«L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on
s’apitoie sur son sort ». A deux reprises, le Premier ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a emprunté cette célèbre expression au Père de la Révolution d’Août-83, le capitaine Thomas Sankara, dans une interview qu’il a accordée à la presse nationale, le lundi 28 avril 2025. Et ce, en référence au choix assumé du peuple burkinabè et des autres peuples de la Confédération des Etats du Sahel (AES) de mener le combat pour leur vraie indépendance, leur affranchissement réel et le rétablissement de leur dignité.
Ce combat pour la souveraineté véritable vaut aujourd’hui aux peuples de l’AES et à leurs dirigeants, une succession de tentatives de déstabilisation en vue de freiner leur élan, ou du moins, d’y mettre fin, afin de restaurer l’ordre ancien. Comme si cela ne suffisait pas, toute une campagne de diabolisation est orchestrée à l’échelle internationale, s’appuyant malheureusement sur des filles et fils de ces trois pays et même sur des pays frères pour assouvir ce funeste dessein.
Mais de plus en plus, la voix de ces peuples qui ont décidé d’assumer leur révolte commence à porter, au point qu’ils bénéficient d’une vague de soutien international. En effet, depuis quelques semaines, artistes de renom, Afro-Américains, panafricanistes, organisations de la société civile, défenseurs des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leurs ressources, montent au créneau pour soutenir ce combat contre l’impérialiste qui domine, exploite, nourrit les tensions et pille les ressources africaines.
Initiée dans de nombreuses capitales afri-caines et occidentales, ce jour-même, 30 avril 2025, la journée mondiale de soutien au Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, victime de volées de bois vert pour son engagement à corps perdu dans cette bataille, témoigne de la noblesse et de la justesse de son combat.
Comme il revenait aux prolétaires de tous les pays de s’unir au XIXe
siècle (Karl Marx, Manifeste du Parti communiste), tous les peuples africains, sans exception, doivent aujourd’hui porter ce combat de l’indépendance véritable et de la dignité, parce que leur ennemi commun c’est cet impérialiste qui les exploite et les maintient dans la domination. En attendant que tous le comprennent, les peuples martyrisés du Sahel ont décidé de se libérer des chaines de la domination et de l’exploitation. Le chemin est parsemé d’embuches, mais ils ont décidé de s’assumer, de lutter. Parce que, « seule la lutte libère ».
Jean-Marie TOE