Grève du SYNTSHA Des services vitaux fonctionnent

Le mot d’ordre de grève du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a pris effet hier mardi 21 mai 2019 dans les établissements sanitaires publics de Ouagadougou. Une mission du ministère de la Santé a fait le constat du dispositif mis en place pour faire fonctionner des services vitaux.

Le calme régnait au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles-de-Gaulle, dans la matinée du mardi 21 mai 2019, premier jour de grève du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA). Aux urgences, des malades couchés, attendaient impatiemment des soins, pendant que leurs accompagnants étaient assis dehors sous des arbres ou sous le hall. Des agents de santé titulaires et quelques stagiaires étaient présents pour assurer le service minimum.
Au laboratoire où il y avait habituellement de longues files d’attente, pour des examens ou des retraits de résultats, il n y avait pas grand monde lors de notre passage aux environs de 9h30 mn. A l’unité des nourrissons, Blaise Samné s’impatientait. Il nous a confié que son enfant hospitalisé, le 19 mai, attendait toujours un agent de santé pour les dernières formalités avant d’être
libéré. «Il y’a une dame qui est passée nous dire ce matin de nous patienter, que l’infirmier va venir pour les dernières visites, mais il n’est toujours pas là», a-t-il affirmé. La directrice générale de Centre hospitalier universitaire Pédiatrique Charles-de- Gaulle, Cyrille Priscille Kaboré, a remercié, tous les agents ainsi que les stagiaires, qui ont accepté rejoindre la structure, afin de redonner le sourire aux malades en consultation, en hospitalisation et également dans les services médicotechniques.
La deuxième escale a conduit le secrétaire général du ministère de la Santé, Wilfried Ouédraogo et son équipe, au Centre hospitalier universitaire de Bogodogo. Là-bas, le constat est le même. Aux urgences médicales et chirurgicales, le service minimum est aussi assuré par des stagiaires en compagnie de quelques titulaires. Mais certains malades se sont plaints, de n’avoir pas eu de soins depuis le matin. Aux urgences de la pédiatrie, une accompagnante d’une jeune femme, qui a voulu garder l’anonymat tenait un bébé de trois jours. Elle a signifié que de l’hôpital de Tengandogo, le nouveau-né a été transféré d’urgence au Bogodogo depuis minuit.
Des examens ont été faits mais elle a tout de même déploré la lenteur des résultats du fait que des agents sont en grève. «Il est bien vrai que les services fonctionnent, mais il n’y a pas beaucoup de titulaires pour mieux prendre en charge les malades. La preuve est que nous attendons les résultats pour commencer les soins, mais jusqu’à présent rien», a-t-elle regretté. Une des stagiaires nous a lancé que, bien qu’ils ne peuvent pas prendre part à cette lutte, ils soutiennent tout de même leurs devanciers, car ils sont convaincus qu’elle leur profitera dans les années à venir. Et d’ajouter qu’avec la grève, dès qu’il y aura des cas graves, le seul recours serait de transférer les malades dans des cliniques privées.
La directrice générale du Centre hospitalier universitaire de Bogodogo, Diane Kaboré, a pour sa part précisé qu’au niveau de sa structure, le minimum est fait, malgré toutes les difficultés qu’on rencontre. «Les agents ont respecté leur mot d’ordre de grève. Au niveau de la pédiatrie d’urgence, une seule personne assure la consultation externe avec un certain nombre d’internes», a-t-elle souligné.
Le secrétaire général, M. Ouédraogo, a salué la participation des agents soucieux de la santé des malades dans les hôpitaux et dans les centres périphériques.

Afsétou SAWADOGO

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