Gestion axée sur les résultats : Une formation pour maîtriser les concepts-clés

Le coordonnateur du PAFPA, Jean-Marie Bado : « La stratégie du programme est d’identifier des entreprises qui ont besoin des ressources humaines ».

Le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) a organisé les 5 et 6 février 2021 à Koudougou, une formation sur la Gestion axée des résultats (GAR). Elle a permis aux acteurs d’appréhender les risques, dans la gestion du Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (PAFPA).

Les membres de la Commission emploi, éducation et formation (CEEF) du Conseil national du patronat burkinabé (CNPB) et du Comité technique de suivi et d’orientation (CTSO) du Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (PAFPA) étaient en formation les 5 et 6 février 2021 en Gestion axée sur les résultats (GAR). L’analyse des opportunités et risques d’un projet/programme, le partage d’expériences sur d’autres projets/programmes gérés suivant l’approche GAR, l’analyse du cadre de mesure du rendement du PAFPA, ont été les principaux modules abordés au cours de l’atelier tenu dans la cité du Cavalier rouge.

Le formateur, Dr Désiré Nakoulma, expert financier, gérant du Cabinet bureau/IFC a souligné que l’approche GAR, n’est pas bien mise en œuvre dans les projets/programmes au Burkina Faso. « Elle est axée plus, sur les questions budgétaires, les procédures et les réalisations physiques. Il y a une non-maîtrise du concept et la non-implication des bénéficiaires. Le plus souvent, les besoins sont définis, soit par les gérants des projets ou par les partenaires techniques et financiers », a-t-il fait remarquer. Le coordonnateur du PAFPA, Jean-Marie Bado, a reconnu que de nos jours, la question de la formation professionnelle est très délicate.

Beaucoup de jeunes ont bénéficié des formations de certains projets et programmes mais le hic à son avis, est que, après constat, celles-ci ne leur ont pas été très bénéfiques. Car bon nombre de ces jeunes se retrouvent au chômage ou à la recherche d’un emploi. Le président de la CEEF, Dr Issa Compaoré de renchérir que la jeunesse est parfois attentiste et ne sait pas se saisir des opportunités et il faudra les motiver à travers des formations dans les domaines de l’agropastoralisme et des métiers émergents. « Des jeunes diplômés attendent toujours les concours pour décrocher un emploi à la Fonction publique. Nous voulons changer cette mentalité et leur faire comprendre, qu’ils peuvent réussir leur vie autrement », s’est convaincu Dr Compaoré.

L’approche ‘’duale’’ pour une meilleure insertion des jeunes

Des représentants des entreprises et des organisations professionnelles d’entreprises, ont été exhortés à avoir une bonne maîtrise du dispositif de formation professionnelle.

En plus de la formation, le programme doit aider à structurer le dispositif de formation professionnelle en sa composante apprentissage, formation professionnelle par apprentissage de type duale. « Ce type de formation a été envisagé dans plusieurs pays d’Europe et nous avons compris que c’est un dispositif qui permet une meilleure insertion des jeunes. Le jeune qui rentre dans l’apprentissage passera 20% dans le centre et 80% dans l’entreprise et cela va lui permettre de se familiariser à la vie de l’entreprise », a justifié le coordonnateur du PAFPA. A l’entendre, le patronat veut mettre ce dispositif en place, qui n’est d’ailleurs pas nouveau, car il a été déjà expérimenté depuis les années 80, à travers d’autres financements.

« Malheureusement, nous n’avons pas réussi à le codifier, si bien que nous ne disposons d’aucun document à ce jour, qui nous permet de dire que l’apprentissage de type duale doit se dérouler de telle ou telle façon », a-t-il déploré. Il a affirmé que de nombreuses entreprises excellent dans plusieurs domaines d’activités, mais elles peinent à trouver des ressources humaines, capables de porter leurs initiatives. Le programme est une initiative du CNPB. Il a été mis en œuvre avec l’appui technique et financier de la Coopération suisse, du gouvernement burkinabè et des entreprises.

D’une durée de quatre ans (2018-2022) et d’un coût global de trois milliards F CFA, il sera exécuté dans les régions du Centre, Centre-Sud, Centre-Ouest, les Hauts-Bassins, les Cascades et la Boucle du Mouhoun. Il va former à termes, 8000 jeunes dans près de 40 métiers de productions et de services. Le président de la CEEF, Dr Issa Compaoré, a rassuré que les bénéficiaires seront accompagnés et suivis, car l’objectif de cette formation, est de comprendre comment faire un cadre de suivi dans des détails, afin que les indicateurs puissent renseigner, qui a été formé, qu’est-ce-que le bénéficiaire a reçu comme accompagnement et quelle activité a-t-il pu mettre en place.

Afsétou SAWADOGO

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