Lutte contre les violences faites aux femmes

L’Organisation non gouvernementale ’’Voix de femme’’ a organisé, le mercredi 4 novembre 2020 dans la commune rurale de Komsilga, la cérémonie officielle de déclaration publique d’abandon du mariage d’enfants, de l’excision et des violences faites aux enfants.

«Grâce à l’ONG Voix de femme, nous avons pris conscience que certaines pratiques traditionnelles sont néfastes pour la société, particulièrement pour les couches vulnérables que sont les femmes et les jeunes filles. C’est pourquoi, nous prenons l’engagement solennel de bannir ces pratiques dans les six communes de la province du Kadiogo et de les protéger contre les différentes formes de violence ». Ainsi, a déclaré les différents représentants des coutumiers et religieux, des jeunes et des femmes, le 4 novembre à Komsilga. Une déclaration qui fait suite au travail abattu par l’ONG
« Voix de femme » de décembre 2019 à novembre 2020 dans les six communes rurales de la province du Kadiogo que sont Saaba, Komki-Ipala, Koubri, Tanghin-Dassouri, Pabré et Komsilga dans le domaine de la lutte contre la pratique de l’excision, le mariage forcé et les violences sur les enfants. « Nos activités réalisées au cours de cette année ont permis de toucher principalement 65 407 personnes à travers 1 635 causeries communautaires et de rencontres de plaidoyer. 17 222 enfants ont eu leurs capacités d’autoprotection renforcées. 9 136 enfants victimes de violences ont bénéficié de prises en charge médicales, psycho-sociales et juridiques. 3 600 enfants et jeunes de 120 clubs formés… », a énuméré la présidente de « Voix de femme », Mariam Lamizana. Malgré ces résultats, elle s’est dit inquiète face aux conséquences engendrées par la maladie à coronavirus. En effet, selon elle, cette maladie a engendré des difficultés de mobilisation des populations en raison des mesures prises par le gouvernement, notamment la distanciation ayant engendré la méfiance des populations. A cela poursuit-elle, il faut ajouter la non-disponibilité de ressources pour certaines activités de même que la faible collaboration de certains leaders communautaires au processus de mobilisation sociale.
Selon une enquête multisectorielle continue réalisée en 2015, la prévalence de l’excision chez les enfants de 0 à 14 ans est encore de 11,3%. Quant au mariage forcé, elle est de 51,8% pour les filles de moins de 18 ans. Toute chose qui classe le Burkina Faso au 5e rang mondial des pays où le mariage précoce de filles est le plus courant. Ce qui a fait dire à la secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision, Alphonsine Sawadogo que si après les multiples actions, la pratique persiste, il est nécessaire d’explorer d’autres stratégies novatrices de lutte. En cela, elle a salué la trouvaille de l’ONG « Voix de femme » et bien d’autres organismes qui permettent de toucher les individus, les familles et les communautés à travers des interactions diverses et un dialogue sur les thématiques concernées.
Mme Sawadogo a exhorté les communautés à respecter strictement leurs engagements et à rester vigilantes pour déjouer toute intention de perpétuer ces pratiques dans le cadre du projet « Consensus communautaire pour mettre fin au mariage des enfants, l’excision et aux violences faites aux enfants dans la région du Centre ».

Donald Wendpouiré NIKIEMA
tousunis.do@gmail.com

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