Journée Mondiale du Diabète : L’insécurité un frein à l’accès aux soins des diabétiques au Burkina

A l’occasion de la Journée Mondiale du Diabète, l’ONG santé Diabète a organisé le lundi 14 novembre 2022 à Ouagadougou, une session d’information des journalistes sur le diabète et les principales maladies transmissibles (MNT)

Depuis sa création en 1991, la Journée Mondiale du Diabète, organisée chaque 14 novembre, est le symbole d’une mobilisation collective. Son objectif : mieux faire connaître le diabète, sa prise en charge et surtout les moyens de le prévenir. Au Burkina Faso, l’ONG santé Diabète célèbre cette journée à travers une session d’information des journalistes sur le diabète et les principales maladies transmissibles (MNT).

Au Burkina Faso, le taux de prévalence du diabète est de 4,9%, soit environ un million de personnes atteintes selon l’enquête STEPS de 2021. La maladie connaît une constante progression aussi bien au Burkina qu’ailleurs en Afrique. Le nombre de personnes atteintes de diabète en Afrique devrait en effet passer de 24 millions en 2021 à 33 millions en 2035 et à 55 millions en 2045.

Cette année, la journée est célébrée sous le thème : « Accès aux soins du diabète ». La cheffe de projet prévention et appui à la société civile à l’ONG Santé diabète, Dr Josiane Bouda a confié qu’à travers ce thème, il s’agit d’attirer l’attention sur les problèmes d’accès aux éléments fondamentaux des soins du diabète qui comprennent l’accès à l’insuline, l’accès à l’auto surveillance de la glycémie, l’accès aux médicaments administrés par voie orale, l’accès à une alimentation saine et à l’activité physique, ainsi que l’accès à l’éducation et au soutien psychologique.

« Aujourd’hui encore, nous avons près de 30 millions de diabétiques dans le monde qui n’ont pas accès aux traitements. C’est déplorable et le problème est encore plus crucial au Burkina avec le problème de l’insécurité. Nous faisons au mieux pour que les diabétiques au Burkina puissent avoir leurs produits, peu importe l’endroit où ils sont », a-t-elle indiqué.

Elle a précisé également que le coût du traitement du diabète est très élevé, la conservation des produits diabétiques est problématique, faire venir les intrants n’est pas aisé.« Nous luttons pour faciliter l’accès des soins à tous diabétiques peu important leur situation géographique », a-t-elle souligné Dr Bouda.

La directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, Dr Marie Emmanuelle Zouré, à travers sa présentation sur les maladies non transmissibles dont fait partie le diabète a rappelé que les maladies non transmissibles qui sont des maladies chroniques, partagent les mêmes facteurs de risque. Travailler à éviter l’une permet aussi d’éviter les autres.

Les principales maladies non transmissibles sont les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète. Les facteurs de risques communs à ces maladies sont classés en deux catégories. Il s’agit des facteurs non modifiables et les facteurs modifiables. Les facteurs non modifiables concernent l’âge, le sexe et la génétique. Les facteurs modifiables concernent la mauvaise alimentation, la consommation d’aliments chargés en sucres, sels et matières grasses, la consommation insuffisante de fruits et légumes, la sédentarité et inactivité physique, l’usage nocif de l’alcool, tabagisme et les facteurs environnementaux.

Selon Dr Zouré, le diabète fait partie des principales maladies non transmissibles. C’est un groupe de maladies qui se caractérisent par le fait qu’elles ne se transmettent pas directement d’une personne à une autre. Il se caractérise aussi par le fait que c’est une maladie chronique. La situation du diabète au Burkina, est celle à l’échelle de la planète. « Au fil des années, le fardeau des maladies non-transmissibles est croissant, il y a de plus en plus de personnes qui sont atteintes de maladies non-transmissibles, et de plus en plus de décès liés à ces maladies », a noté Mme Zouré.

Aussi, elle a affirmé que ces maladies sont liées à nos habitudes alimentaires, et au vieillissement de la population.

« Dans notre contexte, ce qui pose problème, est que ce sont des maladies qu’on dit du sujet âgé, qui tuent des sujets jeunes en Afrique. Dans les pays où la moyenne d’âge est élevée, c’est normal qu’il y ait beaucoup de maladies non transmissibles. Mais au niveau du Burkina, nous avons une population jeune et nous avons malheureusement des niveaux très élevé de maladies non-transmissibles d’où l’intérêt des mesures de prévention et des actions de dépistage », a-t-elle indiqué.

Pour prévenir ces maladies, elle a fait savoir qu’il est important d’adopter une bonne hygiène de vie. A savoir, manger peu gras, peu sucré, n’est pas consommé le tabac, d’alcool, pratiquer physique une activité sportive régulièrement et faire dépister régulièrement.

 

La cheffe de projet Prévention, appui à la société civile à l’ONG Santé Diabète Burkina Faso, Dr Josiane Bouda a invité la population à considérer le problème de diabète qui est de plus en plus inquiétant.

« Que chacun se rende compte que nous sommes tous à risque et chacun doit travailler à sa façon à éviter l’avancée de cette maladie », a-t-elle souligné.

Pour elle, il faut commencer par la prévention, qui est la première porte qu’il faut franchir pour savoir si la personne est atteinte du diabète. Elle a affirmé que la première chose à faire pour prévenir le diabète est de faire attention à son hygiène de vie, à l’alimentation, pratiquer de l’activité physique.

 

Wamini Micheline OUEDRAOGO

 

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