Sécurité alimentaire : Nutrigreen, un projet pour la nutrition verte au Sahel

Pour le directeur par intérim de l’Institut de recherche en sciences sociales (IRSS). Pr Félix Kini, de nombreuses plantes traditionnelles ont des vertus nutritives et thérapeutiques très peu connues.

Un consortium d’universités et d’instituts de recherche africains et européens a lancé, le lundi 20 septembre 2021, à Zitenga, dans le Plateau central, un projet de promotion des chaînes de valeur alimentaire des plantes locales, dans un contexte de changement climatique dénommé « NutriGreen » ou « promouvoir la nutrition verte dans la région du Sahel ».

Des chercheurs suédois, allemands, sénégalais et burkinabè veulent assurer la sécurité alimentaire et sanitaire des populations sahéliennes, grâce aux plantes locales. A cet effet, ils mettent en œuvre un projet dénommé « Nutri-Green » ou « promouvoir la nutrition verte dans la région du Sahel». Le lancement officiel des activités dudit projet a eu lieu, le lundi 20 septembre 2021, à Zitenga, dans la province de l’Oubritenga, région du Plateau central. D’un coût global de plus de 500 millions F CFA, «NutriGreen » sera exécuté sur trois ans (de juin 2021 à mars 2024) à Zitenga au Burkina et à Thiès au Sénégal. Il s’inscrit dans la suite logique des travaux déjà réalisés dans le cadre des activités de l’Initiative Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel (IGMVSS).

« Au cours de cette étude, nous avons identifié 25 plantes alimentaires et/ou médicinales. C’est avec ces plantes que nous avons implanté les jardins nutritifs dans la commune de Zitenga», a expliqué le Pr Félix Kini, directeur par intérim de l’Institut de recherche en sciences sociales (IRSS). Il s’agit, selon lui, de plantes locales aux vertus nutritives et thérapeutiques importantes mais très peu connues. Celles-ci peuvent contribuer énormément à la résilience des populations du Sahel, s’est convaincu Pr Kini. Le projet NutriGreen recherchera à comprendre comment la production et la consommation de ces plantes peuvent être amplifiées grâce à des chaînes de valeurs alimentaires durables dans un système agroalimentaire local, a affirmé Pr Félix Kini.

« Nous allons mener une enquête alimentaire pour voir comment ces plantes sont consommées au niveau local, et nous identifierons celles qui résistent mieux au stress hydrique et comment nous pouvons établir leur potentiel. Nous mettrons un accent sur leurs valeurs nutritionnelles, afin d’établir leur profil vitaminique. Nous allons aussi identifier trois espèces dignes d’intérêt afin de développer leurs chaînes de valeurs, sur les plans économique, socio-anthropique et thérapeutique », a expliqué le directeur par intérim de l’IRSS.

Cadre de formation des étudiants

Pour ce faire, les chercheurs mettront en pratique des technologies de production, de post-récolte, de transformation et de commercialisation des plantes retenues dans la commune de Zitenga, a ajouté la Coordonnatrice nationale de « NutriGreen », Dr Alphonsine Ramdé, chercheure à l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS). Pour y arriver, l’équipe de Dr Ramdé compte utiliser plusieurs approches de techniques agro-écologiques, notamment la rotation améliorée des cultures, la culture mixte, la création de banques de semences locales etc.

« Cela nécessite des parcelles de démonstration où des agriculteurs locaux pourront participer à des formations afin de renforcer leur production agricole », a-t-elle indiqué. Le coordonnateur international du projet «NutriGreen », Pr Kostas Karantininis a souligné la nécessité de promouvoir les cultures traditionnelles pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations locales. Il a aussi révélé que le présent projet a également un volet académique, dans la mesure où il permettra de soutenir les jeunes universitaires au Burkina Faso et au Sénégal, à travers la supervision et le financement des Masters et des Doctorats.

La gouverneure du Plateau central, Fatoumata Bénon, a salué l’avènement de «NutriGreen ». Selon elle, il vient renforcer les initiatives de l’Etat en matière de renforcement de la sécurité alimentaire. « Aujourd’hui, le gouvernement incite à la consommation des produits agricoles locaux. Le consommer local est une réalité dans les cantines scolaires », a-t-elle soutenu. A son tour, elle a invité les populations à s’approprier les objectifs du projet afin de bien manger.

Djakaridia SIRIBIE

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