Forum régional des femmes:l’insécurité, préoccupation des Sahéliennes

La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Hélène Ilboudo, a lancé, le jeudi 6 février 2020 à Dori dans le Sahel, une série de foras régionaux. L’objectif est de recueillir dans chaque région les préoccupations des femmes qui seront présentées au président du Faso, lors du forum national des femmes.

Le 8-Mars 2020, le Burkina Faso célébrera, la Journée internationale de la femme conjointement avec le 6e forum national des femmes autour du thème : «Crise sécuritaire au Burkina Faso : Quelles stratégies pour une meilleure résilience des femmes ». En prélude à ce rendez-vous, des fora seront organisés dans les 13 régions du pays afin de recueillir les préoccupations des femmes. Ces doléances seront centralisées et présentées au Président du Faso, lors du forum national des femmes. Le jeudi 6 février 2020, c’est Dori, chef-lieu de la région du Sahel qui a accueilli la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire, Hélène Ilboudo et sa délégation pour le lancement de la série de fora. Face à elle, les femmes du Sahel ont soulevé des préoccupations dont la plus importante se résume à la sécurisation du pays. «L’insécurité est notre principale difficulté. A cause des attaques, plusieurs femmes ont fui leurs villages. D’autres ont perdu leurs maris où même leur vie. Notre souhait est que la paix puisse régner afin que chacune retrouve sa famille », a-t-elle lancé, la secrétaire de la coordination des femmes du Sahel, Alimatou Lompo. Elle a invité le gouvernement à renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité pour la sécurisation du territoire. « Nous n’aurons de répit que lorsque toutes les femmes du Burkina Faso seront en paix et en sécurité », a répondu la ministre, tout en rappelant l’objectif de ces fora qui est de contribuer à impacter la résilience des femmes face aux effets de la crise humanitaire au Burkina Faso. C’était une occasion, pour elle de présenter les solutions envisagées aux préoccupations des femmes de la région. « Nous allons intensifier l’accompagnement, nous allons travailler pour la cohésion sociale et le développement de la région », a-t-elle promis. Selon la première responsable du département en charge de l’action humanitaire, le développement d’un pays passe par la femme. « Comment parler de paix sans impliquer la femme ? Il était donc nécessaire pour nous de venir à vos côtés pour vous expliquer la démarche du gouvernement en vue de renforcer votre résilience », a-t-elle adressé aux femmes. Elle a appelé ses sœurs du Sahel à apaiser leurs cœurs car c’est de là que naitra une paix durable au Burkina.

25% de femmes déplacées

A la date du 27 janvier 2020, a rappelé la ministre, le Burkina Faso enregistrait près de 615 000 déplacés internes dont 57% d’enfants et plus de 25% de femmes. Ces dernières subissent les conséquences de l’insécurité. Le Sahel est la deuxième région la plus touchée par l’insécurité et le déplacement après le Centre-Nord. Pour y faire face, a-t-elle poursuivi, le gouvernement déploie des efforts au profit des populations et des déplacés en particulier. Elle a cité notamment le renforcement de l’autonomisation des populations à travers des projets et programmes, la mise en œuvre de plan de soutien aux populations vulnérables et l’implication des femmes dans la gestion des camps de déplacés. La ministre en charge de l’action humanitaire a mis à profit son séjour pour visiter des déplacés venus de la commune de Arbinda à la suite des récentes attaques terroristes. Environ un millier, ils ont demandé soutien et sécurité.
A l’occasion, des pagnes de 8-Mars ont été remis à toutes les communes du Sahel. 26 balles dont une par commune doivent être distribuées aux femmes. Egalement la délégation gouvernementale a offert des vivres à hauteur de 120 tonnes par province.

Adama SEDGO

Laisser un commentaire

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.