Le Haut-Commissaire de la Comoé, Mathieu Tingueri, accompagné de techniciens et des forces de l’ordre, a effectué une sortie le jeudi 3 juillet 2025 dans la périphérie Est de la ville de Banfora, sur un site litigieux situé à cheval entre le village de Labola (dans le département de Tiéfora), et les quartiers Tatana et Bounouna (dans le département de Banfora). Cette sortie sur ce site vise à faire cesser la violation d’un arrêté de mise en défens datant du 22 novembre 2023.
Depuis quelques années un litige foncier oppose des habitants de Tatana, Bounouna (quartiers périphériques de Banfora) et Labola (dans le département de Tiéfora), sur un site situé à cheval entre ces trois localités. Pour trouver une solution « heureuse » à cette situation, l’autorité provinciale a pris un arrêté de mise en défens le 22 novembre 2023. Ledit arrêté que nous avons pu consulter, interdit jusqu’à nouvel ordre « toute spéculation, construction, démolition, modification, tout aménagement » sur la superficie en question qui couvre 588 hectares (ha). Aujourd’hui, force est de constater que cette mesure est violée avec de nombreux constructions et bornages visibles sur le site. C’est ce qui a amené le Haut-Commissaire de la province de la Comoé, Mathieu Tingueri, à effectuer une sortie sur le site litigieux, en début de matinée, le jeudi 3 juillet 2025. Accompagné de techniciens et des forces de l’ordre, le Haut-Commissaire est allé constater l’ampleur de cet « incivisme » afin de prendre, séance tenante, les mesures qui siéent. L’opération conduite le premier responsable de la province de la Comoé, a consisté à démolir des bornes illégalement implantés sur le site, faire cesser la destruction de l’environnement due à l’abatage d’arbres, et arrêter formellement, par des marquages, les chantiers. Revenant sur la situation, le Haut-Commissaire a fait savoir que c’est suite à de nombreuses plaintes liées à l’exploitation du site que l’arrêté de mise en défens a été pris en 2023 pour y interdire toute exploitation jusqu’à nouvel ordre. Il a précisé qu’il s’agit d’une suspension et non d’une interdiction définitive, l’objectif étant de permettre aux protagonistes de dialoguer, et éventuellement à la justice de trouver une solution définitive à ce litige. « C’est pour éviter des troubles à l’ordre public et toute escalade à ce conflit. Lorsqu’il y a beaucoup de plaintes, ça peut dégénérer », a expliqué Mathieu Tingueri. L’opération menée, a-t-il insisté, n’est pas dirigée contre une communauté, ni contre un village ou encore moins des individus. « Il s’agit de faire appliquer une décision administrative que nous avons prise en connaissance de cause », a martelé M. Tingueri. Pourtant à l’écouter, plusieurs rencontres de concertation ont été organisées par l’autorité pour aplanir les divergences, et c’est malgré tous ces efforts que ces violations de l’arrêté de mise en défens ont été commises. « Il y a même un comité qui a été mis en place sous le leadership du gouverneur des Cascades. Il s’agissait de se donner tous les moyens pour résoudre ce problème pacifiquement », a-t-il souligné. Et d’inviter les populations à cesser tout acte de violation de la mesure.
Alpha Sékou BARRY