Le ministère de la Santé, en partenariat avec l’ONG Médecins du monde France, a officiellement lancé le projet de réduction de la morbidité et de la mortalité dues au cancer du col utérin dans le district sanitaire de Baskuy. Le lancement a eu lieu, le mardi 25 juin 2019 au centre médical urbain de Samandin.
Selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 270 000 femmes meurent chaque année dans le monde à cause du cancer du col de l’utérus (CCU), soit une femme toutes les deux minutes. 90% des cas de ces décès ont lieu dans des pays en développement. Au Burkina Faso, ce cancer représente 21% du taux de mortalité de tous les cancers, soient 2081 femmes, indiquent les chiffes du département de la Santé. C’est pour lutter contre cette maladie que le projet de réduction de la morbidité et de la mortalité dues au cancer du col de l’utérus dans le district sanitaire de Baskuy a été lancé, le mardi 25 juin 2019 au Centre médical urbain de Samandin, à Ouagadougou. Ce projet, financé par l’Agence française de développement (AFD) et Médecins du monde France, a débuté ses activités en 2018 et est prévu prendre fin en 2021, selon ses initiateurs. Il a pour objectif de contribuer à la lutte contre la morbidité et la mortalité causées par le CCU au Burkina Faso par des approches pilotes innovantes basées sur la connaissance et le dépistage.
En effet, les innovations permettront, entre autres, aux femmes de faire, elles-mêmes, les prélèvements vaginaux. Pour l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré, par ailleurs présidente de la cérémonie, le projet est une nouvelle technique gratuite offerte à la femme. Elle a aussi salué l’utilisation de la technique de thermo-coagulation pour la prise en charge des lésions précancéreuses, avant de joindre sa voix à celle du maire de l’arrondissement n°1, Saïba Nikièma pour remercier Médecins du monde. M. Kaboré a invité les femmes de Baskuy et de Ouagadougou à se faire soigner. Le représentant du ministre de la Santé, Dr Wilfried Ouédraogo, a affirmé que le cancer du col de l’utérus est le premier de cette maladie, en termes de mortalité au Burkina Faso. Selon lui, environ 2517 nouveaux cas ont été enregistrés en 2018.
«Avec ce projet, le Burkina Faso marque un pas significatif dans la riposte contre le cancer du col de l’utérus à travers l’innovation dans le dépistage et la prise en charge basée sur l’évolution des connaissances scientifique et technologique dans la lutte contre cette maladie», a-t-il dit. Quant au coordonnateur de Médecins du monde France, Dr Pierre Ditri Sallah, il a estimé que les pays en développement consentent beaucoup de ressources pour contrôler les pathologies transmissibles, et doivent aussi faire face à une prévalence progressive de maladies non transmissibles telles que le diabète, l’hypertension et surtout le cancer. Selon les prévisions de l’OMS, un million de femmes pourraient être touchées par le cancer causé par le virus papillome humain (HPV) en Afrique d’ici à 2030, si rien n’est fait. Pour cela, le projet devrait permettre, à terme, de réduire la prévalence. Les structures de santé concernées par le projet sont, entre autres, les Centres médicaux urbains (CMU) de Samandin, Gounghin, Pogbi et les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) des secteurs n°s 3, 6, 10 et 12 de Ouagadougou. Le projet prévoit dépister plus de 17 215 femmes, de traiter 500 cas de lésions précancéreuses et de sensibiliser 151 460 femmes.
Arnaud Fidèle YAMEOGO