
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet EPAAV, l‘Association Pagb-zoodo pour le bien être familial et social (APZ-BFS) a lancé un programme éducatif participatif le samedi 17 mai 2025 à Kaya, Chef lieu de la région du Centre-Nord.
Au regard de la nécessité de continuité éducative et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes en général et des filles en particulier, l’Association Pagb-zoodo pour le bien être familial et social (APZ-BFS) avec l’appui financier et technique de UAF-Africa, a initié le Projet « Espace pour autonomisation des adolescentes vulnérables au Burkina Faso » (EPAAV/BF). Dans la mise en œuvre de ce projet, il est prévu une mobilisation communautaire pour le changement de comportement en faveur de l’éducation de la fille et un programme participatif d’éducation transformatrice et autonomisante pour les bénéficiaires. Le lancement de ce programme éducatif a eu lieu le samedi 17 mai 2025 à Kaya, Chef lieu de la région du Centre nord.

Cet espace éducatif appelé epaav-apz symbolise selon la Coordonnatrice de l’APZ-BFS Salamata Ouédraogo, l’engagement et la contribution de sa structure à répondre un temps soit peu aux défis auxquels sont confrontées les adolescentes en matière d’éducation. « Qu’il s’agisse de contraintes économiques et sociales ou de pesanteurs culturelles, ces défis limitent leur potentiel ainsi que celui de notre communauté », a-t-elle déploré.
Mme Salamata Ouédraogo a exprimé l’ambition de son association de faire de cet espace d’apprentissage, un environnement stimulant accueillant et bienveillant ou chacune se sent acceptée, respectée, aimée et soutenue et ou les adolescentes pourront développer leur confiance, renforcer leurs compétences scolaires, de vie courante, entrepreneuriales et psychosociales. « A vous adolescentes, sachez que cet espace est le votre. Ici à épaav-apz, vos voix seront entendues, vos idées valorisées. Nous croyons en vous. Osez donc rêvez grand », a-t-elle lancé aux adolescentes présentes à la cérémonie.

Quant au choix de Kaya pour la mise en place de cet espace, elle a indiqué que cela est dû à la situation sécuritaire que traverse la région. Cette situation, a t elle fait remarquer, a entraîné la fermeture de plusieurs infrastructures éducatives. Elle a souhaité que cet espace puisse contribuer un temps soit peu à combler le vide en matière d’éducation des filles. Elle a reconnu que cette initiative n’aurait pas été possible sans l’appui des partenaires, des autorités locales et des parents mobilisés en grand nombre pour cette activité. Pour elle, leur engagement à leurs côtés montre qu’ils peuvent unir leurs forces pour bâtir et défendre la cause de la jeune fille. Le but ultime est, a-t-elle rappelé, de former une génération de jeunes filles capables de réussir leur vie et d’influencer positivement leur communauté. Pour atteindre cet idéal, elle a lancé un appel à tous les acteurs à continuer à travailler main dans la main pour soutenir l’éducation des enfants. « Agir efficacement dans l’éducation et dans les normes sociales permettra aux adolescentes d’acquérir des compétences essentielles pour leur autonomisation », est-elle convaincue.

Au nombre des compétences que les filles peuvent acquérir, elle a cité entre autres la participation active à la société, la capacité à se prendre en charge, à prendre des décisions et à faire des choix judicieux, à s’affirmer et à se défendre. Salamata Ouédraogo a indiqué en outre qu’une meilleure éducation et des normes sociales positives permettront de réduire les mariages et grossesses précoces ainsi que les Violences basées sur le genre (VBG). Toutes choses qui va permettre, a t elle souligné, d’améliorer la santé des filles ainsi que leur bien être physique et mental.
A noter que cette cérémonie a été l’occasion de mener le plaidoyer en faveur de l’éducation des filles. Pour la suite des activités, le Chargé du projet EPAAV-BF Youssouf Ouédraogo a noté que la centaine de bénéficiaires aura droit durant neuf mois à des formations pratiques pour leur autonomisation notamment en saponification, en fabrication de Koko dunda, en transformation agro-alimentaire, en bricolage, etc. Des coachings en développement personnel sont également prévus selon ses dires.

La deuxième Vice présidente de la délégation spéciale communale de Kaya Aminata Dianda/Ouédraogo a salué cette initiative de l’APZ-BFS. Elle a promis d’échanger avec les autorités compétentes afin de voir comment ils peuvent accompagner davantage les activités de la structure.
Le parrain de la cérémonie Tégawendé Armand Noel Ouédraogo, Chef d’antenne régionale du secrétariat permanent du Conseil National de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissible a également félicité les premiers responsables de l’association pour avoir eu l’idée d’un programme éducatif aussi important. « C’est un programme qu’ils ont eux mêmes muris et nous les encourageons à aller de l’avant », a-t-il déclaré.
Dans la même veine, la Responsable de la promotion de l’enseignement professionnel et technique à la Direction régionale de l’enseignement technique et professionnel du Centre-Nord Korotimi Djatin/Yé a salué la mise en œuvre de cette initiative. « Cela entre en droite ligne de la vision actuelle des autorités de l’éducation qui se sont rendus compte que l’enseignement théorique ne contribue pas à l’émancipation des filles. Mais en associant l’enseignement professionnel et technique, cela permet de mieux les outiller afin de contribuer au développement du pays », a-t-elle indiqué.
Le lancement de épaav-apz a été l’occasion pour l’APZ-BFS de distribuer des Kits hygiéniques, du savon et des seaux à une cinquantaine de filles. Ces dernières ont exprimé leur joie et leur reconnaissance à l’association. En vue de renforcer le plaidoyer, une troupe théâtrale venue de Ouagadougou a présenté une pièce de sensibilisation sur l’éducation des filles.
Nadège YAMEOGO