Croisade contre le COVID-19 : Le Premier ministre galvanise les chercheurs et l’armée

Le chef du gouvernement a encouragé les tailleurs des FAN dans leur travail.

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a visité, le mardi 21 avril 2020, l’Unité de Production de la chloroquine (U-PHARMA) et le laboratoire de test du COVID-19 de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS). Cette visite l’a également conduit à l’atelier-tailleur des Forces armées nationales chargé de produire des masques pour les élèves et enseignants, à la reprise « prochaine » des classes.

Acteurs de l’ombre de la lutte contre le COVID-19, les chercheurs de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) ont reçu les encouragements du Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, dans la matinée du mardi 21 avril 2020 à Ouagadougou. Le chef du gouvernement a ainsi visité l’unité de production de la chloroquine et le laboratoire de test du COVID-19 de l’institut.

Pour le directeur de l’IRSS, Sylvin Ouédraogo, la comprimeuse a une capacité de production de 2000 comprimés à la minute. « Comme la machine est ancienne, elle produit au tour de 1200 à 1500 comprimés la minute en attendant d’acquérir une nouvelle, actuellement commandée », a-t-il expliqué. Déjà, il a informé que les intrants pour la production de la chloroquine sont commandés et « en principe, dans cette semaine, la production pourrait commencer ».

Pour le laboratoire de test du COVID-19, le directeur de l’IRSS a précisé qu’il s’agit d’un laboratoire de réserve. «C’est lorsque les labos des hôpitaux seront débordés que nous serons sollicités. Nous faisons également le contrôle qualité des tests des autres laboratoires pour confirmer leurs résultats », a-t-il soutenu. D’une capacité de 94 tests à la fois (toutes les deux heures), la machine peut faire 564 tests par jour, a précisé le Dr Henri Gautier Ouédraogo, chercheur au laboratoire.

Quant aux difficultés, Sylvin Ouédraogo a listé le manque de moyens financiers pour la recherche dans le domaine des plantes médicinales en particulier et la forte consommation d’électricité par les machines. « Mais il y a de bonnes perspectives pour le financement de la recherche en vue de développer les laboratoires qui permettent de faire la surveillance pour les maladies infectieuses, d’aller aux essais cliniques pour les médicaments à base de plantes et d’aider les médecins traditionnels à améliorer leurs produits », a fait savoir le directeur de l’IRSS.

Des réponses endogènes

Le laboratoire de test du COVID-19 de l’IRSS est un laboratoire de réserve.

Au terme de sa visite, le Premier ministre a salué « l’excellent travail » de recherche et de mise au point des scientifiques pour permettre au Burkina Faso, d’apporter des réponses endogènes aux différentes crises sanitaires. Christophe Dabiré a aussi félicité le laboratoire pour son accompagnement et son travail de « certification » et de valorisation des produits de la médecine traditionnelle, avant d’encourager les chercheurs à poursuivre dans cette lancée.

« Nous allons développer une technopole pharmaceutique à Ouagadougou qui va concentrer tous les efforts autour de la recherche en lien avec la production industrielle pour rendre disponible auprès des populations, les produits mis au point de façon endogène par nos chercheurs », a-t-il lancé. Après l’IRSS, le chef du gouvernement s’est rendu à l’atelier-tailleur des Forces armées nationales (FAN).

A l’œuvre, plus d’une vingtaine de militaires produisent des cache-nez. Christophe Dabiré les a félicités et encouragés, avant de les exhorter à faire un travail de qualité. L’atelier a une capacité de production de 5 000 masques par jour et cette capacité passera « bientôt » à 15 000 masques, foi du Premier ministre.

Le gouvernement, a-t-il poursuivi, a décidé de généraliser le port du masque à compter du 27 avril prochain. «Evidemment, le gouvernement aurait pu importer des millions de masques, mais cela ne constitue pas une solution à long terme. C’est pourquoi, nous avons décidé que l’armée nationale contribue à la production des masques en respectant les normes définies par l’ABNORM et l’OMS», a-t-il soutenu.

Cette production sera destinée prioritairement aux élèves et aux enseignants à la réouverture des écoles. «Nous n’avons pas envie de perdre cette année scolaire et nous encourageons les forces armées à travailler d’arrache-pied pour que nous puissions répondre à cet objectif de protection des élèves, le jour où le gouvernement décidera de la réouverture des écoles », a-t-il conclu.

Jean-Marie TOE

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