Le Conseil du travail et du dialogue social (CTDS) de l’UEMOA tient sa 9e assemblée générale, du 4 au 6 décembre 2018 à Ouagadougou. Au cours de la rencontre, les conseillers du CTD vont examiner deux avis pour davantage humaniser la vie sociale et économique dans l’espace communautaire.
Les membres du Conseil du travail et du dialogue social (CTDS) de l’UEMOA sont à Ouagadougou pour leur 9e assemblée générale. Celle-ci se tient du 4 au 6 décembre 2018 à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, les conseillers vont examiner deux avis. Il s’agit de « L’égalité de chance de traitement en milieu professionnel » et « La portabilité des droits sociaux dans notre espace communautaire ». Pour le commissaire du département du développement humain de la Commission de l’UEMOA, Pr Filiga Michel Sawadogo, ces deux problématiques se présentent à l’UEMOA comme des défis à relever, afin de faciliter « l’usage effectif des droits relatifs à la libre circulation et de résidence des ressortissants d’un Etat sur l’ensemble du territoire de l’Union ».
D’autres thématiques seront abordées au cours de ce conclave. Ce sont, entre autres, la migration irrégulière, l’extension de la sécurité sociale, la mortalité des entreprises, le travail décent, l’évolution des technologies et la montée de l’intolérance et de l’extrémisme violent. « Ces sujets ont un impact sur notre devenir collectif et peuvent compromettre le vivre-ensemble, socle de nos sociétés qui reposent de plus en plus sur des équilibres fragiles », a soutenu le Pr Filiga Michel Sawadogo. La présidente du CTDS, Bintou Coulibaly, a déclaré que la session constitue la 4e et la dernière assemblée générale de l’actuel bureau. Une équipe, qui selon elle, a pu adopter six avis, dont deux seront adoptés au cours de la présente rencontre et un autre retiré pour absence de consensus. « Avec l’adoption de ces différents avis, le CTDS a démontré sa capacité, traduit son utilité et donné l’exemple de ce que doit faire un organe consultatif », s’est réjouie Mme Coulibaly.

Le ministre en charge de la fonction publique, Pr Séni Ouédraogo, a souligné que le rapport de la mission d’évaluation du climat social constate une évolution positive des processus de concertation sociale dans les Etats de l’Union. En effet, selon ses dires, l’année 2017 a été particulièrement marquée par la mise en place des cadres nationaux de concertation de haut niveau du Burkina Faso et du Bénin. Il a ajouté que de manière globale, sept pays de l’UEMOA disposent désormais d’un cadre national de dialogue social, qui est essentiel à la résolution des conflits sociaux. Le ministre s’est également réjoui de la création en 2017, de deux nouveaux organes de dialogue social dans son pays. Il s’agit du Haut conseil de dialogue social (HCDS) et de la rencontre gouvernements – organisations professionnelles d’employeurs. Pour sa part, la présidente du CTDS a déploré la rationalisation de la charge des organes de l’organisation. Et pour preuve, elle a confié que de juin 2016 à aujourd’hui, les ressources du CTDS sont passées de 216 352 995 F CFA à 150 millions F CFA, soit une baisse de 111 352 995 F CFA (51,46%). Une austérité budgétaire, qui, à entendre Mme Coulibaly, a réduit les capacités d’intervention du conseil en faveur de la promotion du dialogue social et des cadres de concertations dans les pays-membres de l’Union. Consciente de l’importance du CTDS, Pr Filiga Michel a rassuré que la commission de l’UEMOA a décidé de stabiliser sa subvention dans le cadre du Document de programme pluriannuelle des dépenses (DPPD) au titre de 2018, 2019 et 2020. La représentante de l’Organisation internationale du travail (OIT), Fanta Christiane N’Diaye, a rappelé que depuis la création du CTDS, en 2009, ses avis constituent de véritables outils d’aide à la décision pour les Etats-membres et les principaux acteurs du dialogue social. Par ces avis, a-t-elle soutenu, le CTDS sert de baromètre social pour l’ensemble de la communauté et permet de créer des amortisseurs de certaines grandes décisions. « Les décisions économiques sans état d’âme n’offrent aucune garantie de durabilité et de stabilité.Une croissance économique sans progrès social est un leurre », a conclu la représentante du Bureau international du travail (BIT), Fanta Christiane N’Diaye.
Mariam OUEDRAOGO