Lutte contre le terrorisme : « En période de guerre, on ne critique pas, on encourage », Paul Bouda, policier à la retraite

L’ancien fonctionnaire de police à la retraite, Paul Bouda, estime que la lutte contre le terrorisme passe nécessairement par la collaboration entre populations et les FDS.

L’Association Burkina sécurité veut apporter sa contribution à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Son chargé de programme, Paul Bouda, dans cet entretien invite la population à plus de collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Sidwaya (S) : Quel peut être l’apport de Burkina Sécurité à la lutte contre le terroris-me ?

Paul Bouda (P.B.) : Notre structure a été mise en place par des fonctionnaires de police à la retraite. Au regard de la situation sécuritaire, nous avons estimé qu’il était bon de se retrouver et réfléchir pour voir comment apporter notre soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS). Nous ne pouvons plus prendre les armes pour aller sur le terrain, mais nous comptons utiliser notre savoir-faire, notre expérience et notre intelligence pour accompagner nos FDS, surtout en sensibilisant la population aux aspects sécuritaires. Très souvent, on demande aux populations de collaborer avec les FDS, mais comment collaborer ? Donc, notre association a décidé de les accompagner en leur faisant comprendre comment mieux collaborer et cerner certains paramètres en matière de sécurité. Ce qui va permettre à nos concitoyens d’être efficaces en matière de collaboration envers leurs soldats.

S : Que comptez-vous faire ?

P.B. : Ce que nous comptons faire, c’est d’abord faire comprendre à la population ce qu’est cette crise. C’est une guerre plus compliquée et plus difficile de la planète. Et, c’est notre population qui devra donner plus de force à notre armée et la faire monter en puissance en l’encourageant et en la félicitant dans ses actions. Mais, le constat est que cela n’est pas, parce qu’il n’y a pas de collaboration sincère avec la population. C’est pourquoi, nous voulons leur faire comprendre cette nécessité de collaborer dans de circonstances pareilles. Nous voulons aussi que les populations comprennent que le président du Faso a pris des engagements pour protéger tous les Burkinabè. Il ne peut donc pas poser des actions qui vont à l’encontre de cela. Notre ambition, en tant qu’association, est que chacun ait le courage de dénoncer les suspects pour que l’armée fasse son travail. Ne croyez pas que votre armée n’est pas efficace et solide. Si le mal même se trouve en notre sein, c’est difficile de trouver des solutions.

S : Etes-vous sûr que l’armée puisse atteindre ses objectifs à travers vos activités ?

P.B. : Nous pensons que si la nature de cette crise est comprise, les populations pourront être réservées sur certaines situations. C’est pourquoi, nous travaillons à la sensibilisation. Notre armée a besoin de nous tous. Nous devrons tous accepter les contrôles de routine et tout ce que l’armée fait comme travail sur le terrain. C’est dans cette action que nos éléments peuvent détecter les mauvaises personnes des bonnes. Mais, des citoyens trouvent que leurs actions sont gênantes. Comment voulez-vous que le travail se fasse convenablement dans ces conditions ? Quand un terroriste jette son arme, il devient automatiquement citoyen comme les autres. Mais, si la population accepte de les dénoncer, l’armée pourra faire mieux, au bonheur de tout le monde. Il ne faut jamais avoir peur de dénoncer parce que tout réside dans le renseignement.

S : Comment faire pour que votre message atteigne les populations des zones où les attaques sont récurrentes ?

P.B. : Nous avons prévu des moyens et des méthodes pour nos activités à l’endroit des populations de ces zones. Les localités où nous estimons avoir des gens, nous allons nous y rendre. Par ailleurs, nous disons à toutes les structures associatives, tous les Burkinabè, que la manière la plus fiable est de faire comprendre à l’autre, la nécessité d’une collaboration franche avec nos FDS. Mais aussi de savoir qu’en période de guerre, on ne critique pas mais on encourage. C’est vrai que s’il y a d’éventuelles failles, on peut le relever mais en proposant des solutions
appropriées.

Propos recueillis
par Soumaïla BONKOUNGOU

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