Soutenance de thèse en médecine :Dr Carine Konkobo scrute la prise en charge des kystes du tractus thyréoglosse

Le travail de l’impétrante, Carine Konkobo, vise à rapporter les modalités thérapeutiques des kystes du tractus thyréoglosse à l’hôpital Yalgado.

Touwensida Carine Ninon Konkobo est désormais docteur en médecine (diplôme d’Etat). Elle a obtenu son grade à l’issue de la soutenance publique de sa thèse en sciences de la santé à l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) sur le thème : « La prise en charge des kystes du tractus thyréoglosse dans le service d’oto rhino laryngologie et chirurgie cervico-faciale du Centre universitaire hospitalier Yalgado-Ouédraogo », le mardi 22 février 2022, à Ouagadougou. 

Les kystes du tractus thyréoglosse sont une malformation liquidienne (une sorte de boule) qui se manifestent par une masse palpable, située en haut dans le cou et en dessous du menton. Ce sont donc des malformations cervicales congénitales dues à un défaut de résorption du tractus reliant la base de la langue à l’isthme thyroïdien.

Il s’agit d’une pathologie dont le traitement est basé sur la chirurgie. La problématique de la prise en charge de cette maladie peu connue a été au centre des travaux de thèse en sciences de la santé de Touwensida Carine Ninon Konkobo, pour l’obtention du grade de docteur en médecine (diplôme d’Etat). Mme Konkobo a en effet soutenu sa thèse de doctorat sous le thème : « La prise en charge des kystes du tractus thyréoglosse dans le service d’Oto rhino laryngologie et chirurgie cervico-faciale du Centre universitaire hospitalier Yalgado- Ouédraogo », le mardi 22 février 2022, à l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA).  Un travail « bien mené » qui lui a valu la note de 85/100, soit la « mention très honorable avec félicitations du jury ».

Vue de face d’un kyste du tractus thyréoglosse chez une fillette de deux ans.

Selon l’impétrante, son travail vise à mettre en exergue cette pathologie sur laquelle, il manque des travaux de recherches au niveau national. Elle a alors réalisé une étude rétrospective sur les kystes du tractus thyréoglosse pris en charge à l’hôpital Yalgado sur une période de 10 ans, de 2011 à 2020, à travers l’examen des dossiers de 37 patients. De manière spécifique, la recherche de Carine Konkobo vise, entre autres, à déterminer les aspects épidémiologiques des kystes du tractus thyréoglosse, à décrire les aspects diagnostiques des cas pris en charge dans le service d’étude.

Il ressort que sur la période d’étude, 37 cas de kyste du tractus thyréoglosse ont été enregistrés, sur un nombre total de 74 050 patients, soit une fréquence de 0,05% et une incidence moyenne de 3,7 cas par an. La recherche indique également que l’âge moyen des patients était de 25 ans, 21% des patients étaient étudiants ou élèves, et qu’environ 72% d’entre eux résidaient en milieu urbain.

« Un travail d’intérêt majeur »

Pour ce qui est des aspects diagnostiques, Mme Konkobo a démontré que 86% des patients ont été admis sur le mode direct, avec un délai moyen de consultation de 32 mois ; et que la tuméfaction cervicale antérieure a été la circonstance de découverte chez environ 64% des patients. Sur le plan thérapeutique, la candidate au grade de docteur en médecine a démontré que 97% des patients ont bénéficié d’une intervention chirurgicale. « L’anesthésie était générale chez tous les patients opérés. Une intervention de Sistrunk pour exérèse d’un kyste du tractus thyréoglosse a été réalisée dans 91,67% des cas », a-t-elle souligné. Pour ce qui est des aspects évolutifs, l’étude a conclu à une absence de complications post- opératoires. L’incomplétude de certains dossiers cliniques et la rareté de la littérature sur cette pathologie constituent, entre autres, les difficultés rencontrées par l’impétrante.

Après l’acceptation de sa thèse avec « mention très honorable avec félicitations du jury », Dr Carine Konkobo s’est sacrifiée à la traditionnelle prestation du serment d’Hippocrate.

Des contraintes qui n’entament en rien « la qualité du travail » et « le sérieux avec lequel l’étude a été menée » sur   une « thématique d’actualité très intéressante ». Selon le stomatologiste et chirurgien maxillo-facial, Pr Tarcissus Konsem, par ailleurs président du jury, il s’agit d’un travail d’intérêt majeur pour le secteur de la santé qui apporte une plus-value du point de vue épidémiologique et thérapeutique. « Sur le plan épidémiologique, c’est une affection qui est méconnue mais qui, en réalité, connait, à l’heure actuelle, une certaine fréquence au niveau du Burkina Faso », a-t-il fait remarquer. La désormais docteure en médecine a formulé des recommandations pour une meilleure prise en charge de cette pathologie.

Il s’agit, entre autres, de la nécessité d’équiper les centres hospitaliers régionaux du pays d’un plateau technique nécessaire au déploiement et à l’exercice des médecins spécialistes en ORL/CC-F, d’améliorer l’archivage des dossiers cliniques des patients à travers leur informatisation, de sensibiliser les patients à l’utilité des examens anatomo-pathologiques. Quant aux populations, elles sont invitées à consulter les centres de santé dès l’apparition d’une tuméfaction cervicale et à suivre les prescriptions des agents de santé.

La thèse de Dr Konkobo a été dirigée par Pr Bertin Privat Ouédraogo et co-dirigé par Dr Aboubacar Goueta. Le jury présidé par Pr Tarcissus Konsem avait comme autres membres, Pr Yvette Marie-Chantal Gyebré, Pr Bertin Privat Ouédraogo et Dr Mathieu Millogo.

Selon le président du jury, Pr Tarcissus Konsem (2e à droite), le travail de Mme Konkobo est d’un intérêt majeur pour le secteur de la santé.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Miriène OUEDRAOGO

(Stagiaire)

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