Cohésion sociale : Chefs coutumiers et traditionnels du Grand Ouest se parlent à Banfora

Le porte-voix des chefs du Sud-Ouest a souhaité que les chefs coutumiers et traditionnels du Burkina soient traités sur le même pied d’égalité.

Sous le patronage du ministre d’Etat Siméon Sawadogo, le lancement officiel des concertations régionales des chefs coutumiers et traditionnels sur la cohésion sociale a eu lieu, le 29 juin 2020 à Banfora, chef-lieu de la région des Cascades. La cérémonie a été présidée par Madiara Sagnon, ministre déléguée chargée de la Décentralisation et de la Cohésion sociale.

Deux jours durant, les participants, une soixantaine, parmi lesquels des
« Amazones », ont échangé autour de plusieurs thèmes animés par des communicateurs de renom tels que Mélégué Maurice Traoré, ex-président de l’Assemblée nationale et le docteur Doti Bruno Sanou. «Cohésion sociale et rôle des chefs coutumiers et traditionnels dans la prévention et la gestion des conflits » ; «Remous sociaux et incivisme : quelles contributions des chefs coutumiers et traditionnels pour un climat social apaisé ? » ; «Quelles contributions des chefs coutumiers et traditionnels dans la promotion des pratiques culturelles positives pour le renforcement de la cohésion sociale ? » ; telles ont été, entre autres, les communications présentées au cours de ce rendez-vous régional du donner et du recevoir.

Sié Félix Ouattara,chef de terre de Diébougou dans le Sud-Ouest et porte-parole des chefs du Sud-Ouest, estime qu’il faut que l’Etat accorde plus d’importance aux chefs coutumiers et traditionnels et surtout, que tous soient
traités sur le même pied d’égalité. A en croire Madiara Sagnon, ministre déléguée chargée de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, l’objectif visé à travers ces concertations est de mutualiser leurs savoirs et savoir-faire pour une mise en œuvre concertée des
différentes initiatives en matière de cohésion sociale au Burkina Faso. Du reste, le contexte social actuel au Burkina Faso marqué par des grèves à répétition, les signes précurseurs de radicalisation tels que les conflits à consonance religieuse, l’accroissement de l’intolérance sur le plan religieux, les prêches à connotation radicale et
l’incivisme grandissant, ont interpellé le département en charge de la cohésion sociale.

Un mécanisme de prévention et d’alerte précoce à la base

Une photo de famille a sanctionné cette cérémonie de lancement à Banfora.

Selon Madiara Sagnon, pour faire face à toutes ces difficultés, c’est un impératif pour l’Etat burkinabè de mettre en place un mécanisme de prévention et d’alerte précoce à la base. Pour ce faire, a-t-elle souligné, les chefs coutumiers et traditionnels, au regard de leur proximité avec les populations, de leur capacité de rassemblement et de mobilisation du fait de leur légitimité et de leur pouvoir de cohésion sociale, constituent un maillon fort dans le dispositif interne de prévention et de gestion des conflits.

C’est pour donc renforcer la cohésion sociale dans la pratique des valeurs coutumières et traditionnelles dans toutes les contrées du Burkina Faso, que le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, à travers la direction générale de la promotion de la cohésion Sociale, a décidé d’organiser les présentes concertations régionales. En effet, l’atelier de la capitale de la cité du Paysan noir consacre le lancement officiel des concertations régionales des chefs coutumiers et traditionnels sur la cohésion sociale.

Cet atelier constitue l’axe I de ces rencontres régionales et a regroupé des participants des trois régions, des Cascades, Hauts-Bassins et Sud-Ouest. Fulgence Koné, premier adjoint au maire de la commune de Banfora, s’est réjoui du choix de sa commune pour abriter ce lancement officiel, et s’est dit « persuadé que la cohésion participe au vivre-ensemble harmonieux et paisible dans le respect de nos différences et de nos diversités ».

C’est pourquoi, il a déclaré que le conseil municipal de Banfora sera toujours aux côtés du gouvernement pour l’accompagner. S’adressant aux participants en guise de conclusion, Madiara Sagnon rappellera ceci : « vous aurez fait œuvre utile si vous parvenez à identifier les obstacles du vivre-ensemble dans vos régions qui vont servir à jeter les bases d’un cadre stratégique et opérationnel de promotion de la cohésion sociale dans notre pays ».

Mamadou YERE

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