Gestion 2017: Près de 6 milliards F CFA de dépenses irrégulières

L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC), a animé une conférence de presse pour rendre publics  les résultats de l’audit sur la gestion financière et comptable, exercice 2017, le vendredi 30 novembre 2018 à Ouagadougou.

Les hommes de médias se sont intéressés à la question de l’intérêt de l’audit. (Crédit photo : Moussa KOUDOUGOU)

Les résultats de l’audit de la gestion financière et comptable 2017 de la Présidence du Faso, du Premier ministère, de tous les départements  ministériels  et quelques institutions affichent une nette dégradation des indicateurs en termes d’irrégularités. Au niveau de la commande publique par exemple, on note une dégradation de 20,13%, pour les régies d’avance 13,83%, les comptes de dépôt 1,68%, le carburant et lubrifiants 0,91%. Ces résultats de l’audit de la gestion financière et comptable  au titre de l’année  2017 réalisés par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC) ont  été présentés par le contrôleur général de l’Etat, Luc  Marius Ibriga,  au cours d’une conférence de presse, le vendredi 30 novembre 2018 à Ouagadougou. Les domaines audités sont les commandes publiques, les comptes de dépôt, les Régies d’avance et les caisses de menues dépenses, les carburant et lubrifiants.  Pour le contrôleur général de l’Etat, le niveau de  dégradation des indicateurs s’explique par l’absence de sanctions dissuasives  et l’impunité ambiante. « Une reprise en main vigoureuse est indispensable si le Burkina Faso veut atteindre l’objectif stratégique n°1 du PNDES à savoir promouvoir la bonne gouvernance politique et administrative », a-t-il poursuivi.  

 Élaborer des manuels de procédure 

Selon Luc Marius Ibriga, pour éviter cette dégradation, il faut élaborer des manuels de procédure et les mettre à la disposition des agents.  « L’expression la plus entendue quand des reproches sont faits à des agents est : « Je ne savais pas », « On n’est pas au courant ». Cette situation est la conséquence de l’absence de manuels de procédure encadrant l’activité des différents services », a-t-il indiqué. Pour  le contrôleur général adjoint, Jean Pierre Ousmane Siribié,  sur 251 882 658 276 F CFA de dépenses contrôlées sur les comptes de dépôt, 5 663 398 948 FCFA sont des dépenses irrégulières dont 98 250 975 FCFA inéligibles. « Cette situation traduit un retour du non-respect des procédures de dépenses et d’exécution des dépenses et des dépenses inéligibles qui sont des sources de malversations diverses, toutes choses qui appellent à plus de rigueur dans l’exécution des dépenses publiques sur le comptes de dépôt », a-t-il dit. Qui sont les têtes de file des ministères cités dans l’exécution des dépenses irrégulières sur le compte de dépôt de fonds? En réponse, il a indiqué qu’il s’agit du Ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants (MDNAC) et celui de l’Education nationale et de l’Alphabétisation (MENA). Interrogé sur les difficultés rencontrées par les auditeurs, M. Siribié a relevé  la rétention des documents par les gestionnaires, alors que sans documents, il est impossible de  faire l’audit. « La deuxième  tient à l’arc le travail », a-t-il ajouté. Le contrôleur général adjoint a plaidé pour que les Burkinabè comprennent  le travail de l’ASCE/LC, car à l’entendre, ça y va de l’intérêt de toute la société.

Elélé KANTORO

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