Discours sur l’état de la nation : ce que des députés ont dit

Après la présentation de la situation de la nation par le chef du gouvernement, des députés de la majorité et de l’opposition ont livré leurs impressions.

Moussa Zerbo, UPC :« C’est une illusion… »
« C’est un montage, une illusion que le pouvoir nous sert à travers cet exercice. Par exemple, la gestion de la COVID-19 est une catastrophe et il faut avoir le courage de le dire.
D’ailleurs, de tous les points développés dans le document du Premier ministre, je ne saurais vous dire sur quel plan il y a eu satisfaction. Mais comme c’est la politique on nous sert de statistiques irréelles. On nous dit que tout va. Or, dans notre parti, nous avons dit qu’il n’est plus question de se fier à des chiffres montés par des services techniques pour présenter une situation alléchante. Nous sommes pour l’élaboration d’une cartographie par zone et présentant les réalisations et le taux d’exécution par rapport aux prévisions. Le tout corroboré par un impact clairement dressé et qui fait ressortir les avantages pour les populations. Mais c’est dommage qu’aujourd’hui, avec l’insécurité grandissante, il nous est impossible de donner avec exactitude la superficie du Burkina Faso».

Emmanuel Lankoandé, président du groupe Burkindlim :
« le gouvernement fait des efforts »
« C’est un discours qui était véritablement attendu. Car, les enjeux et les attentes sont énormes. Nous avons assisté à un discours qui dépeint la situation réelle du pays. Le chef du gouvernement a évoqué tous les secteurs de la vie sociale économique, politique (…) et culturelle. Sur la question de la sécurité, nous savons que l’opération Otapuanu a connu un succès, même si de nos jours le terrorisme est de retour à l’Est. Cette insécurité jointe à la crise sanitaire et aux différents mouvements sociaux montrent clairement que le gouvernement fait des efforts pour parvenir à des résultats comme ceux qui nous ont été présentés par le Premier ministre. Il y a eu des avancées reluisantes à tous les niveaux. Dans les domaines de l’éducation, des infrastructures et de la santé, les actions du gouvernement sont
visibles ».

Sayouba Ouédraogo, MPP : « C’est une belle photographie »
« Le Premier ministre a fait une belle photographie de la situation nationale. Sur les plans sécuritaire, sanitaire, les droits de l’homme, tout a été bien présenté. Dans le cadre des opérations militaires contre l’invasion terroriste, il nous a présenté une armée forte, qui combat sans relâche les forces du mal. Aussi au niveau des déplacés internes, il a montré ce que le gouvernement a offert en termes de vivres et de non-vivres pour que ces derniers vivent mieux. Près de 4 milliards FCFA sont dépensés à cet effet. Les réalisations de routes, d’écoles, de forages, d’hôpitaux (…) ont meublé l’année 2019. Globalement, nous affirmons que les réalisations gouvernementales sont positives. L’opposition est dans son rôle de peindre en noir, mais nous vous rassurons que les populations sont satisfaites ».

Marie Rose Romée Ouédraogo, ADF/RDA : « le discours manque de profondeur »
« Le discours s’est tenu en seulement 45 minutes, ce qui nous a pas permis d’apprécier toute sa splendeur. Toutefois, nous notons que le document manque de profondeur. Il y a certes des efforts reconnus au gouvernement, mais beaucoup reste à faire, surtout sur le double plan de la santé et de la sécurité. En ce qui concerne le volet santé, nous avons attiré l’attention du gouvernement sur l’état de délabrement avancé du CHR de Ouahigouya. Depuis 2016, nous interpellons le gouvernement sur le fait que le service de cardiologie et bien d’autres sont hors d’usage. Les systèmes électriques sont défectueux ».

Député Yahaya Zoungrana, CDP : « C’est un étalage de chiffres »
« Le discours était censé donner un aperçu sur la situation du pays. Malheureusement, nous avons constaté que le gouvernement est venu faire un étalage de chiffres dans les secteurs où il pense avoir eu des résultats. J’aurais voulu que l’exécutif s’appesantisse sur le vécu réel des populations à savoir leurs difficultés en 2019, année à laquelle, les terroristes ont infligé de lourdes pertes aux Forces de défense et de sécurité, avant de s’approprier une bonne partie de notre territoire. Mais, cela n’a pas été indiqué dans le discours. Aussi, le cas de la maladie à coronavirus est également un fait sur lequel le gouvernement était très attendu, mais le Premier ministre n’a fait que survoler ces questions ».

Propos recueillis par Wanlé Gérard COULIBALY

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