Eglise catholique au Burkina Faso: le statut juridique signé au Vatican

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, et le secrétaire pour les Relations avec les Etats du Saint Siège, Mgr Paul Richard Gallagher ont signé, le vendredi 12 juillet 2019, dans la cité du Vatican en Italie, un accord sur le statut juridique de l’Eglise catholique au Burkina Faso.

L’Eglise catholique aura très bientôt un statut juridique «clair» au Burkina Faso, grâce à un accord signé, le vendredi 12 juillet 2019, dans la cité du Vatican entre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry et son homologue Mgr Paul Richard Gallagher du Saint siège (Etat qui a souveraineté sur tous les catholiques du monde avec comme assise territoriale, la cité du Vatican). L’accord composé de 19 articles et d’un protocole additionnel entrera en vigueur lors de l’échange des instruments de ratification à une date non encore déterminée. Il établit l’autonomie, l’indépendance et la souveraineté des relations entre les deux Parties. Il consacre également le caractère public de l’Eglise, le libre exercice du culte public, l’autonomie organisationnelle et opérative de l’autorité ecclésiastique, l’inviolabilité du secret sacramental de la confession, la jouissance par l’Eglise de droits fonciers et patrimoniaux, de même que la garantie du droit d’exercice des responsabilités pastorales envers les fidèles … Selon le président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, Mgr Laurent Dabiré, par ailleurs évêque de Dori, l’accord permet la reconnaissance de l’Eglise catholique comme personne juridique et morale qui peut poser sans encombre des actes de la vie publique dans l’ordonnancement burkinabè. «Cela est important, car pour ester en justice par exemple, ce n’était pas toujours facile. Il fallait passer par des mécanismes de substitution. Avec cet accord, ce problème est réglé», s’est-il réjouit. A l’entendre, l’accord permettra d’encadrer et de donner un nouveau souffle aux relations de coopération et de collaboration entre l’Eglise catholique et l’Etat burkinabè dans divers domaines. En outre, il a indiqué que l’Eglise devra mieux s’organiser afin d’entrer dans l’esprit de l’accord à travers la communication régulière de ses activités. «Cet accord va booster les activités d’apostolat notamment celles d’assistance, d’enseignement et de développement à l’égard des populations du Burkina Faso sans distinction religieuse, ethnique …», a-t-il soutenu. Dans le même ordre d’idée, le secrétaire pour les Relations avec les Etats du Saint Siège, Mgr Gallagher, a souligné que l’accord favorisera une entente plus cordiale entre les autorités burkinabè et les pasteurs de l’Eglise catholique au profit du bien commun.

De l’aide pour les déplacés internes

Il a toutefois précisé que par cet accord, l’Eglise catholique ne cherche aucunement à obtenir des privilèges particuliers aux dépens d’autres confessions religieuses. «Il est simplement question de définir le cadre juridique de son activité et de ses rapports avec les autorités civiles pour le bien-être des fidèles et de la société burkinabè», a-t-il insisté. Le ministre Alpha Barry s’est réjoui de la signature de cet accord qui témoigne «du sceau particulier» des relations diplomatiques entre le pays des Hommes intègres et le Siège apostolique, établies officiellement en 1973. Pour cela, il a rappelé les deux visites «historiques» du Pape Jean Paul II au Burkina Faso en 1980 et 1990, la contribution de l’Eglise catholique à la paix et la cohésion sociale ainsi que les diverses actions en faveur du développement intégral notamment dans les domaines spirituel, éducatif, sanitaire et socioéducatif. De ce fait, il a assuré que la partie burkinabè mettra tout en œuvre pour l’entrée en vigueur diligente de l’accord. En réponse aux inquiétudes formulées par les responsables de l’Eglise catholique relatives aux attaques perpétrées contre les populations, des églises et membres du clergé, et l’accroissement des déplacés internes, le chef de la diplomatie burkinabè a rassuré que l’Etat ne ménage aucun effort dans la lutte contre l’hydre terroriste. Alpha Barry a traduit la reconnaissance et la sympathie du peuple burkinabè à l’endroit de sa Sainteté, le Pape François pour ses prières à l’intention du Burkina Faso qui traverse actuellement une ère difficile de son histoire. «En témoignent ses différents messages dans lesquels il a prié pour l’Afrique et particulièrement les pays du G5 Sahel notamment le Burkina Faso», a-t-il indiqué. Aussi, il a transmis un message du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré pour le Pape et demandé que celui-ci continue de prier pour le pays. Ne doutant pas que cette requête sera exaucée, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso près le Saint Siège, Robert Compaoré, a indiqué que le pape a mis à la disposition des structures catholiques, des fonds pour contribuer à la prise en charge des déplacés internes.

Eliane SOME
elianesome4@gmail.com
(De retour du Vatican)

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