Sur le chemin de la resurrection

Vendredi de carême sans jeûne ni abstinence
Solennité de Saint Joseph oblige !

Alors que le carême bat son plein, l’Eglise qui a disposé des vendredis de carême comme jours de jeûne et d’abstinence, depuis le mercredi des cendres, 17 février dernier, lève le pied sur la pédale, en ce qui concerne les pratiques habituelles des vendredis de carême. Il faut qu’il y ait de sérieuses raisons à cela…

En réalité, le carême n’a de sens que dans la perspective de Pâques, solennité des solennités chrétiennes. Or le dimanche, plus ancienne des traditions chrétiennes, dont la célébration remonte aux premières années du christianisme, s’est constitué autour de la célébration hebdomadaire de la résurrection du Christ qui rassemble tous les chrétiens. Dans ce sens il a même reçu le nom de pâques hebdomadaire, puisque chaque semaine il commémore le mystère pascal. De fait, les dimanches gardent vivantes la mémoire et la présence du Seigneur. Et si le dimanche a été, dès la fin du premier siècle, appelé ‘‘Jour du Seigneur’’, ce n’est pas anodin : il ne s’agissait pas de dédier ce jour à Dieu d’une façon générale, mais au Christ ressuscité, reconnu maintenant « Seigneur ».
Partant, on comprend bien qu’il n’y ait pas de jeûne ou de pénitence les dimanches, même pendant le carême, étant donné que celui-ci tient sa raison être de Pâques comme ultime but et que chaque dimanche est une pâques hebdomadaire. Certaines grandes fêtes chrétiennes, équiparées au dimanche, lèvent de facto les exigences de carême.
C’est le cas du 19 mars : saint Joseph époux de Marie ou du 25 Mars, Solennité de l’Annonciation, fêtées comme des dimanches, même en carême, un vendredi.
Il faut sans doute rappeler que le terme “solennité”, du latin ‘solemnitas’, fête solennelle, composé de ‘sollus’ (tout, entier), et de ‘annus’ (année) est un grand jour revenant tous les ans, pour reprendre les mots de dom Robert Le Gall.
Le jour de la solennité, l’Office, et à la Messe, les lectures, la préface, les prières, sont particuliers : ce sont les propres. Ce vendredi 19 mars, en plein Carême, il y aura donc comme un rayon de la lumière de Pâques dans la liturgie de l’Eglise universelle, et ce d’autant plus que cette année a été proclamée ‘‘année spéciale dédiée à Saint Joseph’’, pour compter du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021.
Si la solennité tombe en semaine, elle peut être reportée au dimanche. Si elle tombe un jour de plus grande fête, elle peut être anticipée au samedi précédent ou au jour libre le plus proche.
La structure de la liturgie de la Parole est semblable à celle du dimanche : on chante donc le Gloria et on dit le Credo, sans toutefois l’Alleluia, Carême oblige !
Pour aller plus loin par rapport à la solennité de saint Joseph, disons que c’est en 1889 que le pape Léon XIII démontra comment Saint Joseph est le modèle des pères de famille et des travailleurs, et lui décerna officiellement le titre de «Saint patron des pères de famille et des travailleurs», titre que la piété populaire lui avait déjà décerné depuis des siècles. En 1955 le pape Pie XII reprit bien volontiers le principe de la fête du travail en instituant la fête de Saint Joseph artisan et en la fixant au 1er mai de chaque année. Saint Joseph est ainsi l’un des saints que l’on fête deux fois dans l’année (19 mars et 1er mai). Le pape Jean XXIII a ajouté son nom au canon de la Messe. Si c’est de façon fortuite que l’époux de la Vierge Marie est fêté pendant le Carême, son exemple doit nous stimuler en ce temps de conversion et nous inviter à devenir à notre tour des hommes justes en imitant les trois grandes attitudes de saint Joseph que la liturgie de ce jour nous donne à contempler.
L’obéissance à la volonté de Dieu : « Il fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Si nous voulons véritablement être des justes nous devons commencer par rechercher et faire la volonté du Seigneur. Ensuite, comme saint Joseph, sans perdre de temps, faisons ce que Dieu veut de nous, confiant qu’il sera à nos côtés pour accomplir même ce qui nous semble impossible. Prendre Jésus et Marie chez soi : pour être justes nous sommes invités à faire comme Joseph et à vivre en constante présence du Seigneur.
Le Christ doit véritablement devenir un membre de la famille, un colocataire, un collègue de travail… qui est là en permanence avec nous.
Servir : la prière sur les offrandes dit que St Joseph « s’est consacré tout entier à servir » le Christ. Ce temps de Carême est un temps privilégié pour imiter le sens du service de saint Joseph. Apprenons, en nous mettant à son école, à « servir le Christ d’un cœur sans partage » en nous engageant au service de nos frères par la prière et des actes concrets de charité.
En somme, celui dont la solennité anticipe en quelque sorte la joie de pâques à laquelle nous nous préparons, Joseph, est un homme qui passe inaperçu et qui pourtant joue un rôle inégalé dans l’histoire du salut. Après tout, et si l’éloquence de Joseph était son silence, puisque finalement ses actes disent mieux encore ce qu’il fait.

Abbé Paul DAH, chargé de communication de la Conférence épiscopale Burkina-Niger

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Réf. : no 041/2021/P.C.E.B.N.
Obiet : Note sur la Solennité de Saint Joseph

Note sur la solennité
de Saint Joseph

Par la Lettre Apostolique, Patris corde (avec un cœur de père), le Pape François a proclamé une année spéciale dédiée à Saint Joseph, année qui court depuis le 8 décembre 2020 jusqu’au 8 décembre 2021.
Par cette initiative, le Saint-Père veut renouveler la piété de toute l’Église envers cette grande figure de l’histoire du salut à l’occasion du 150e anniversaire de la déclaration de Saint Joseph comme Patron de l’Église universelle.
Ainsi, dans les diocèses de notre Église Famille de Dieu au Burkina Faso et au Niger, les Évêques ont souhaité que des offres spirituelles variées et riches soient présentées aux fidèles pour les soutenir dans leur dévotion à Saint Joseph et dans l’imitation de ses vertus.
Parmi ces initiatives, il y a la façon marquante dont on peut célébrer la Solennité de Saint Joseph, Époux de Marie, le 19 mars prochain et la fête de Saint Joseph Travailleur, le 1 er mai 2021. La Solennité du 19 mars 2021 tombant un vendredi de Carême, beaucoup se demandent que faire ?
Vos Pères les Evêques, soucieux de votre vie de foi, ne veulent pas vous laisser dans l’embarras ou quelque discussion qui nuise au bon esprit ecclésial. C’est pourquoi d’un commun accord, ils voudraient vous rassurer sur ce qui suit :
a- En de pareils cas, la solennité qui tombe dans le temps de Carême est équiparée au dimanche.
Par conséquent, le jeûne et l’abstinence sont levés pour le 19 mars prochain.
Si le jeûne et l’abstinence sont suspendus, la conversion, la prière et la charité, elles, ne tombent pas, elles sont de toujours et de tous les jours.
Le chemin de croix, qui n’est pas un exercice de piété exclusivement lié au temps de Carême, peut être maintenu ou pas, à la discrétion des fidèles ou des curés.

CONFERENCE EPISCOPALE BURKINA -NIGER – 01 B.P. 1195 OUAGADOUGOU 01 – Tél.: 00 226 60 80 56 15 / 00 226 65 01 47 02 Email : cebncncpz@gmail.com – Site : www.egliseduburkina.org
BURKINA FASO
4. Espérant que cette note vous aidera à célébrer dignement Saint Joseph et à imiter toujours davantage sa bonté, nous vous recommandons de lui présenter avec confiance les intentions du Saint-Père, les nécessités de l’Église universelle, de l’Église en Afrique, au Burkina Faso et au Niger ainsi que les soucis de nos nations et de nos familles.
Daigne Marie, son Epouse immaculée nous apprendre à l’aimer et à l’honorer d’un cœur joyeux.

Bonne montée vers Pâques à tous !

Ouagadougou, le 15 mars 2021

Pour les Évêques de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger

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