Hérault de la paix

Dans le droit fil de son geste noble et salvateur de juillet 2022 à l’endroit des déplacés internes, le Mogho Naaba Baongo a réuni l’ensemble des dignitaires de sa cour, mardi 18 juillet, pour participer à l’effort de guerre avec des dons en nature et en espèces dont la valeur symbolique est plus importante que celle financière, au regard de la personnalité du donateur et des implications que ce geste peut avoir dans la conscience citoyenne d’une frange importante de la société burkinabè.

Miroir et refuge de ses sujets pour ne pas dire de l’ensemble de ses compatriotes (les récentes vicissitudes politiques l’ont démontré), le Mogho Naaba est devenu par sa pratique quotidienne et son discours empreint de sagesse multiséculaire, un modèle de tolérance, de pardon et de solidarité, bref, un conciliateur qui a permis au pays de rester debout à des moments critiques de son histoire où bien d’oiseaux de mauvais augure avaient parié sur la chute de la «maison» burkinabè.

Rétrospectivement, on comprend le tollé que son interpellation malencontreuse de la part de certains jeunes malotrus oublieux de l’histoire récente et millénaire du pays avait suscité, lors de l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Lequel s’était du reste très tôt démarqué de cette bande d’acculturés, lui qui avait bu à la source pure et vivifiante du substrat culturel burkinabè.

Pour sa part et jusqu’à plus informée, la cour royale de Ouagadougou est restée de marbre face à ces enfants en quête de repères. Magnanimité et grandeur, la marque des seigneurs, voilà le credo de cet homme marchant sur les traces de ses pères, parmi lesquels il nous plaît de citer le Naaba Koom 2, l’un des artisans de la reconstitution de la Haute-Volta, avec ses pairs d’autres parties du pays et des hommes d’affaires révolutionnaires avant l’heure, tel l’illustre Wongnandé Ilboudo.

Pouvait-il en être autrement, au moment où le Faso fait face à un péril qui menace ses fondements même ? La tourterelle ne vole pas pour que son enfant boite dit le dicton et, le fils de l’impératrice Koudpoko en est bien conscient. Pour la paix et la justice sociale qui conduisent à l’ordre et à la concorde, il s’engage donc chaque fois que de besoin, et, il n’est pas de trop de lui tresser des lauriers de son vivant, car, saluer une personne noble, c’est s’élever soi-même un tant soit peu. Puisse donc ce modèle de vertu nous inspirer en ces moments difficiles qui nous obligent à tous les sacrifices pour la patrie.

Boubakar SY

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