Situation de la nation : le Burkina en chantier, selon le Premier ministre

Le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a prononcé le mardi 19 mai 2020, devant la Représentation nationale, son discours sur la situation de la nation. L’insécurité demeure préoccupante, mais le pays se donne les moyens de poursuivre son développement.

L’année 2019 a été incontestablement difficile du fait des attaques terroristes de plus en plus complexes et les conflits communautaires qui ont mis à mal le vivre-ensemble des Burkinabè. C’est le constat qu’a fait le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, à l’entame de son traditionnel Discours sur la situation de la nation (DSN) devant la Représentation nationale, hier mardi 19 mai 2020. Comme il fallait s’y attendre, cet exercice républicain d’une quarantaine de minutes a été largement dominé par la question sécuritaire. Selon le chef du gouvernement, sur le plan sécuritaire, on a assisté à une montée en puissance de l’armée nationale grâce aux efforts d’équipement, de formation et de réorganisation. « De nombreuses opérations militaires organisées en 2019, parfois avec les partenaires engagés sur le terrain de la lutte contre le terrorisme ont permis de démanteler de nombreux groupes, neutralisant certains de leurs combattants », a précisé M. Dabiré. Il a saisi l’occasion pour féliciter les Forces de défense et de sécurité (FDS) qui se battent avec détermination contre ces individus sans foi ni loi, convaincues de la nécessité et de l’urgence de défendre la patrie. Le Premier ministre a également salué les populations dont la mobilisation et la résilience ont permis de réduire les conflits communautaires qui auraient pu compromettre durablement les fondements de la nation.

De l’avis de Christophe Joseph Marie Dabiré, malgré le contexte difficile dans lequel se met en œuvre le Plan national de développement économique et social (PNDES), l’activité économique est stable. « En 2019, le taux de croissance économique était de 5,7%. Ce taux, en léger recul par rapport à 2018, reste l’un des plus élevés de la sous-région. Il traduit la compétitivité de notre économie, et justifie à souhait, la confiance que les partenaires et le secteur privé continuent de placer en notre pays », s’est-il réjoui.

Améliorer la gouvernance

Il a ajouté que les changements introduits dans la politique de promotion de l’investissement et la poursuite des réformes relatives à la modernisation de l’administration ont eu pour effet, de rendre attractive l’économie et d’en améliorer la gouvernance. En matière de santé, le gouvernement a poursuivi la mise en œuvre de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. L’ambition de l’exécutif, a fait savoir M. Dabiré, est d’étendre cette gratuité progressivement à la contraception moderne, en tant que mesure puissante d’accélération de la capture du dividende démographique.

Quant aux difficultés rencontrées sur le terrain en lien avec la mesure de gratuité des soins, le gouvernement dit travailler à les corriger afin d’améliorer son impact. Le relèvement du niveau des plateaux techniques, la construction de nouveaux centres de santé et la normalisation de 67 autres sont des acquis engrangés dans le secteur en 2019. A cela, il a ajouté la mise en œuvre de la Fonction publique hospitalière, l’inauguration du Centre hospitalier régional (CHR) de Ziniaré et le lancement des travaux de construction de celui de Manga. Concernant l’accès à l’eau potable, 1280 forages neufs et 62 systèmes d’Adduction d’eau potable simplifiés (AEPS) ont été réalisés en milieu rural.

Dans le domaine de l’Education, malgré la destruction ou la fermeture d’écoles occasionnées par les attaques terroristes, le gouvernement a pu organiser pour la seconde fois, sur les sites de Djibo, Fada N’Gourma, Gorom-Gorom, Kaya et Ouahigouya, les examens et concours scolaires au profit des candidats n’ayant pas pu participer aux sessions normales. Au nombre des acquis, M. Dabiré a cité, entre autres, la réalisation de 2 578 salles de classes en vue de résorber la question des classe sous paillote et 1405 salles de classe en vue de la normalisation des écoles. Le Burkina a également enregistré des acquis dans le secteur de l’énergie.

« L’accroissement de la production nationale renforcé par les interconnexions avec la Côte d’Ivoire et le Ghana a permis de porter l’offre d’énergie à plus de 620 Mégawatts et d’amoindrir les délestages en 2019 », a précisé le Premier ministre. Le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a dirigé les travaux de cette plénière avec la participation de 31 députés munis de 30 procurations, pour respecter les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.

Beyon Romain NEBIE
beynebie@gmail.com

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