Le malade mental qui vole

Le malade mental qui vole
Célibataire sans enfant de 33 ans, S.S ; mécanicien au secteur 12 de Bobo-Dioulasso, est victime de troubles psychiques depuis trois ans, selon un médecin du service psychiatrique du Centre hospitalier universitaire Souro-Sanou (CHUSS). Le lundi 26 avril 2021, il était devant la cour de la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, pour s’expliquer sur des faits de vol d’une motocyclette, d’une bicyclette, d’une plaque solaire et de divers autres objets. Les faits incriminés se sont passés courant février 2021, a rappelé le tribunal. Reconnaissant le vol de la bicyclette et de la plaque solaire qu’il dit avoir trouvées « au bord de la voie », le prévenu a nié avoir soustrait la motocyclette et les autres objets cités. Par la suite, il a affirmé avoir soustrait une motocyclette, mais pas celle indiquée dans le dossier. D’ailleurs, a-t-il déclaré à la barre, il avait saisi la bicyclette dans l’intention de la réparer.
« Quelqu’un t’avait-il commis à la réparation du vélo ? », a demandé le parquet. « Non ! », a rétorqué le prévenu, ajoutant que quand il prenait le vélo, il n’y avait personne. Des incohérences, que le parquet a soulevé par rapport aux déclarations de l’enquête préliminaire qui sont à mettre à l’actif de son état psychique. En effet, a fait savoir le médecin à la barre, une personne atteinte de troubles psychiques n’est pas maître de ses actes. Mais avec un traitement et un suivi, la personne peut guérir, a poursuivi le soignant. C’est pourquoi, a-t-il signifié, le prévenu a besoin d’un suivi pour avoir le contrôle de soi. Le procureur, dans sa réquisition, a souhaité que les faits de vol soient requalifiés en appropriation frauduleuse. Estimant que les agissements du prévenu concourent au vol, le parquet a demandé à ce qu’il soit maintenu dans les liens de la détention. Compte tenu des circonstances atténuantes dues à son état psychique, la cour a condamné S.S. à deux mois de prison et une amende de 200 000 F CFA, le tout assorti de sursis.

Un berger détourne 16 bœufs

Berger, célibataire et père de 6 enfants, D.O. est poursuivi par le TGI de Bobo-Dioulasso pour détournement de 16 bœufs de D.S. Il était, à cet effet, devant les juges, le lundi 26 avril 2021. Sans hésitation, il a reconnu les faits, arguant qu’il a vendu 11 bœufs. Deux bœufs étant morts, il a retourné trois à la victime. Il a expliqué à la barre qu’il a vendu les 11 bœufs à l’insu de D.S. et que l’argent devrait servir à entretenir le reste du troupeau.
En effet, en juillet 2020, D.S. a confié à D.O. 20 bœufs dont 16 aux fins d’élevage et quatre vaches pour traire. Les faits de détournement constitué, le parquet a demandé au triubunal de maintenir l’accusé dans les liens de la prévention. En répression, une peine ferme d’emprisonnement d’un an et une amende ferme d’un million F CFA ont été requises contre lui. La main moins lourde, le tribunal, l’a condamné à un an de prison ferme et à une amende de 500 000 F CFA, le tout ferme. La victime s’est constituée partie civile en ne réclamant que ses animaux. Estimant la réclamation fondée, le tribunal a condamné le prévenu à restituer les 16 bœufs au propriétaire.

Coup de poignard au cabaret

J.N., un désœuvré âgé de 41 ans résidant à Godé-Sabou, filiforme, les yeux rouges enfoncés dans les orbites, est visiblement un habitué des maquis et autres hangars où se vendent les liqueurs frelatés communément appelés « Kirou-Kirou ». Le mercredi 28 avril 2021, il a comparu devant la Chambre correctionnelle du TGI de Koudougou, pour coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité de travail pendant un mois à S.N. En effet, courant mars 2021, à la suite d’une altercation dans un cabaret, J.N., père de cinq enfants aurait poignardé S.N. à la poitrine. Selon la victime, l’intention de son bourreau était de lui placer le poignard dans le cœur et provoquer sa mort. Conduit d’urgence à l’hôpital, il s’en est sorti avec des blessures graves, puisque le couteau n’a pas atteint le muscle cardiaque. Devant les juges, le prévenu a laissé entendre qu’au cours du combat corps à corps, S.N. qui avait aussi un couteau à son porte-clés, a tenté, le premier de l’agresser. C’est donc après avoir récupéré ledit couteau qu’il l’a poignardé. « Faux ! », a rétorqué S.N. qui a soutenu que J.N. a utilisé un autre poignard qu’il avait par devers lui. Pour le parquet, les infractions sont constituées, par conséquent, il faut déclarer J.N. coupable. Le procureur a requis contre lui une peine d’emprisonnement de 36 mois fermes et une amende d’un million F CFA. La partie civile a réclamé 200 000 F CFA représentant les frais de soins. Avouant qu’ils étaient tous deux sous l’effet de l’alcool, J.N. a demandé la clémence du tribunal, promettant de bannir ce genre d’acte de son comportement pour le reste de sa vie. Le délibéré a été renvoyé au 3 mai prochain.

Des menaces de mort sur un chantier

O.R., né en 1987, exerce dans la maçonnerie depuis quelques années à Koudougou. Poursuivi pour destruction volontaire de biens d’autrui et menaces de mort, il s’est présenté devant les juges pour répondre de ces faits. Selon le procureur, le jeune ouvrier aurait, courant avril 2021, procédé à la destruction d’une portion du mur de l’Université Norbert-Zongo (UNZ), dont les travaux sont actuellement en cours.
Par la suite, il a menacé les maçons qu’il a rejoints sur le chantier, avec une machette de les découper en morceaux si ces derniers s’entêtaient à vouloir relever le mur. A la barre, O.R. a reconnu avoir détruit une partie du mur, mais a nié en bloc les faits en lien avec les menaces de mort. Mais K.M., chef du chantier viendra apporter des détails : « Après avoir détruit le mur, il nous a dit que tant qu’il sera là, le mur ne sera pas érigé et quiconque s’opposera à sa volonté va finir six pieds sous terre ». Le responsable des travaux ajoutera, que le prévenu a détruit à plusieurs reprises le mur et que des voisins et des passants qui ont tenté de le raisonner ont été, eux aussi, pris pour cibles. Après ces témoignages accablants, O.R. a laissé entendre au juge que c’est maintenant qu’il se rend compte de la gravité de ses actes. « Je demande pardon, au tribunal et aux responsables du chantier », a-t-il déclaré. Alors que le parquet avait requis 6 mois de prison dont 3 fermes et une amende de 500 000 F CFA, le TGI l’a condamné à deux mois fermes et une amende de 500 000 F avec sursis.

Il fuit avec le téléphone d’une élève

I.S., âgé de 28 ans et père d’un enfant, est domicilié à Koudougou. Le mercredi 28 avril 2021, il a comparu devant le TGI de Koudougou pour soustraction frauduleuse de bien d’autrui. Les faits remontent au mois de février dernier où il aurait accosté K.M., une élève en classe de 2nd, de retour de l’école pour lui proposer de partager un verre. La demoiselle accepte volontiers l’offre, loin d’imaginer que c’était le début d’un calvaire. En effet, lorsqu’ils se dirigeaient vers le débit de boisson pour le pot, I.S. a demandé le portable de l’élève pour enregistré son contact. Après s’être emparé du portable, il prendra la fuite à l’aide d’une moto, laissant la fille dans le désarroi. Il se débarrasse des puces et les remplaces par ses propres numéros. La fille portera plainte à la gendarmerie et c’est ainsi que « l’escroc » est appréhendé par les éléments après des courses-poursuites. Il a reconnu les faits devant le juge et demandé pardon au tribunal ainsi qu’à la victime. Le procureur a alors demandé au juge de le condamner à 6 mois fermes et une amende de 500 000 F CFA en plus de la restitution du portable et 2 500 F CFA, que l’élève avait gardé dans le fourreau du téléphone. Il a écopé de 6 mois fermes et 500 000 F avec sursis.

Rassemblés par
Kamélé FAYAMA et
Beyon Romain NEBIE

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