Assises nationales : des participants apprécient

Des participants aux assises nationales ont exprimé leurs attentes dans la conduite de la Transition. Le retour de la sécurité demeure la préoccupation fondamentale des interviewés.

L’Emir du Liptako-Gourma : « Les vrais ennemis nous menacent » « Nous constatons que depuis sept ans trois mois, le pays est en train de sombrer. L’insécurité alimentaire est observée depuis trois ans par les populations déplacées qui ont vu leurs bétails volés et n’ont pas pu cultiver. Même si elles venaient à être réinstallées chez elles, il leur faut au moins un an pour qu’elles retrouvent les conditions d’une vie normale. Le choix du président de la Transition n’est pas le plus important. Ce qui nous préoccupe, nous ne voulons plus que dans une ville des gens se battent avec des armes lourdes devant une population innocente, où des enfants entendent des bruits d’armes alors qu’à 30 ou 50 km, les vrais ennemis nous menacent».

Yeli Monique Kam, présidente du Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso: « Le capitaine Ibrahim Traoré incarne la rupture générationnelle » « Ces assises nationales marquent l’ouverture d’une nouvelle ère pour le Burkina Faso. Nous soutenons la libération de notre pays de l’emprise de ces politiques publiques de l’influence extérieure. Nous soutenons un Burkina Faso libre où le citoyen peut vivre dignement de son travail, en paix et en sécurité sur la terre de ses ancêtres. Nous soutenons la confirmation du capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’Etat. Il incarne pour nous panafricains le renouveau du Burkina et la rupture générationnelle d’un ordre ancien obsolète qui a conduit notre pays dans cet état. Nous nous engageons à le soutenir pour la réalisation de réformes de souveraineté économiques, politiques et d’innovation de la coopération internationale. Nous prônons une coopération équilibrée, respectueuse des intérêts du peuple burkinabè ».

Rachid Barry, consul honoraire du Burkina Faso à Houston: « Les Burkinabè de l’extérieur seront représentés à l’ALT » « Le président de la Transition a été choisi sans objection et nous espérons que ce choix sera pour le bien du pays. Concernant l’Assemblée législative de Transition (ALT), nous estimons que cette structure a son importance pour suivre l’action gouvernementale et légiférer. Nous sommes favorables à la gratuité des mandats des membres de l’ALT et que les représentants reçoivent des indemnités de session. La diaspora est l’une des grandes forces socio-économiques qui participent au développement du pays. Nous avons demandé qu’elle soit présente à l’ALT. Cela a été pris en compte dans le quota du président du Faso à travers un poste. C’est déjà un pas, nous en sommes très reconnaissants, mais nous aurions souhaité que la diaspora ait son quota afin qu’elle désigne librement son représentant».

Clément P. Sawadogo, représentant de l’ex-majorité : « La Charte qui régit cette Transition est bonne » « Nous sommes convaincus que la Charte qui régit cette Transition est bonne. C’est une Charte qui pourra guider la mise en place de nouvelles institutions pour l’atteinte des objectifs poursuivis. Elle recentre les missions autour des tâches qui sont essentielles pour le moment et met en place les organes nécessaires ».

Tahirou Barry, représentant de l’ex-opposition non affiliée: « L’heure est maintenant au travail » « C’est dans une atmosphère fraternelle que les échanges se sont déroulés. A l’issue des travaux, nous avons adopté la Charte dans un esprit consensuel. Le chef de l’Etat a été confirmé. L’heure est maintenant au travail. Le Burkina Faso n’a plus un seul temps à perdre au regard des urgences de la Nation et du défi sécuritaire qui s’impose à nous. Nous appelons le peuple à rester mobilisé autour du chef de l’Etat afin qu’ensemble, nous puissions relever les gros défis de notre Nation ».

Elodie Sawadogo, représentante des personnes déplacées internes : « Notre souhait est de retourner dans nos villages » « Je suis étudiante en Allemand, mais compte tenu de la situation de mes parents, déplacés internes qui vivent à Pensa, j’ai été obligée d’abandonner les études, faute de moyens. Je souhaite qu’après cette rencontre, la Transition œuvre pour le retour de la sécurité au Burkina. Nous voulons que la situation alimentaire et les questions de logement des déplacés internes soient traitées convenablement. Il est vrai que des efforts sont déjà consentis, mais nous souhaitons que ces questions soient traitées avec diligence, car de nombreuses familles sont dans la détresse. Notre souhait est de retourner dans nos villages d’origine pour reprendre nos activités habituelles ».

Eddie Komboïgo, représentant de l’ex-chef de file de l’opposition: « J’appelle la communauté internationale à apporter un appui fort à cette Transition » « Les échanges se sont plus menés sur l’ALT. De 51 membres, nous sommes passés à 71 et les partis politiques s’en sortent avec 12 membres. L’ex-chef de file de l’opposition dont j’ai conduit la délégation se retrouve avec quatre membres. L’essentiel était de participer à ces assises et je saisis l’occasion pour lancer un appel aux institutions internationales et à la communauté internationale à apporter un appui fort à cette Transition et aider les Burkinabè à bouter les terroristes hors du pays ».

Boukary Sawadogo, (diaspora du Sénégal) : « Il faut que les autorités écoutent la jeunesse » « Nous souhaitons que les nouvelles autorités travaillent pour le retour de la paix au Burkina et que les questions sécuritaire et alimentaire soient résolues. J’accueille favorablement l’idée de bénévolat des membres de l’ALT. Nous avons fait des suggestions concernant cette institution. Nous souhaitons que les nouvelles autorités multiplient les relations avec les autres nations. L’on dit souvent que les Etats n’ont pas d’amis, mais des intérêts, cependant nous avons vraiment besoin des Etats qui voudront nous aider réellement pour combattre le terrorisme. Il faut que les autorités écoutent la jeunesse».

Ablassé Ouédraogo, représentant des autres partis : « La Charte ouvre de nouvelles perspectives » « Nous sommes de ceux qui avaient appelé les autorités à recentrer la Transition sur les objectifs initiaux qui ont fait que les Burkinabè avaient adhéré au coup d’Etat du 24 janvier 2022. La Charte que le président Traoré vient de signer ouvre au Burkina Faso de nouvelles perspectives. Ce qui est important pour la communauté internationale est que cette Charte confirme le respect de la période accordée par la CEDEAO pour terminer la Transition c’est-à-dire le 1er juillet 2024. En 14 heures de travaux, les Burkinabè ont été capables de tracer le chemin qui va ramener la paix, la stabilité, la cohésion sociale et le développement durable. Ce 14 octobre 2022 est un nouveau départ avec une Transition recentrée sur la recherche de la sécurité, la restauration de l’intégrité du territoire national et le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine ».

Propos recueillis par Abdoulaye BALBONE

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