Sociétés d’Etat : Un résultat net global de 194 milliards F CFA en 2020

Les participants sont invités à formuler des recommandations pertinentes pour l’amélioration continue des performances des sociétés d’Etat.

Les sociétés d’Etat tiennent leur 29e Assemblée générale, sous la présidence déléguée du Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, les 24 et 25 juin 2021, à Ouagadougou. Du rapport de gestion 2020, il ressort que la COVID-19 a négativement impacté la performance des entreprises publiques.

Malgré le contexte sanitaire difficile, les entreprises publiques burkinabè ont été résilientes au cours de l’année 2020. Telle est la substance du rapport de performance 2020 des sociétés d’Etat présenté au cours de la cérémonie d’ouverture de leur 29e Assemblée générale, qui se tient, les 24 et 25 juin 2021, à Ouagadougou, sous la présidence déléguée du chef du gouvernement, Christophe Joseph Marie Dabiré. Sur 22 sociétés d’Etat et établissements de prévoyance sociale, la gestion de 21 sera passée au peigne fin par les membres statutaires de cette assemblée, le Laboratoire national du Bâtiment et des Travaux publics (LNBTP) n’ayant pas tenu la session d’arrêt de ses comptes dans les délais règlementaires. Du rapport présenté par le Secrétaire général (SG) du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Boubacar Traoré, il ressort que le résultat net global des 21 entreprises s’établit en 2020 à 194 milliards contre 191milliards F CFA en 2019, soit une hausse de 2,5 milliards F CFA. Trois sociétés, à savoir la Société de Gestion de l’Equipement et de la Maintenance biomédicale (SOGEMAB), l’Agence d’Exécution des Travaux Eau et Equipement rural (AGETEER) et la Caisse nationale d’Assurance Maladie universelle (CNAMU), sont déficitaires, avec un déficit cumulé de 1,119 milliard F CFA en 2020 contre 704 millions F CFA cumulé en 2019 pour les sociétés.

Des chiffres d’affaires en baisse

D’une manière générale, le Chiffre d’affaires (CA) des entreprises publiques burkinabè est passé de 1 379 milliards en 2019 à 1 374 milliards F CFA en 2020, soit une baisse de 0,34%. La SONABHY, la LONAB et la SONATUR, avec des CA diminués respectivement de 42 milliards, 8 milliards et de 998 millions F CFA entre 2019 et 2020, ont connu les baisses les plus importantes. La contribution directe des sociétés publiques au budget de l’Etat a connu une baisse de 17 milliards F CFA, passant de 334 milliards F CFA en 2019 à 317 milliards F CFA en 2020. Quant à la valeur ajoutée globale, qui mesure la contribution des sociétés d’Etat à la formation du Produit intérieur Brut (PIB) du pays, elle est passée de 205 milliards F CFA en 2019 à 188 milliards F CFA en 2020, réalisant ainsi une baisse de 16 milliards F CFA. Les entreprises à capitaux publics ayant enregistré les plus fortes baisses de la valeur ajoutée l’année dernière, sont la SONABHY (14,5 milliards F CFA), la LONAB (2,4 milliards F CFA) et l’ONEA (2,2milliards F CFA).

L’excédent brut d’exploitation des sociétés d’Etat, qui mesure leur performance, s’est également détérioré. Il a connu une variation de 142 milliards F CFA en 2019 à 124 milliards F CFA en 2020, soit une baisse de 18 milliards F CFA. Cette baisse traduit une contreperformance économique des sociétés d’Etat en 2020, a indiqué le SG Traoré. Au cours de l’exercice écoulé, les charges de personnel des entreprises publiques ont connu une augmentation de 2 milliards F CFA, s’établissant à 76 milliards F CFA en 2020 contre 74 milliards F CFA en 2019. Le trio de tête des sociétés les plus consommatrices de dépenses de personnel est constitué par la SONABEL, la SONABHY et la CNSS qui ont enregistrés en 2020 respectivement 1,268 milliard, 595 millions et 555 millions F CFA de charges liées à leurs effectifs. Avec plus de 8 500 agents en 2020 contre 7 500 agents en 2019, soit une augmentation de l’effectif total de plus de 1 000 agents, pour les 21 entreprises, la charge annuelle moyenne par employé est de 8,935 millions F CFA en 2020, soit un salaire mensuel moyen de 744 599 F CFA par agent.

L’appel à la rigueur et à l’innovation

Le Premier ministre, Christophe Joseph
Marie Dabiré, a instruit les responsables d’entreprises publiques à plus de dynamisme et de rigueur dans leur gestion.

En 2020, les entreprises étatiques ont connu un certain nombre de difficultés liées, entre autres, à la mise en œuvre de certaines conventions obtenues avec les tutelles techniques des MODP, la non-signature des contrats plans avec l’Etat, au recouvrement d’honoraires sur des projets entièrement réalisés et des créances de cotisations sociales dues par l’Etat, ses démembrements, les sociétés d’Etat, les collectivités locales, les ambassades et consulats du Burkina Faso à l’étranger. Selon le Premier ministre, cette assemblée statutaire constitue une tribune pour saluer les performances des entreprises publiques, mais aussi pour relever les insuffisances à l’effet de leur apporter les réponses les plus appropriées. « Convaincu de l’importance que revêt les entreprises publiques pour notre économie, nous nous devons de réagir vigoureusement pour augmenter la résilience de nos sociétés face aux chocs exogènes, si nous ne voulons pas laisser à la postérité l’image de responsables qui ont contribué à la dégradation de notre patrimoine collectif », a lancé le chef du gouvernement.

Pour ce faire, celui-ci a invité les responsables d’entreprises publiques à faire preuve de dynamisme et de rigueur dans leur gestion, à cultiver l’esprit d’innovation et surtout à développer davantage d’initiatives pour s’adapter aux exigences de la conjoncture économique peu favorable. Sans occulter les contreperformances enregistrées en 2020, le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré, a aussi salué les résultats positifs d’ensemble réalisés par les sociétés étatiques. Malgré le contexte sécuritaire et sanitaire difficile, elles ont su rester résilientes, a-t-il dit. « Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Beaucoup d’efforts méritent encore d’être faits afin de permettre aux entreprises publiques de continuer à offrir des services publics de qualité, d’être performantes, tout en maîtrisant leurs charges et en créant des richesses pour le pays », a-t-il insisté.

 Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

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