Lutte contre l’extrémisme violent : La coopération civilo-militaire, un remède

L’Union fraternelle des croyants (UFC) de Dori  a organisé avec le soutien financier de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique(USA) au Burkina Faso, le jeudi 4 avril 2019 à Dori, chef-lieu de la région du Sahel un symposium sur la sécurité.

 C’est dans le cadre du projet agir ensemble pour une coexistence pacifique au Sahel que l’Union fraternelle des croyants (UFC) de Dori  a organisé avec le soutien financier de l’ambassade des Etats Unis d’Amérique au Burkina Faso le jeudi 4 avril 2019 un symposium sur la sécurité sous le thème « la participation citoyenne à la sécurité, une condition indispensable pour réussir la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel ». Selon son coordonnateur, François Paul Ramdé, le symposium a visé la mobilisation des acteurs civils ainsi que des Forces de défense et de sécurité (FDS) à une plus grande participation dans la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel.

De manière spécifique, a-t-il ajouté, les femmes et les jeunes ont été invités à agir en faveur de la coexistence pacifique au Sahel. « Ce qui touche à la paix, concerne l’UFC. Il est important de mobiliser les différentes parties de la population à mieux participer afin que la sécurité soit une réalité », a –t-il justifié.

Pour ce faire, la quatre vingtaine de participants a eu droit à deux communications. D’abord, la première qui a porté sur « les déterminants  de la radicalisation chez les jeunes et les femmes et quelles pourraient être leurs contributions à la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Sahel ? » a été animée par l’ancien diplomate Ismaël Diallo. De son avis, le radicalisme a mis des décennies à se construire et ce n’est en quelques mois ou en deux ou trois que l’on pourra le combattre. Il faudra beaucoup de temps, a suggéré le communicateur.

A son avis, a-t-il déploré, il y a deux erreurs fondamentales commises. « Premièrement, nous n’avons pas eu le souci de faire ce qu’il faut pour nous rapprocher entre ce que nous appelons les ethnies. Nous continuons de vivre dans une société avec des ethnies qui cohabitent, mais sont juxtaposées. Nous n’avons pas fait l’effort de réduire les aprioris, les préjugés et les idées reçues », explique Ismaël Diallo. Deuxièmement, il a estimé que le Burkina Faso  n’a pas travaillé dans la bonne gouvernance au niveau central et local et ce depuis une trentaine années.

En guise de remèdes, il a dit que les solutions sont individuelles, collectives et multiformes. « Nous devons nous départir de cette complicité passive par le comportement et les mots et de tout ce qui maintient la division entre nous », a préconisé le diplomate à la retraite.

Accompagner les FDS

Pour sa part, le chef de corps du 11e Régiment d’infanterie commando (RIC) de Dori, Evariste Somé, a échangé avec les participants sur le thème : «  Que revêt la notion de coopération civilo-militaire dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel et quelles synergies avec les forces de défense et de sécurité ? » Selon lui, le concept de coopération civilo-militaire est l’accompagnement des FDS et la participation de la population à sa propre sécurité.  A cet effet, il a insisté sur le caractère impératif d’une collaboration entre FDS et population. « S’il est difficile d’assurer la sécurité d’une personne sans son consentement, il est utopique de vouloir assurer celle d’une population sans sa participation », a indiqué le commandant Somé. C’est pourquoi, il a dit espérer de ce symposium que les participants aient une meilleure connaissance des actions des FDS sur le terrain. En plus, il a souhaité que chaque participant et partant toute la population soit sensibilisée sur l’accompagnement individuel de la sécurité.

A la fin du symposium, M. Ramdé a précisé que les perspectives consisteront à mener des actions civilo-militaires en vue de renforcer la confiance entre les FDS et les populations. Le conseiller technique du gouverneur de la région du Sahel, Réné Nana, a rappelé que l’insécurité grandissante affecte le Burkina Faso.

Mais particulièrement le Sahel, plongeant ainsi les populations dans un état de psychose généralisée et mettant à mal les efforts de développement par l’Etat et ses partenaires. C’est pourquoi, il a exprimé toute sa gratitude à l’UFC/Dori.  Quant au président du conseil régional de la jeunesse du Sahel, Ali Bokoum, il a salué l’initiative en ce qu’elle contribue à sensibiliser la population, mais également à consolider les liens entre celle-ci et les FDS.

Souaibou NOMBRE

snombre29@yahoo.fr

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