La Poste Burkina Faso : le personnel en sit-in de 72 heures

Les travailleurs de La Poste Burkina Faso observent un sit-in de 72 heures, depuis hier lundi 6 mai 2019 à Ouagadougou, pour protester contre la lenteur dans la mise en œuvre du nouveau statut du personnel.

Les agents de La Poste Burkina Faso sont en sit-in de 72 heures, de 7h à 12h, depuis hier lundi 5 mai 2019 à Ouagadougou. Ce mouvement d’humeur, selon le secrétaire général du syndicat des travailleurs de la poste, Gilbert Goh, vise à interpeller les responsables de l’entreprise sur la lenteur constatée dans le cadre de la relecture du statut du personnel de l’institution dont l’adoption était prévue pour février 2019.

«Depuis le mois de septembre 2018, la commission a déposé les conclusions de ses travaux. Malheureusement depuis lors, le Directeur général (DG) traîne avec le dossier», a-t-il soutenu. Pour lui, au lieu de s’attaquer à des problèmes sérieux, le DG s’accroche à des projets de moindre importance comme le changement du nom de la société et le nouvel organigramme qui divise tant les travailleurs. Il a, en outre, relevé que les travailleurs ont pris beaucoup de patience à attendre et que cela dénote, soit d’une mauvaise volonté quelque part de faire aboutir leur projet, soit de l’incompétence de la part des dirigeants de la «boîte».

Pour le Secrétaire général (SG) de La Poste Burkina Faso, Oumarou Ouédraogo, le comité bipartite mis en place en 2018 pour se pencher sur la question a remis les conclusions de ses travaux au Conseil d’administration qui les a rejetées à deux reprises. Ce qui l’a obligé, a-t-il poursuivi, à prendre en compte les amendements faits par le conseil et à fournir également des informations complémentaires avant de lui soumettre à nouveau le document le 30 avril 2019. «Le conseil d’administration a estimé qu’il fallait encore prolonger la projection de l’évolution de l’activité de l’entreprise jusqu’à au moins 5 ans, au lieu de 3, au regard de ses états financiers», a souligné Oumarou Ouédraogo. A l’entendre, tout dépend de la décision du Conseil d’administration.

«La direction générale est une étape de la gestion de l’entreprise, elle n’est pas propriétaire de l’entreprise, elle n’est que gestionnaire», a-t-il expliqué. A l’écouter, la direction a fait ce qu’elle peut pour dénouer la crise. D’ailleurs, a-t-il fait comprendre, elle est en phase avec ce que le mouvement syndical demande et n’attend que la réponse du Conseil d’administration. Afin d’apaiser les esprits et renouer le fil du dialogue, Oumarou Ouédraogo a indiqué que la direction reste ouverte au dialogue et s’apprête à recevoir les délégués du personnel pour des discussions. Dans le même temps, elle veut relancer le Conseil d’administration, de sorte qu’il accélère les choses de son côté. En attendant, les protestataires demeurent fermes sur leur position et menacent d’organiser 48 heures de grève à l’issue du sit-in au cas où ils n’auront pas gain de cause. Et si, après la grève, rien n’est fait, ils comptent durcir le ton à travers d’autres formes de lutte qu’ils se refusent de dévoiler pour l’instant.

Ouamtinga Michel ILBOUDO
Omichel20@gmail.com

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