35e Journée mondiale de la population : la jeunesse au cœur des priorités

Autorités nationales, partenaires techniques, société civile et étudiants réunis pour  célébrer la 35e Journée mondiale de la population.

Placée sous le patronage du ministère de l’Economie et des Finances, la direction générale de l’économie et de la planification a organisé, la cérémonie commémorative de la 35e Journée mondiale de la population, le jeudi 17 juillet 2025, à Ouagadougou, sur le thème : « Donner aux jeunes les moyens de créer les familles qu’ils désirent dans un monde juste et plein d’espoir ». 

Face aux défis économiques, sociaux et sécuritaires, le Burkina mise sur sa jeunesse pour bâtir un avenir plus juste et solidaire. En effet, sous le patronage du ministère de l’Economie et des Finances, les partenaires techniques, institutions étatiques et acteurs de la société civile ont commémoré, la 35e Journée mondiale de la population, sur le thème : « Donner aux jeunes les moyens de créer les familles qu’ils désirent dans un monde juste et plein d’espoir », le jeudi 17 juillet 2025, à Ouagadougou. Le représentant du ministre de l’Economie et des Finances, Philippe Zané, a souligné l’importance stratégique d’une jeunesse bien encadrée. « Une jeunesse forte, c’est une Nation debout », a-t-il déclaré. Il a rappelé que la population du Burkina est passée de 4,3 millions d’habitants en 1960 à plus de 24 millions en 2025. « 78 % de cette population a moins de 35 ans, et plus de la moitié sont des femmes », a-t-il précisé. 

Pour lui, cette dynamique démographique est une chance si elle est bien valorisée sinon, elle risque de devenir un fardeau. Il a énuméré, entre autres, des actions gouvernementales déjà engagées en santé reproductive, la mise en œuvre des plans garantissant des services de qualité pour les jeunes filles et adolescentes. En éducation et formation, des dispositifs comme Burkina Suud Bawdè accompagnent vers l’entrepreneuriat. Pour l’insertion professionnelle, a-t- il fait savoir, des programmes en zones rurales soutiennent l’accès à l’agriculture, l’élevage ou l’artisanat. Et un fonds spécifique, Faso Kuna-Wili, a été créé pour financer des projets portés par les jeunes. Il a aussi mis en garde contre les menaces : violences, drogues, grossesses précoces, mariages d’enfants, ou encore les infections sexuellement transmissibles… Autant de fléaux qui brisent des destins avant même qu’ils n’éclosent. « Le développement ne peut se construire sans la jeunesse. Il se fera avec elle ou ne se fera pas », a-t-il affirmé. 

Il a invité tous les acteurs présents à intensifier leurs efforts en faveur d’une jeunesse formée, épanouie et porteuse de solutions durables pour le pays. Pour le Représentant-résident du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Burkina Faso, Alain Akpadji, cette journée est l’occasion de faire le point sur les défis liés à la croissance démographique, en particulier dans les pays en développement.  « Le thème de cette année tombe à un moment crucial. Il nous invite à travailler sur l’autonomie reproductive des jeunes dans un environnement instable, avec de nombreux défis sur les plans sécuritaire, économique et social », a-t-il affirmé. 

En phase avec les priorités nationales

Selon lui, si certaines régions du monde font face au vieillissement de leur population, le Burkina, avec une population jeune à 78 %, a un atout considérable, à condition que cette jeunesse puisse exercer librement ses droits reproductifs. « Ce sont eux qui portent l’avenir de nos nations. Pourtant, beaucoup d’entre eux sont confrontés à des choix difficiles », a-t-il souligné. Il a évoqué, entre autres, l’accès à l’emploi, au logement, et à un environnement favorable à l’exercice de leurs droits sexuels et reproductifs.

Pour y faire face, M. Akpadji a appelé les institutions à bâtir des politiques publiques sensibles aux réalités des jeunes. « Il ne s’agit pas de contrôler les chiffres de la population, mais d’investir dans les droits et les capacités des jeunes à faire des choix libres, éclairés et responsables », a-t-il insisté. Il a également annoncé que le rapport mondial 2025 sur l’état de la population serait lancé le 25 juillet, lors d’une cérémonie au siège des Nations unies à Ouagadougou. Citant la directrice exécutive de l’UNFPA, Natalia Kanem, il a transmis un message fort : « la véritable crise n’est pas celle de la fécondité, mais celle de l’accès à des choix reproductifs réels ». Les pressions économiques, les inégalités, les conflits, ou encore le manque de services de santé expliquent souvent que les jeunes n’ont pas le nombre d’enfants qu’ils souhaitent, a-t-il ajouté. « Plutôt que d’imposer des politiques, il faut écouter les jeunes, comprendre leurs besoins et créer un environnement qui respecte leurs droits », a soutenu le Représentant-résident de l’UNFPA au Burkina Faso. 

Le directeur général de l’économie et de planification, Larba Issa Kobyagda, a estimé que le thème de cette année est en parfaite adéquation avec les grandes orientations stratégiques du Burkina Faso. Il a salué les efforts déjà déployés sous la conduite du président du Faso, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la gouvernance et de l’égalité des chances. « Le gouvernement reste fortement engagé pour que la jeunesse devienne une réponse structurelle aux défis majeurs du pays : insécurité, création de richesses, égalité de genre », a-t-il affirmé. Selon lui, la célébration de la Journée mondiale de la population est une opportunité pour renforcer l’alignement entre les politiques de développement et la dynamique démographique du pays.

Mahamadi SEBOGO

Samira KIENORE

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.