grand-Bassam, en République de Côte d’Ivoire, un atelier sous régional à l’intention de 23 hommes de médias de cinq pays. Cette session avait pour but de les outiller davantage à l’investigation économique.
Cet atelier sous régional fait suite à un appel à candidature lancé par la fondation Konrad Adenauer Stiftung dans le cadre d’un programme dénommé «Dialogue politique en Afrique de l’Ouest». Il vise, aux dires des organisateurs, à améliorer les capacités des professionnels des médias en presse écrite ou en ligne dans le domaine de l’investigation économique dans cinq pays de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Togo, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Burkina Faso. Pour Florian Karner, représentant-résident de Konrad Adenauer Stiftung, les journalistes sont un levier important de la démocratie et de la bonne gouvernance. La presse, a-t-il dit, doit jouer son rôle de contrôle de la gestion de l’Etat par les pouvoirs publics, voire des ressources publiques par une meilleure information de la population. Son constat révèle cependant que la presse est souvent focalisée sur les questions politiques et très peu d’articles sont consacrés à l’économie. Et même que, à ses dires, lorsqu’il y a des articles abordant des questions économiques, ils ne sont pas traités en profondeur. C’est en cela que Konrad Adenauer Stiftung a initié cette session de formation au profit de 23 journalistes ayant présenté les meilleurs dossiers. Le programme de cette formation fait une part belle aux discussions sur le code de conduite, aux normes internationales et aux normes de déontologie journalistiques, et de façon spécifique, les normes sur la couverture des sujets d’ordre économique. Tout comme Florian Karner, le président de l’Autorité nationale de la presse (ANP) de Côte d’Ivoire, Raphaël Lakpé, a insisté sur le rôle du journaliste d’investigation qu’il a présenté comme étant l’un des «outils efficaces de lutte contre la corruption et un moyen de parvenir à un journalisme de qualité qui contribue à la démocratie, au développement….». Le président de l’ANP se dit convaincu que le journalisme d’investigation peut produire des «résultats extraordinaires», dans l’effort, pour faire éclater la vérité «dans notre société minée par toutes sortes de maux tels que les conflits géopolitiques, les crimes économiques et financiers, la circulation des biens prohibés et les contentieux historiques mal élucidés». A l’issue de cette session, les dix meilleurs participants bénéficieront d’une subvention pour la rédaction d’un article d’investigation. Ces articles vont par la suite être compilés dans un manuel et rendus publics.
Frédéric OUEDRAOGO
De retour de Grand Bassam