Lutte contre le COVID-19 L’OIT: conseille le dialogue social et la protection des employés

L’Organisation internationale du travail (OIT) a appelé ses pays membres à mettre l’accent sur la protection des travailleurs dans leurs services et sur le dialogue entre gouvernants et syndicats afin d’atténuer l’impact de la crise née de la pandémie à coronavirus

Dans un communiqué rendu public le 9 avril 2020, l’OIT a souligné la nécessité d’adopter des mesures politiques intégrées à grande échelle pour atténuer l’impact de la crise du COVID-19, en mettant l’accent sur quatre piliers dont la protection des travailleurs sur le lieu de travail et le recours au dialogue social entre gouvernements, employeurs et travailleurs pour trouver des solutions. Les deux autres piliers concernent le soutien aux entreprises, aux emplois et aux revenus et enfin la prise de mesures pour stimuler l’économie et l’emploi.
«Il ne s’agit pas seulement d’une crise sanitaire, c’est aussi une urgence économique et une crise du marché du travail dont les effets dépassent de loin ceux de la crise financière de 2008-2009», a expliqué Greg Vines, directeur général adjoint pour la gestion et la réforme, cité dans le communiqué.
«Nos Etats membres apportent des réponses politiques importantes et sans précédent en reconnaissant la nécessité de prendre des mesures d’urgence pour faire en sorte que cette pandémie ne laisse pas de cicatrices durables sur les économies, les populations et les emplois»,
a-t-il dit.

Des mesures d’un coût de 394 milliards FCFA prises par le Burkina Faso

A la date du 9 avril 2020, le Burkina Faso comptabilise un total de 448 cas confirmés, dont 149 guérisons et 26 décès. Et selon les estimations du gouvernement de Christophe Dabiré, la pandémie entraînera une réduction du taux de croissance de 6,3% à 2% en 2020. La baisse des recettes publiques est estimée à 306 milliards FCFA, soit un déficit budgétaire de 5%. Globalement, le ralentissement général des activités économiques, tous secteurs confondus, aura pour conséquence des tensions de trésorerie de l’Etat.
Face à la situation, le gouvernement a annoncé le 2 avril dernier, plusieurs mesures d’un coût global d’environ 394 milliards FCFA, soit 4,45% du PIB. Ce montant intègre le plan global de riposte sanitaire évalué à quelque 178 milliards FCFA.
Parmi les mesures prises par le Burkina pour faire face à la pandémie, il y a notamment des aménagements fiscaux en faveur des microentreprises du secteur informel et des entreprises du transport des personnes, de l’hôtellerie, du tourisme ainsi que des activités culturelles.
Il y a également un soutien du financement de l’économie nationale à travers des réaménagements de crédits aux entreprises et une baisse des taux d’intérêt. Les institutions de microfinances sont par ailleurs appelées à examiner avec attention les dossiers de leurs clients en difficultés.
On note enfin un soutien à la relance de l’économie à travers un fonds de relance économique mis en place pour les entreprises en difficultés (100 milliards FCFA). Dans le domaine agropastoral, l’Etat burkinabè a promis l’acquisition d’intrants agricoles et d’aliments pour bétail pour le soutien à la production vivrière et pastorale (30 milliards FCFA). Un fonds de solidarité est mis en place au profit des acteurs du secteur informel, en particulier pour les femmes, pour la relance des activités de commerce des légumes et fruits (5 milliards FCFA).
Depuis son siège de Génève, l’OIT se montre préoccupée par la qui porte atteinte aux marchés du travail dans presque tous les pays du monde, provoquant des pertes sans précédent en termes d’heures de travail et d’emploi. Pour l’organisation onusienne, «il est nécessaire d’adopter des mesures politiques intégrées à grande échelle pour atténuer l’impact de la crise du COVID-19 ». Elle salue «les mesures sans précédent» de chacun de ses 187 membres visant à réduire l’impact de la crise sur les entreprises, les emplois et les membres les plus vulnérables de la société.

Aimé Mouor KAMBIRE

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